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Rue Hersart de la Villemarqué
La rue Hersart de la Villemarqué est une petite voie située dans le quartier 8: Sud-Gare qui part de la rue de l'Alma et aboutit rue Luzel. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 29 avril 1913.
Cette dénomination rappelle :
Théodore Hersart de La Villemarqué
Littérateur
(7 juillet 1815, Quimperlé - 8 décembre 1895, Quimperlé)
Son père, le comte Pierre Toussaint Hersart de La Villemarqué fut député du Finistère de 1815 à 1827 et maire de Nizon. Ultraroyaliste dans la Chambre introuvable, il se rallia ensuite à la politique ministérielle. La mère de Théodore collectait des textes de la littérature orale bretonne.
Théodore passe le baccalauréat à la faculté des lettres de Rennes en octobre 1833. En 1834, il est à Paris, pour entrer à la faculté de droit. Toutefois, ayant lu The Myrvyrian Archaiology of Wales d'Edward Williams, il se tourne vers les études médiévales et bretonnes, thèmes qui suscitent un grand intérêt parmi les chercheurs romantiques. Abandonnant le droit, il suit les cours de l'École des chartes en 1836. Dès cette année, il commence la préparation du Barzaz Breiz et prend des cours de breton, langue dont il n'a qu'une connaissance imparfaite, Pendant ses vacances au manoir, il collecte à son tour des chants en breton qu'il transcrit avec leur musique sur des carnets de collecte.
Invité par la société des galloisants d’Abergavenny, La Villemarqué prend la tête d'une délégation qui part en octobre 1838 au Pays de Galles « étudier à leur source et comparer entre eux l'idiome et les monuments d'origine celtique » et il est reçu comme barde — sous le nom de « Barz Nizon » (le barde de Nizon).
En août 1837, La Villemarqué avait proposé à Salvandy, ministre de l'Instruction publique, de publier un recueil de Chants populaires de la Bretagne-Armorique, afin de contribuer à l'histoire de France, demande rejetée.
La Villemarqué soutint les travaux linguistiques de Jean-François Le Gonidec[1], auteur d'une Grammaire celto-bretonne (1807), première à décrire le phénomène des mutations et à traiter du genre des noms.
Il publia à ses frais en août 1839 le Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagne qui obtint un certain succès. George Sand exprima son admiration pour « les diamants du Barzaz Breiz », lors de la parution de la seconde édition en 1845. Yves Le Berre juge que l'appropriation du Barzaz Breiz par les nationalistes bretons au 20e siècle est un contresens et que La Villemarqué défendait, en fait, le rôle social et politique de l'aristocratie terrienne et de la religion catholique dans la France bourgeoise du 19e siècle. À l'opposé d'un Olier Mordrel, il considère qu'il n'a jamais été séparatiste.
Le Barzaz Breiz ne fut pas un succès de librairie avec seulement 500 exemplaires pour l'édition de 1839 et 2 500 pour celle de 1867, mais il connut un succès immédiat parmi les lettrés de la capitale, pour deux raisons : la beauté poétique de l'édition et l'attente idéologique, parmi les Bretons, de textes prouvant leur identité historique. Ses écrits ont un écho très réduit parmi la population bretonnante, mais une influence considérable sur le monde des lettrés bretonnants et hors de Bretagne.
A partir des années 1860 et 1870, à la suite d'Ernest Renan, auteur en 1854 d'une critique parue dans La Revue des Deux Mondes dans laquelle il s'interrogeait sur les commentaires ajoutés aux chants du Barzaz Breiz pour prouver leur authenticité, plusieurs chercheurs bretons, en particulier Luzel [2] (dans Gwerzioù Breiz-Izel, chants populaires de la Basse-Bretagne) et Joseph Loth[3], remettent en cause l'authenticité du Barzaz Breizh et la polémique se prolonge depuis.