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Rue de la Motte au Chancelier
La rue de la Motte au Chancelier est une voie de Rennes, axée nord-sud, reliant la rue de Lorient au quai Robinot de Saint-Cyr. Elle est située en zone d'activité ouest, en bordure de la rocade ouest. Elle avait été aménagée vers 1957 par la Chambre de commerce qui avait acheté la propriété du manoir au neveu du comte Claude de Langle. Ce fut la première voie de la zone dite alors zone industrielle de la route de Lorient.
Elle tient donc sa dénomination du manoir de la Motte au Chancelier, construit aux 16e et 17e siècles non loin de la rive droite de la Vilaine. Il appartenait en 1559 au sieur des Roussières et servit d'abri aux calvinistes traqués par les gens du roi.[1] Loué au Comité des Amitiés sociales par la Chambre de commerce, devenue propriétaire, il subit le sort de plusieurs manoirs rennais à cette époque d'expansion de la ville (château de Bréquigny, manoir de Maurepas). Il fut démoli en 1973 pour faire place au passage de la rocade ouest de Rennes.
Le cadastre de 1844 représente, à l´est du manoir sur une section voisine, une parcelle irrégulière, couverte par un bois, probablement celle de la motte à l´origine du nom. La plus ancienne famille connue en possession de la Motte au Chancelier, celle des Botherel, seigneurs d´Apigné depuis le 13e siècle, famille passant pour être issue d´un ramage des anciens comtes de Rennes, est un indice supplémentaire de l´ancienneté du lieu.
La représentation de l´arrière du manoir sur une carte de la Vilaine de Redon à Rennes, établie en 1543, constitue une référence, rare par son ancienneté et son degré de finesse.
Sur le cadastre de 1842, le manoir est en bordure de la rive droite de la Vilaine, cerné de douves sur trois de ses côtés. Le logis occupait le côté ouest de la cour, les communs son côté nord. Le puits, éloigné du cours de la rivière pour des raisons sanitaires, était au nord du grand jardin.
Les photographies de 1971 révèlent derrière l´apparence relativement sobre des fenêtres du logis une réalisation soignée, avec arc de décharge, caractéristique des logis seigneuriaux luxueux de la deuxième moitié du 15 e siècle. Les baies possèdent déjà des appuis saillants simplement épannelés, sans doute parmi les premiers du genre. Les fenêtres fermaient dès l´origine par des croisées de bois, modèle à la mode à la fin de l´époque gothique. Cet usage, réservé aux demeures riches, supposait une maîtrise de menuiserie sophistiquée employant des châssis dormants. Les pans obliques en retrait du manteau des cheminées, leurs jambages en colonnettes à chapiteau évasés et bases polygonale situent l'édifice probablement vers les années 1480-1490.[2]