Rue Marie de France
La rue Marie de France à été dénommée par délibération du conseil municipal du 8 Juillet 1999. Cette rue se situe dans le Quartier 3 : Bourg l'Evesque – La Touche – Moulin du Comte.
Marie de France
Poétesse [2]
Marie de France est née à Compiègne dans la deuxième partie du 12e siècle. Elle est la première femme poétesse du Moyen Âge connue.
On ne connaît rien de son existence, seul est sûr le nom de Marie qu'elle se donne et auquel elle croit cependant devoir ajouter celui de sa patrie dans l'épilogue d'une de ses fables, traduite en français : "J'ai pour nom Marie et je suis de France", c'est-à-dire vraisemblablement d'Ile-de-France, mais de sa vie privée, elle ne parle pas.
Alors que jusqu'au 12e siècle on se contentait de recopier des grands textes de l'Antiquité latine, parfois il était fait quelques récits d'aventure; Marie de France fait partie des créateurs. Elle est la seule femme, de la partie nord de la France dont nous possédons les écrits. Sa poésie est appelée également "Lai", poésie sous forme de récit romanesque considérée plutôt comme un récit chanté. Les lais se composent de douze courts récits en octosyllabes (huit syllabes) à rimes plates, c'est-à-dire qui se suivent deux par deux. Pour Marie de France, ils peuvent avoir des dimensions variables, comme dans Lai du Chèvrefeuille où il y a 118 vers et pour Eliacduc où on n'en compte pas moins de 1184.
Vivant en Angleterre, elle est liée à la cour d'Henri II Plantagenêt, le roi d'Angleterre également duc de Normandie. Dans ce pays qui protège et encourage les trouvères, c'est-à-dire les poètes et compositeurs issus de la noblesse ou de la bourgeoisie, contrairement à la France où il avait été pris des mesures de rigueur contre les jongleurs par Philippe-Auguste, renouvelées pendant le règne de Saint-Louis. Ses lais sont principalement dédiés à un roi qui vraisemblablement est Henri II. De plus ses textes sont écrits dans un dialecte aussi bien parlé en Normandie qu'en Grande-Bretagne qui est appelé l'Anglo-Normand.
Conteuse de talent, Marie de France dit avoir écrit et "assemblé" ses textes à partir de "Lais Bretons" empruntés aux jongleurs bretons qu'ils allaient chanter par le pays en s'accompagnant à la harpe. Elle en tire de courts romans où se mêlent féerie et aventures amoureuses. L'Amour est souvent le thème prioritaire de ses récits et principalement l'amour adultère, c'est le cas pour neuf sur ses douze lais. Un de ses plus beaux contes appartient à la légende de Tristan et Iseult.
Marie attache ses lecteurs par le fond de ses récits, empreints d'une douce sensibilité, rare chez les trouvères, par l'intérêt, par la grâce qu'elle sait y répandre, par son style, simple et naïf. Sa narration, toujours claire et concise, ne laisse rien échapper d'essentiel dans les descriptions ou dans ses portraits.
Marie de France s'est chargée de mettre en roman, sous le titre d'Isopet, un recueil de fables que le roi Henri 1er, surnommé Beau Clerc, a traduites en anglais. Ces fables sont au nombre de cent-trois. Elle semble avoir terminé sa carrière littéraire par l'espèce de légende que Rochefort a publiée sous le titre de Purgatoire de Saint-Patrice, qui est une évocation détaillée des souffrances du Purgatoire et qui est un voyage dans l'Au-Delà.
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Note et références
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique