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Etape 7 : La baignade du Gué-de-Baud
Excentré à l’est de Rennes, en aval du Moulin-de-Joué, le gué de Baud se situe en campagne jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les berges de la Vilaine sont bordées de champs cultivés, et le cours de la rivière y formant un gué, l’activité de baignade semble toujours avoir existé. Dès l’Ancien Régime, un règlement de la Cour "fait défense aux filles et femmes de se baigner au gué de Baud, de raccrocher les jeunes gens, tant en ville qu’en campagne". Au cours du XIXe siècle, différents arrêtés limitent le droit à la baignade des femmes, leur interdisant les « parties libres de la rivière » et leur imposant de se baigner dans des bateaux-lavoirs fermés. Quant aux militaires, ils se voient imposer leurs propres espaces de baignade, puis des temps hebdomadaires spécifiques. Plusieurs changements s'opèrent à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Les pouvoirs publics locaux se préoccupent de la sécurité en autorisant les « bains publics sur les endroits guéables », en imposant la présence d’un maître-nageur et en mettant en place « les secours aux noyés ».
Par ailleurs, l'émergence de la baignade « loisirs » s'accompagne d’une délimitation de son espace : elle s'aménage progressivement rive droite avec enclos, escaliers, hangar, plantation d’arbres… Au début du XXe siècle, les préoccupations hygiénistes de la municipalité poussent à la construction de bains douches et de la piscine Saint-Georges en 1923 et limitent l'usage des baignades en eaux vives aux loisirs. Après-guerre, les déchets toxiques déversés par les industries installées Plaine de Baud, joints au « déversement des eaux usées » de l’asile Saint-Méen, rendront dangereuse la baignade dans la Vilaine à Rennes et signent définitivement l’arrêt de la baignade du Gué-de-Baud, en 1949.