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Maurice Prestaut
Maurice Prestaut,
chef du mouvement Libé Nord en Ille-et-Vilaine.
(22 juin 1921, Rueil-Malmaison, Seine-et-Oise - 8 juin 1944, Rennes)
Issu d’une famille aisée — son père était cadre à la Société des Huiles Lesieur — Maurice Prestaut est officier marinier et se trouve à Dakar lors des malheureux événements de septembre 1940. Il est blessé à Toulon au moment du sabordage de la flotte française et interné par le gouvernement de Vichy le 27 novembre 1942.
Connu sous les pseudonymes de Thermidor, puis Lebras et plus couramment de Patro, Maurice Prestaut est, après sa libération, chargé par Philippe Vianney (lndomitus)[1] d’organiser le Mouvement Défense de la France en Bretagne.
Nommé délégué régional, il œuvre pour réaliser l’unification de la Résistance non communiste. Il occupe le bureau de l'assistante médicale scolaire de la ville de Rennes, Mme Martin (Pierrette dans la Résistance).
Il crée, dans toute la Bretagne, des réseaux de renseignements et de liaison et notamment dans les secteurs de Rennes, de Saint-Brieuc et du nord Finistère.
Le 9 mai 1945, vers 18 h ou 18h30, Maurice Prestaut s’était rendu dans une maison au n° 12 de la rue de Châteaudun , chez les époux Ladoumègue dont le domicile servait de boîte aux lettres pour la Résistance. Or la Gestapo les avait arrêtés la veille et avait tendu une souricière dans leur appartement. Prestaut a été arrêté, il s’est défendu et a tué d’un coup de revolver un des membres de la Gestapo et a blessé l’autre à l’épaule en lui enlevant deux doigts de la main gauche. Les trois membres de la Gestapo qui ont procédé à cette arrestation étaient en réalité trois Français du Bezen Perrot en uniformes allemands. " Le 10 mai à 1 heure du matin, un groupe d’Allemands en civils et en uniformes s’est présenté à mon domicile et ils ont demandé la demoiselle Coupa, ils ont arrêté celle-ci et m’ont arrêtée également, me prenant pour la secrétaire particulière de Prestaut[...] Parmi ces Allemands, se trouvaient deux Français en civil que je ne peux identifier. Nous avons été envoyées à la Gestapo, cité des étudiantes. Nous avons été mises dans une salle au rez-de-chaussée où se trouvait déjà Prestaut, celui-ci avait déjà été affreusement torturé et ne pouvait tenir debout. Il nous apprit que lors de son arrestation tout son courrier et les documents importants avaient été saisis. Au cours de l’après-midi, pendant un interrogatoire, nous avons vu Prestaut dans un état effrayant avec du sang partout, il pouvait à peine tenir debout. À un moment donné, alors que Prestaut tourné vers le mur réajustait ses vêtements, les menottes aux mains, un milicien en uniforme allemand est entré, en passant derrière Prestaut, il a regardé ce que celui-ci faisait et l’a poussé brutalement contre le mur, de telle façon que la tête de Prestaut a heurté violemment le mur et il est resté à demi-assommé. En sortant de l’interrogatoire, ce milicien dans le couloir a parlé en excellent français à la demoiselle Coupa en lui demandant si elle était de Loctudy. Sur sa réponse affirmative il a ajouté «Je connais bien ce pays là, j’en suis». La demoiselle Coupa lui a reproché de faire un tel métier. Il a répondu: «Chacun sert son pays comme il l’entend. » Il s’agissait d’un individu grand avec une figure de rouquin. Au cours de l’interrogatoire de Prestaut, alors que nous étions présentes, le chef de la Gestapo a dit à celui-ci: «Nous allons t’abandonner aux SS français» (milice Perrot). J’ai su après que Prestaut avait été torturé pendant plusieurs jours par les miliciens Perrot.
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Incarcéré à la prison Jacques-Cartier, il parvient à garder le silence sur les activités de son réseau malgré d’odieuses tortures, ce qui permet à ses camarades de poursuivre le travail entrepris jusqu'à la Libération.
Maurice Prestaut a été fusillé le 8 juin 1944 à la caserne du Colombier. Son cadavre sera retrouvé et reconnu par Pierrette parmi les cadavres du Colombier, puis par M. Prestaut père. Son nom figure sur la stèle élevée place Maréchal Juin, à la mémoire des Français et Espagnols exécutés le même jour.
Il est titulaire, à titre posthume, de la Médaille coloniale, de la Croix de la Libération et d’une citation portant attribution de la croix de guerre.
Sur la carte
La rue maurice Prestaut porte son nom dans le quartier de Cleunay, perpendiculaire à la rue Champion de Cicé et au boulevard de Cleunay.
Notes et références
- Mémoire de Granit, 1939 - 1945, Commission d'information historique pour la paix du département d'Ille-et-Vilaine, 1991, p. 129.
- Kristian HAMON, Les nationalistes bretons sous l'Occupation, éditions L'Voici
- memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/fusilles/fusilles-colombier.htm