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Rue Albert Thomas
La rue Albert Thomas est située dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre la rue de Vern et le square Léon Blum. Elle fut dénommée par une délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes du 12 novembre 1934 et modifiée par une autre datée du 16 janvier 1984.
Biographie de Albert Thomas, Homme d’État[1]
Albert Thomas est né le 16 juin 1878 à Champigny-sur-Marne, dans une famille d'origine poitevine. Son père est boulanger.
Albert Thomas effectue de très brillantes études secondaires au lycée de Vanves. Lauréat au concours général au lycée Michelet, en Philosophie et en Histoire, et ayant obtenu une bourse de voyage, il se rend en 1898 en Sibérie. En 1899, il intègre l’École Normale Supérieure de Paris, puis est reçu premier aux concours de l'Agrégation en Histoire et en Philosophie, en 1902, ce qui lui vaut une bourse de séjour en Allemagne où il étudie le syndicalisme allemand. Durant cette période, il visite une partie de l'Europe.
De 1903 à 1905, il se consacre à l'enseignement. Très attiré par la politique et les actions sociales, il collabore à de nombreuses revues, dont l'Humanité de Jean Jaurès. Membre du Parti Socialiste Unifié depuis sa fondation, c'est tout naturellement qu'il se lance en politique en étant élu conseiller municipal de Champigny-sur-Marne, en mai 1904. En 1905, il fonde la Revue Syndicaliste qu'il réunit à la Revue Socialiste, en 1905, dont il devient le Rédacteur en chef. En 1910, Albert Thomas est élu Député de la seconde circonscription de Sceaux et réélu en 1914.
Après avoir refusé de voter le budget militaire, les socialistes entrent au Gouvernement. Lorsque éclate la première Guerre mondiale, on lui confie le Sous-secrétariat d’État à l'artillerie et à l'équipement militaire. Il est chargé de coordonner les chemins de fer, l’État-major et le Ministère des travaux publics. Le train doit apporter au plus vite armes, munitions et troupes fraîches sur le front, qui s'étale rapidement. L'armée allemande envahit alors le Nord de la France. Ses qualités d'organisateur sont remarquées au Ministère de la Guerre, on lui confie alors l'organisation de la production des armes et des munitions. En 1916, il est envoyé avec le Président du Conseil des Ministres pour inciter le Tsar et l'armée russe à lancer une offensive pour desserrer l'étau allemand sur le front Ouest. Cette même année, par une circulaire, il interdit le travail de nuit pour les femmes de moins de 18 ans dans les usines de guerre et limite le temps de travail à 10 h maximum pour les femmes de 18 à 21 ans. Les jeunes filles de 16 à 18 ans ne travailleront plus dans les poudreries.
Albert Thomas mène une politique visant à "rassembler toutes les énergies pour la victoire et utiliser au maximum toutes les ressources du pays". Pour ce faire, il intensifie la mobilisation industrielle grâce à une main d'œuvre abondante, obtenant notamment des sursis d'appel pour les ouvriers spécialisés. C'est lui qui prend la décision de faire appel à une main d'œuvre coloniale et féminine pour augmenter la production de l'économie de guerre. Socialiste convaincu, il est l'initiateur de la politique des hauts salaires.
En septembre 1917, il quitte le gouvernement, par solidarité avec ses camarades socialistes. Cette même année, il est nommé ambassadeur de France en Russie, aux débuts de la Révolution Bolchevique. A partir de 1920, il devient le président, jusqu'à son décès, du Bureau International du Travail, fondé sur ses propositions : maximum de salaire, limitation de la journée de travail, repos hebdomadaire de 24 heures, suppression du travail des jeunes gens, organisation d'une inspection du travail, etc… Sous son impulsion, le Bureau International de Travail devient le plus grand centre au monde de documentation sur la condition sociale.
Le 8 mai 1932, Albert Thomas dîne seul dans un restaurant proche de la gare Saint-Lazare, à Paris. Pris d'un malaise, il se rend aux toilettes où il sera retrouvé inanimé. Il décède lors de son transport à l'hôpital, à l'âge de 54 ans.
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole