Promenade Jeanne Brémontier

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La promenade Jeanne Brémontier (Pourmenadenn Jeanne Brémontier ) a été dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes en date du 21 janvier 2019 pour rendre hommage à :

Jeanne Brémontier

À gauche Jeanne Brémontier, à côté de Marguerite Durand au procès d'Alfred Dreyfus, à Rennes.

Journaliste féministe - Grande-reporter (1871 - 1926) Jeanne, Louise, Émilie Evotte est née en 1870, à Levallois-Perret (92), d'une mère célibataire. Elle devient institutrice et en 1892, elle épouse un homme de Lettres, Hyacinthe, Henri, Eugène Brémontier. Féministe, Jeanne Brémontier collabore, dans un premier temps comme chroniqueuse à la rubrique judiciaire au journal, "La Fronde". Quotidien créé en 1897, par Marguerite Durand, suite à sa participation l'année précédente, en tant que journaliste, au Congrès international des Droits des Femmes qui se tenait à Paris. Enthousiasmée par ce qu'elle y a entendu, elle veut offrir une tribune aux féministes. Ce journal d'information générale, politique et culturelle, considéré comme le premier quotidien féministe au monde est entièrement conçu et dirigé par des femmes.

Jeanne Brémontier est l'une des premières femmes à devenir "Grand Reporter". C'est en tant que telle qu'elle est présente à Rennes, lors du second procès en révision du Capitaine Alfred Dreyfus au Lycée de garçons de Rennes, du 7 août au 9 septembre 1899. Trois cent journalistes du monde entier sont présents pour l'évènement. Jeanne Brémontier fait partie des six femmes journaliste venues au secours du Capitaine Dreyfus, ce qui n'est pas du goût d'une grande partie des journalistes hommes antiféministes. Parmi elles se trouvent entre autres, Marguerite Durand, rédactrice en chef du journal "La Fronde", qui en profite pour faire connaitre ses idées pro-féminines, Caroline Rémy, dite Séverine, socialiste et directrice du journal "Cri du Peuple", qui publie chaque jour ses "Notes d'une frondeuse" dans le journal La Fronde, de son amie Marguerite Durand et Jeanne Brémontier, républicaine convaincue, pacifiste, libre penseuse, respectueuse de la vérité et l'égalité hommes-femmes, qui se heurte quotidiennement aux hommes.

Ces femmes journalistes sont confrontées en permanence aux quolibets de leurs confrères masculins, qui ne comprennent pas la présence des femmes dans ce genre de procès concernant un militaire. "Les Frondeuses" sont traitées de "poules et de caillettes dreyfusardes" de "garçons manqués" et qu'elles feraient mieux de retourner à leurs fourneaux et d'aller raccommoder les chaussettes de leurs maris. Jeanne Brémontier, Membre de l'Association des journalistes républicains, participe également à la rédaction du journal "Le Matin" et collabore à de nombreux journaux ou publications. Le 22 novembre 1906, elle divorce d'Henry Brémontier. Elle quitte "La fronde" qui connait des soucis financiers.

Le 27 octobre 1908, elle épouse, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, le financier, Simon Zadoks. Au décès de celui-ci dont elle a du mal à se remettre, Jeanne Brémontier, malgré une santé fragile depuis quelques années, décide de reprendre du service à "La fronde", avec assiduité et courage, que Margueritte Durand relance en mai 1926. La même année, elle couvre le grand congrès suffragiste international qui réunit à Paris les femmes réclamant le droit de vote. Fatiguée, elle part prendre du repos, dans la région de Grenoble, avant de rédiger son livre sur le sculpteur Tolstoï, à qui elle voue une certaine admiration.

Jeanne Brémontier décède à La Tronche (36), le 16 août 1926, à l'âge de 56 ans.

Notice biographique Joël David - Ville de Rennes – Rennes Métropole - Service ResCom