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René Pleven

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René Pleven, né le 15/04/1901 à Rennes (Ille-et-Vilaine) et mort le 13/01/1993 à Paris (Île-de-France), est un homme d'État français.

Personnalité importante de la France libre pendant la guerre, il sera ensuite élu des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) jusqu'en 1973. Il fut président du Conseil et ministre sous la IVe République puis Garde des Sceaux pendant la Ve République, sous la présidence de Georges Pompidou.

Biographie

Jeunesse et études

Pleven naît à Rennes au début du siècle. Son père est un officier de l'armée de terre, et avait été chargé d'accompagner le capitaine Dreyfus lors de la révision de son procès.

Bon élève, le jeune René est le condisciple de Raphaël Moreau au lycée de Laval. Une fois le baccalauréat obtenu, il s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Rennes. Une fois sa licence de droit obtenue, il rejoint l'École libre des sciences politiques. Il fréquente la conférence Olivaint, dont il fut le président en 1920.

Il y rencontre Georges Bidault futur président du Conseil national de la Résistance et Président du Conseil, ainsi qu'Henry du Moulin de Labarthète, le futur directeur de cabinet de Pétain à Vichy.

Dès ses 18 ans (1919) il milite dans des milieux pacifistes favorables à la SDN, ce qui le rapproche des idées d'Aristide Briand. Il passe son service militaire en 1921 à dépouiller des documents en vue de la rédaction d'un ouvrage de Philippe Pétain, ce qui lui permet de rencontrer le capitaine de Gaulle, professeur à Saint Cyr, alors dans l'entourage de Pétain.

Pétain permet à Pleven de poursuivre, parallèlement à ces recherches, sa thèse de doctorat de droit sur la politique sociale pour les ouvriers agricoles de Llyod Georges. Pleven se rend en Grande-Bretagne pendant cinq semaines pour mener sa recherche.

Une fois sa thèse obtenue en 1924, il épouse Anne Bompard, fille de Raoul Bompard, grand avocat et député dreyfusard[1].

Parcours professionnel

Ne parvenant pas à entrer dans la haute fonction publique, il devient rédacteur en chef de la revue syndicale des industriels de la conserverie.

En 1925, il entre au service de Jean Monnet dans la filiale française de la Banque américaine Chase National Bank qui s'occupe de la reconstruction financière des États polonais puis roumain. Pleven établit aussi des prêts aux États allemand et italien.

En 1928, il est repéré par la compagnie de téléphone de Chicago (l'Automatic Telephone Company). Il est muté à Londres (1934) et dirige les opérations pour toute l'Europe (1939). Ce poste important lui donne une grande aisance financière et lui permet de multiplier les contacts aux États-Unis (où il se rend souvent) et en Pologne (où il travaille au développement du réseau téléphonique). Dans ce pays, sa connaissance des milieux bancaires facilite le financement de l'équipement téléphonique (en particulier grâce à une filiale de la Chase National Bank de Milan). Sa connaissance de l'Europe et ses convictions le conduisent à prendre position contre les accords de Munich et même pour une intervention en Espagne.

À la déclaration de guerre, Monnet le rappelle à ses côtés au Comité de coordination franco-britannique, un organisme chargé de dresser l'inventaire des commandes d'armement. Il est envoyé par Daladier et les Anglais acheter des avions américains. Reçu par Roosevelt, il réussit à effectuer l'achat, malgré le contexte électoral américain encore assez isolationniste. La seconde livraison arrive trop tard. En mai et juin 1940, Pleven assiste Monnet dans son projet de fusion franco-britannique en un seul État combattant. Pleven travaille directement avec Monnet et Churchill et le général de Gaulle qui représente alors le gouvernement de Reynaud à Londres. Mais Pétain prend le pouvoir.

René Pleven au sein du Comité national français à Londres.

Pleven et Monnet se rendent à Bordeaux le 19 et le Modèle:Date- pour tenter d'obtenir du nouveau gouvernement le repli des troupes encore disponibles en Algérie ou en Grande-Bretagne et pensent évacuer une partie du personnel politique vers Londres, mais cette démarche est un échec auprès de ce nouveau gouvernement qui a d'ores et déjà abandonné toute idée de résistance. Il a quand même la chance de retrouver sa famille à Bordeaux et peut la ramener avec lui. Le général de Gaulle quant à lui a lancé un appel à la résistance. Monnet et la majorité du personnel diplomatique partent aux États-Unis. Mais Pleven hésite (« Personnellement, je m'interrogeais sur ce qu'était mon devoir. Je n'ai jamais pensé une minute qu'il fallait cesser le combat mais je me demandais si, étant donné la formation que j'avais reçue — fils d'officier rappelons-le — qui était comme celle de beaucoup de Français une formation de loyalisme au gouvernement, aux institutions, si vraiment je pouvais rompre avec tout cela »). Après avoir écouté de Gaulle dans une réunion, il croise les pêcheurs de l'île de Sein qui viennent de suivre l'appel, ce qui le convainc d'abandonner son confort pour la France libre (engagement en juillet) où il est rapidement chargé d'assister René Cassin dans les négociations avec Winston Churchill sur la création de la France Libre.

Felix Eboué ayant donné des signes positifs sur un éventuel ralliement de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) à de Gaulle, le Général décide d'envoyer ses représentants sur place, où le gouverneur vichyste Boisson était confronté à une volonté de résistance d'une partie importante de la colonie. Avec De Boislambert et Leclerc, militaires, il est envoyé avec de faux papiers via Lisbonne pour rallier ces colonies. Depuis Lagos, ils combinent rapidement avec des gaullistes réfugiés (D'Ornano, Larminat) une opération rapide : Pleven atterrit au Tchad, à Fort Lamy, où Éboué fait rallier toute la colonie. Parallèlement, Leclerc a réussi un rapide et audacieux coup de main permettant le ralliement du Cameroun d'où il conquiert audacieusement le contrôle du Gabon. De Larminat ayant soumis Brazzaville, Pleven peut se rendre en Oubangui Chari et recevoir le ralliement de la dernière colonie de l'AEF, désormais tout entière ralliée à Londres. Il rétablit les finances de l'AEF en imprimant de la monnaie. De Gaulle le rappelle à Londres pour en faire le directeur des affaires extérieures et économiques (début 1941) et il prend un rôle important en particulier lors de l'absence de De Gaulle en 1941. « Au début 1942, il occupe le premier rang dans la hiérarchie des commissaires nationaux avec la responsabilité de coordonner les départements administratifs civils. René Pleven s'occupe donc d'administration, de diplomatie, d'économie, de finances, tout en suivant à Londres puis à Alger, les importants dossiers coloniaux ». Il est en effet successivement commissaire aux Colonies, puis aux Affaires étrangères et après le décès prématuré d'Aimé Lepercq[2], précédemment aux Finances dans le Comité français de la Libération nationale d'Alger[3] et enfin avant dans le Gouvernement provisoire de la République française[4]le Modèle:Date-, à partir de Paris. Il préside également cette même année la Conférence de Brazzaville.

Après avoir institué l'emprunt de la libération initié par son prédécesseur Aimé Lepercq[5] entretemps décédé à Harnes[6], celui-ci ayant eu le temps de publier l'ordonnance du Modèle:Date- sur la confiscation des profits illicites sous l'occupation allemande[7], René Pleven nommé par lui le 16 novembre[8], continua sa politique[9].

Ayant des différends entre autres avec Pierre Mendès France[10], lui même ayant démissionné le Modèle:Date- après avoir préconisé en vain la solution de Camille Gutt, il quitta également le gouvernement le Modèle:Date- pour se consacrer à sa députation bretonne.

Après la guerre

Élu député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) dès 1945 et jusqu'en 1969. Bien que de sensibilité démocrate-chrétienne, il ne rejoint pas le MRP et crée son propre parti, l'UDSR, dont il est président de 1946 à 1953. Il siège ensuite sous diverses étiquettes centristes.

Devenu président du Conseil en Modèle:Date-, il forme un gouvernement composé des alliés de la Troisième Force. En Modèle:Date-, il présente à l'Assemblée nationale son projet d'une armée européenne commune placée sous le contrôle de l'OTAN, projet connu sous le nom de Communauté européenne de défense.

En 1951, il cofonde le Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB), dont il reste président jusqu'en 1972. En 1957, il est également membre de la Fondation culturelle bretonne[11].

En 1958, il vote la réforme constitutionnelle aboutissant au retour au pouvoir du général de Gaulle[12].

En 1969, il soutient la candidature présidentielle de Georges Pompidou et devient garde des Sceaux (1969-1973) des gouvernements Chaban-Delmas et Messmer ; il laisse son nom à la loi Pleven de 1972 [13]. Sa défaite en mars 1973 met un terme à sa carrière politique.

Il fut élu :

René Pleven publie en 1961 l’Avenir de la Bretagne, et s’exprima régulièrement dans le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, journal qu'il a créé et qu'il dirigea pendant trente ans.

Il n'est pas réélu député, pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre, en 1973, battu par 51 voix par le socialiste Charles Josselin.

Il meurt en 1993 dans le Modèle:Arrondissement[14], et est inhumé dans le cimetière de Dinan (carré no ).

Il était l’un des hommes les plus écoutés de la [[Quatrième République (France)|Modèle:IVe République]] et jouissait d’un grand prestige chez les centristes qui appréciaient son engagement européen.

Famille

René Pleven a épousé Anne Bompard (fille de Raoul Bompard) et a eu deux enfants : Françoise Pleven, épouse de Louis Andlauer, et Nicole Pleven, épouse de Stanislas Mangin puis de l'éditeur Michel Worms de Romilly (descendant d'Olry Worms de Romilly)[15]. Il est le grand-père de David Mangin et l'arrière grand-père de la sociologue Jeanne Lazarus (par ailleurs compagne de l'historien et ministre Pap Ndiaye).

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  8. plutôt le '14' d'après la biographie de Christian Bougeard, Chapitre VII : Ministre des finances du gouvernement provisoire et engagement politique (septembre 1944-janvier 1946) à la suite de l'accident de son successeur mort le 9 novembre à 19h30 dans un accident et dont la voiture a été retrouvée le lendemain le 10 à 10 heures par les pompiers de Lens et de Licoin d'après Henri Amouroux : La grande histoire des français après l'occupation, Chapitre 13: De Gaulle choisit Pleven, Mendès s'en va page 527.
  9. {{#invoke:Biblio|lienWeb}}.
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  12. Compte rendu intégral des débats de l'Assemblée nationale, Lundi 2 juin 1958, Modèle:2e, p. 2633 (p. 23 du PDF)
  13. C'est à la fin de cette année 1972, le 12 décembre, qu'il inaugure à Bordeaux le nouveau bâtiment de l'École nationale de la magistrature dont il lancé et soutenu le projet. Le discours qu'il prononce à cette occasion est reproduit dans la plaquette commémorative remise aux participants. Voir la plaquette.
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  15. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992