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Inauguration de l'hôtel de la CCI de Rennes à Beauregard.
« LE 15 JUIN 1987, UNE INAUGURATION DU TONNERRE ET UNE SOIRÉE BIEN ARROSÉE
Le lundi 15 juin 1987 après-midi était inauguré le nouvel hôtel consulaire de la Chambre de commerce et d'Industrie de Rennes, construit dans le quartier de Beauregard, en face de la préfecture et du Conseil général, sur le terrain de l'ancier verger expérimental du lycée des Trois-Croix. La C.C.I. avait quitté, deux mois plus tôt, l'immeuble édifié en 1934 près des halles centrales, sur la petite place dénommée " Honoré Commeurec", du nom d'un résistant.
La date de l'inauguration, avec soirée en plein air pour un millier d'invités, avait été choisie à cette période généralement favorisée de conditions météorologiques clémentes. Toutes les chances étaient réunies et les risques minimisés au... minimum. L'immeuble, construit sur les plans du cabinet Brajon-Nicolas-Ressaussière, avait fière allure, en cette fin d'après-midi, faisant miroiter, sous un soleil timide, ses panneaux en verre derrière une rangée de drapeaux. L'inauguration fut faite dans les règles avec les ministres Alain Madelin et Pierre Méhaignerie, et Edmond Hervé, maire de Rennes.
Hélas, le ciel se plomba en début de soirée, menaçant, et des menaces passa aux actes. Les invités, piétinant le jeune gazon vite gorgé, durent se réfugier sous deux immenses chapiteaux loués in extremis au vu des dernières prévisions météos alarmantes qui malheureusement s'avéraient. La soirée ne tomba donc pas vraiment à l'eau tout en étant arrosée d'une pluie pérenne, souvent en trombes de colère ponctuées de tonnerre et d'éclairs. Ce n'était pas là du tout le spectacle pyrotechnique programmé, vers 22 h 30 en façade, par la toute jeune société rennaise Spectaculaires. On décida quand même de le lancer mais il fit long feu, si l'on peut dire, car si les éléments son et lumière de la nature avaient pris le dessus sur l'artifice humain, des équipements malmenés par les bourrasques mirent le feu à quelques éléments de façade.
Pendant ce temps, sous les bâches des chapiteaux, battues par la pluie crépitante, les invités faisaient honneur aux buffets, tandis que les musiciens d'un orchestre de jazz, censé animer la soirée de plein air, honoraient leur contrat en jouant pour les murs du local désert de la bibliothèque, une musique balancée et entraînante mais inaudible des invités sous les tentes et la pluie battante. »
— Stephanus • Recueilli par Stephanus • 26 février 2011 • licence