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René Le Herpeux

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René Le Herpeux

Résistant déporté (3 novembre 1919, Etrelles, Ille-et-Vilaine - 3 mai 1945, Lübeck)

René, Alfred, Mary, après des études secondaires au lycée de garçons de Rennes, entre à l’Ecole de Médecine où il rencontre Henri Bannetel, responsable des Etudiants communistes. Il rencontre aussi Malou Lazou, fille de militants communistes du Finistère. En juin 1940, quand les Allemands envahissent la Bretagne, ils sont révoltés et prêts à s’insurger contre les occupants.

Aux vacances de Noël 1940, Malou va voir sa famille à Lestonan, près de Quimper, accompagnée de René Le Herpeux qu’elle tient à présenter à sa famille puisqu’ils ont décidé de faire leur vie ensemble. Sa mère, Jeanne Lazou y habite à l’école publique dont elle est la directrice. Son père Jean Lazou a été tué le 15 mai 1940 dans l’Aisne.

Tract des résistants Bannetel et Le Herpeux

À Rennes, ils reprennent leurs activités militantes, en décembre 1940, avec Jean Courcier, Louis Coquillet, Henri Bannetel et lui, René Le Herpeux imprime sur stencil, le premier tract antiallemand « La Relève » qui sera distribué aux étudiants et aux cheminots. René Le Herpeux fait partie d’un triangle d’action avec Henri Bannetel et Olive. Mais Henri est arrêté le 25 juin 1941 et Olive disparaît pour ne pas se faire arrêter. René continue son action à Rennes, mais aussi dans le Finistère avec Jeanne Lazou, la maman de Malou.

Le 2 mars 1943, Jeanne Lazou est arrêtée, interrogée, incarcérée à la Prison Jacques-Cartier et est condamnée à un an de prison. Entre temps, Malou et René se sont mariés et le couple s’installe à Paris où l’action clandestine est plus importante. Malou revient tout de même à Rennes et elle réussit à faire évader sa mère qui devait partir en déportation. Elles repartent toutes les deux à Paris. Malou et René Le Herpeux sont internes à l’hôpital de Courbevoie. Plus tard, René qui se fait appeler « Fernand » s’installera comme médecin praticien dans un quartier ouvrier de la banlieue parisienne. En rentrant de Rennes à son domicile à Paris, Malou est surprise d’y trouver des policiers français qui, deux jours auparavant, ont arrêté son mari, ainsi qu’une bonne partie du réseau FTP constitué à L’Assistance Publique. Malou est élève d’externat d’un grand pédiatre qui deviendra le fondateur de néonatologie en France, le professeur Minkowski. Celui-ci intégrera le groupe de Résistants de René et Malou. Elle subit deux mois d’emprisonnement à la Conciergerie avant d’être libérée.

René Le Herpeux fait partie du convoi de déportés parti de France le 30 juillet 1944, à destination du camp de Neuengamme. Il a le matricule 39597. Courant septembre, avec d’autres Français, il est envoyé dans une usine d’armement à Blumenthal. En tant que médecin, il est affecté à l’infirmerie du Kommando, ce qui lui permet de sauver de la mort plusieurs de ses compagnons. Le 21 avril, à l’approche des alliés, les prisonniers capables de marcher sont jetés sur les routes en direction du nord. Le convoi finit par rejoindre Neuengamme. Le camp est évacué quinze jours plus tard. Les survivants sont acheminés par train jusqu’au port de Lübeck, sur la Baltique. Ils sont environ 6 000, parqués sur un cargo, le « Cap Arcona ». René Le Herpeux, « le toubib », se retrouve dans une vague infirmerie et tente de soulager ceux qui souffrent.

Le matin du 3 mai, des avions anglais survolent le port et bombardent les trois paquebots chargés de déportés. René est abattu par un SS alors qu'il tentait d'organiser le sauvetage des déportés. Seules, 150 à 200 personnes seront sauvées[1].

René Le Herpeux est titulaire de la Croix de guerre. Il existe à Rennes un passage René Le Herpeux entre la rue Saint-Hélier et l'Avenue des Français Libres.

Références