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Square Claude Ligot
Le square Claude Ligot fut dénommé par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 28 avril 1975. Il est situé à l'angle de la rue d'Échange et de la rue de Dinan dans le quartier 1 : Centre.
Biographie de Claude Ligot - Mort en déportation[1]
Claude, René Ligot est né le 21 février 1924, à la Ferté-Bernard, dans la Sarthe. Avec sa famille, il vient habiter Rennes où il fréquente le cours complémentaire de la rue d'Échange.
Dès le début de l'Occupation, Claude Ligot décide d'accomplir des actes de Résistance.
Avec trois de ses camarades, Claude se rend en zone libre. Ils ont comme ambition d'essayer de rejoindre l'Angleterre. Le projet échoue, Claude revient à Rennes où il s'engage plus à fond dans la Résistance et entre au réseau "Ker" de la France Libre où il est chargé de mission en qualité d'agent P.2. Le réseau "Ker" dépend du réseau "Johnny", reconnu réseau "Français Libres" et créé fin 1940 par des bretons, Jean Milon, fils du Doyen de la Faculté des Sciences et Jean Le Roux.
Claude Ligot participe à différentes missions de transmission de renseignements sur les armées d'occupation et sur la situation des aviateurs alliés tombés en France.
En juillet 1942, le réseau Johnny cesse pratiquement d'exister, anéanti par les arrestations. Ce réseau avec celui de "Ker" vont perdre 197 agents.
Au début d'avril 1943, Ker ne compte plus qu'une quarantaine de membres. Suite à une dénonciation après une opération de parachutage, le réseau est démantelé et Claude Ligot est arrêté le 6 avril 1943 et interné avec les autres membres du réseau à la prison Jacques-Cartier.
Il est ensuite envoyé à Paris en application du décret "NN" ("Natch und Nabel", "Nuit et Brouillard"). Le Décret "NN" dit que l'intéressé doit être traduit en justice dans son propre pays, dans un délai de 8 jours et qu'une condamnation à mort soit prononcée. Si ces conditions ne peuvent être remplies l'inculpé est déporté secrètement en Allemagne pour être jugé et condamné à disparaître sans laisser de traces, emprisonné dans un camp au sigle NN où il est condamné à mourir d'épuisement par le travail et les mauvais traitements. La volonté d’Hitler est de faire disparaître dans la souffrance les ennemis du Reich. Procès à huit clos, il est isolé de tout et de tous et, en cas de décès, la famille n'est pas avertie. Sont concernés tous ceux qui sont accusés d'attentats à la vie et coups portés aux personnes, d'espionnage, de sabotage, de menées communistes, de fomentation de troubles, d'avantages procurés à l'ennemi par aide portée au passage des frontières, de tentative de gagner les forces armées ennemies, d'aide portée aux membres des forces armées ennemies […], enfin en cas de détention illégale d'armes.
Le 6 janvier 1944, après plusieurs mois d'interruption, les transports de déportés "NN" reprennent. Les détenus sont convoyés à la Gare de l'Est pour être emmenés par train à destination de Berlin. Arrivé à la gare de Strasbourg, le wagon est raccroché à un autre train et prend la direction de Rothau, la gare du Camp de Natzweiler-Struthof dans l'Est de la France. Dans ce convoi se trouvent dix membres du réseau Johnny-Ker qui ont été arrêtés dans l'Ouest. Claude Ligot devient alors le Häftlinge (détenu), avec le matricule 6848, avec un triangle rouge et deux lettres : NN.
Claude Ligot est ensuite dirigé vers l'Allemagne et se retrouve déporté au camp de Nordhausen, où il décède le 13 avril 1945.
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole