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Alice Guy-Blaché

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Alice Guy-Blaché[1].

Première femme réalisatrice (1873-1968)

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Qui est-elle?

Alice, Ida, Antoinette Guy est née le 1er juillet 1873, à Saint-Mandé (94), en banlieue parisienne.

Suite à la mort de son père en 1891, pour subvenir au besoin de sa famille, Alice Guy, qui a été formée à la sténodactylographie entre dans une usine de vernis. En 1894, elle obtient un poste de secrétaire au Comptoir Général de la Photographie des frères Richard, une société de matériel optique et photographique, dont le fondé de pouvoir s'appelle Léon Gaumont. Celui-ci l'année suivante, s'associe à l'astronome, géographe Joseph Vallot, au banquier Henry Besnier et à Gustave Eiffelpour racheter le Comptoir Général de la Photographie qui devient la Compagne Gaumont, dont le président est Gustave Eiffel.

A cette époque règne une compétition pour savoir qui des frères Lumière ou de Gaumont va projeter les premières images animées. Le 22 mars 1895, rue de Rennes, à Paris, Louis et Auguste Lumière donnent leur première séance de cinéma dans les locaux de la Société d’encouragement pour l’Industrie Nationale. Pour la projection d’un petit film d’une minute, montrant la sortie des ouvrières de l’usine Lumière, Léon Gaumont et Alice Guy ont été invités. Immédiatement Alice Guy pense qu’il est possible de faire mieux et en parle à Léon Gaumont. Elle propose de faire des petites saynètes et de les faire jouer par des amis. Gaumont est d’accord, à condition que son travail de secrétaire n’en pâtisse pas.

Près des ateliers Gaumont, aux Buttes de Chaumont, elle installe un décor et fait jouer ses amis en costume. C’est la naissance de la toute première fiction du cinéma, appelée « La Fée aux choux »[2]. Cette fiction a tellement de succès qu’on l’autorise à renouveler l’expérience.

En 10 ans, de 1897 à 1907, Alice Guy ne tourne pas moins de 200 films. Elle est sur tous les fronts, elle écrit les scénarios, lance les productions, réalise, créée les effets spéciaux qui sont des exploits pour l’époque. Elle fait un cinéma moderne, un peu irrévérencieux, mais avec une touche de féminisme. Léon Gaumont rêve alors d’ajouter du son à l’image. Alice Guy donne sa chance à de futurs grands noms, dont Louis Feuillade, un scénariste qui va réaliser plus tard le premier « Fantomas ».

En 1906, le cadreur Herbert Blaché-Bolton, d’origine anglaise basé à Berlin, vient travailler au studio Gaumont à Paris. Sur le tournage du film « Mireille », aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il travaille aux côtés d’Alice Guy. A la fin de l’année le couple se fiance et le 6 mars 1907, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Alice Guy épouse Herbert Blaché-Bolton. Le couple va avoir deux enfants, Simone et Réginald. Le couple part s’installer aux Etats-Unis, d’abord à New-York, pour promouvoir les dernières technologies de la Société Gaumont, dont le chronophone Demenÿ-Gaumont, où le son gravé sur un disque est synchronisé avec les images du film. C’est dans cette ville que nait Simone, en 1908. Malgré certaines réticences au départ, Alice Guy-Blaché finit de s’adapter au gout du public américain et reprend la caméra. Elle réalise alors des Westerns, des films d’espionnages, fantastiques, dramatiques, policiers ou d’action. Son succès est foudroyant. Elle tourne pour la société de production de Charlie Chaplin.

En 1910, elle crée alors sa société de production, la Solax Company[3], le plus grand studio pré-hollywoodien, devenant la première femme à diriger son propre studio. Deux ans plus tard, alors qu’elle attend son second enfant, elle fait construire au New-Jersey, un studio où sont réalisés un à trois films par semaine.

C’est elle qui explique ses effets spéciaux et ses méthodes de réalisation aux techniciens américains. Les meilleurs acteurs de l’époque s’invitent auprès d’elle et d’autres tel que Buster Keaton y voit sa vocation. Elle prend tous les risques en adaptant des romans français d’Émile Zola ou d’Eugène Sue, en faisant tourner des acteurs noirs, des animaux sauvages et prend des cascadeurs.

Etre la seule femme à l’époque à être propriétaire d’un studio de cinéma provoque des jalousies. Des hommes d’affaires veulent tout lui racheter et la harcèlent. Mais elle leur tient tête. Jusqu’en 1917, Alice Guy-Blaché domine le cinéma mondial. Mais une série d’évènements va mettre fin à cette propulsion. Son mari infidèle est parti à Hollywood avec une actrice américaine, en vendant au passage des droits pour une bouchée de pain. Une puissance cinématographique qui s’est installée sur les hauteurs d’Hollywood, à Los Angeles, vient à bout de son succès. En 1919, elle tourne son dernier film. Alors qu’elle est en plein divorce, elle est forcée de mettre aux enchères son studio.

En 1922, ruinée, divorcée, elle rentre en France en laissant derrière elle toutes ses réalisations. Le cinéma l’a oublié, même la société Gaumont. Elle essaie de se remettre au cinéma, mais elle, la pionnière de la réalisation, n’a plus sa place dans ce milieu devenu masculin. En 1927, elle retourne aux États-Unis pour essayer de retrouver ses films, en vain. Elle suit sa fille qui a décroché un emploi dans des Ambassades américaines en France, en Suisse (durant la seconde guerre), aux États-Unis, en Belgique, puis retour aux États-Unis. Elle écrit des contes pour enfants, sous le pseudonyme Guy Alix, fait des conférences dans des universités et dans des rencontres cinématographiques.

Clin d'oeil au festival de Cannes

En 1953, elle reçoit la Légion d’honneur et en 1957, à l’initiative du fils de Léon Gaumont, Louis Gaumont, la Cinémathèque française lui rend hommage.

Alice Guy-Blaché décède à Wayne dans l’état du New-Jersey, aux États-Unis, le 24 mars 1968, à l’âge de 95 ans.

En lui remettant un prix à titre posthume, Martin Scorcèse rend hommage à celle qui a écrit, dirigé ou réalisé plus de 1000 films, dont seulement 150 ont été retrouvés. En 2018, un documentaire produit par Robert Redford et Judie Foster, Be natural, the untold story of Alice Guy-Blaché, sera diffusé en mai 2019, au Festival de Cannes, où pour la première fois un hommage sera rendu à la pionnière du cinéma.


Promenade Alice Guy-Blaché : dénommée par délibération du Conseil Municipal du 1er avril 2019.

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Sur la carte

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La promenade se trouve: dans le quartier Sud Gare, pour le belvédère le long de la voie ferrée conduisant au nouveau cinéma Arvor (de la passerelle Anita Conti vers le pont de la rue de l'Alma)

Notes et références

  1. Wikipédia
  2. La fée aux choux en 1896
  3. Solax Compagny première société de production fondée par une femme

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos recueilli par Elisa Triquet Médiatrice numérique