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L'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques dans la guerre

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Les premières installations d'accueil de l'aérodrome furent implantées au nord, en bordure de l'actuelle rue de la Vigne, à Saint-Jacques-de-la-Lande. L'inauguration commença le 28 juillet 1933 en présence du ministre de l'Air, Pierre Cot et de nombreux aviateurs célèbres et dura trois jours. La ligue aéronautique se transforme en Aéroclub d'Ille-et-Vilaine qui s'équipe de biplans biplaces Caudron Luciole à moteur Renault. L'aéroclub forma de nombreux élèves dont certains entrèrent dans l'armée de l'air, tel Hervé Bougault, sergent-chef tué à bord de son LéO 45 en mai 194O et dont le nom fut donné à l'avion-école Stampe de l'aéroclub en octobre 1946.[1]

1941-1942, une infrastructure considérablement étendue

l'aérodrome avec ses hangars tonneaux, photographie prise par un pilote allemand à bord d'un Arado 66 en 1940 ou 1941[2]

Dès le début de la seconde guerre mondiale,l'aéroport de Rennes Saint-Jacques, dont la superficie a été portée à 90 hectares en 1938,et sur lequel ont été implantés 12 hangars demi-tonneaux, sert de base aérienne à l'armée ; il est également utilisé par les avions anglais et des aviateurs polonais y sont réfugiés et y donnent des cours de pilotage. Dès les mois de juin-juillet 1940, le terrain d'aviation de Saint-Jacques est utilisé par l'aviation allemande comme base de départ pour des attaques sur l'Angleterre. Le 18 juin, les Allemands y avaient trouvé 30 appareils intacts.[3] L'avance allemande a été si rapide que, le 19 juin, des Messerschmitt Bf 110 attaquent l'aérodrome déjà occupé et endommagent cinq appareils du 1.(H)/31, blessant cinq hommes.

Dès août une vingtaine de maisons sont détruites et en mai 1941 une trentaine d'autres. L'emprise de l'aérodrome fut en effet largement étendue par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle les installations militaires et les deux pistes en béton, l'une de 1705m X 80, l'autre de 1425m X 80, furent maintes fois bombardées. En 1941, les Allemands commencent des travaux de transformation du terrain d'aviation, employant près de 400 travailleurs non allemands. Pour ce faire, ils rasent la partie centrale du village de Saint-Jacques-de-la-Lande qui comprenait la mairie, l'école publique de garçons, le château du Pèlerinage et une trentaine de maisons d'habitation.

La protection allemande rapprochée de l'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques, avec, en rouge, les batteries de 88mm . [4]

Il fut relié par embranchement spécial à la voie ferrée Rennes-Redon et de nombreux blockhaus y furent construits. Un énorme blockhaus à deux niveaux, de dimensions 20m x15m avec 8,40m de hauteur et des murs de 2 à 2,50 m d'épaisseur ( du type Anton L 479) avait été construit fin 1943, au nord de l'aérodrome au lieu-dit "Haut-Bois", par des entreprises locales et servit de P.C pour l'aviation de chasse et de poste de commandement pour la Flak et les radars. Avec les alvéoles de parcage des avions, avec pare-éclats latéraux, dispersées au nord et au sud et reliées aux pistes par des chemins de roulement, l'aérodrome atteignit près de 600 hectares, ramenés à 220 après la guerre.

...et considérablement bombardée en 1943 et 1944

De juillet 1940 à avril 1941, l'aérodrome est le siège d'un P.C. de chasse allemande qui protégera les bombardiers allemands sur l'Angleterre (Jagdfliegerführer dit "Boelcke" : le Jafü 4 puis Jafü Bretagne. Y stationnent, d'avril à juin 1942, le groupe de chasse 53 "Pik AS", le KG 26, escadron de bombardement (Kampfgeschwader) et à la mi-octobre 1943, un groupe 3 du KG 27, équipés de Heinkel HE 111. Le terrain est bombardé le 23 septembre 1943, les 8/9 mai, 27/28 mai 1944, et après le débarquement des Alliés, les 7,8, 9, 10 juin ainsi qu'en juillet.[5]

État de l'aérodrome (zone centrale) le 12 juin 1944
l'aérodrome de Rennes en 1944 après les bombardements des aviations alliées- vue prise de l'est en direction de la Vilaine à l'arrière plan

De juillet 1942 à juin 1944 y est basée une unité de reconnaissance dotée de JU.88 ( 3(F) 123 Aufklärungsgruppe) et en juin le JG 11 équipé de Focke-Wulf FW 190A.


En août 1944, le premier premier grand "terrain d'atterrissage avancé" allié hors de Normandie fut celui de Rennes, nom de code" "A 27". Tôt le matin du 3 août, le QG avancé du 563rd Signal Air Warning Battalion était descendu de Saint-Pierre-Église à Bruz et avait pris possession du château de Blossac et s'installe dans le parc à l'est du château, équipé de radios-air-sol [6] pour y établir le QG du 100th Fighter Wing, escadre de chasse de la 9e Air Force qui sera sur l'aérodrome dès le 8 août.[7] La base aérienne est occupée le 4 août au soir, sans grande résistance, par le 2e bataillon du 13e régiment d'infanterie américain.[8] Le 10, les Thunderbolt P.47 du 362 Fighter Group (groupe de chasse) s'y installèrent jusqu'au 19 septembre ainsi que les Mustang du 10th puis du 17th tactical reconnaissance group avec mission de harceler les concentrations et les points de résistance ennemis sous le contrôle du QG du 9th Air Defense Command établi surl'aérodrome Jusqu'au 30 novembre l'aéroport est la base du 9th Air Defense Command.

[9]

  1. Hervé Bougault, sur le site 31ème Escadre
  2. http://www.absa3945.com/KG27/anschreibenkg27-chronik_19.htm - "Archiv.Traditionsverband Boelcke e.V." Walter Weiss
  3. Luftwaffe Airfields 1935 - 1945 , France, par Henry L. deZeng IV - juillet 2014
  4. plan_rennes-flak.jpg
  5. Luftwaffe Airfields 1935 - 1945 , France, par Henry L. deZeng IV - juillet 2014
  6. 573rd Signal Air Warning Battalion in combat in the ETO WW II
  7. Air Force Combat Units of World War II. Department of the Air Force. Office of Air Force History. Washington D.C. 1983
  8. Journal du 2e bataillon du 13e régiment d'infanterie de la 8e division
  9. références