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Piscine Tournesol de Cesson-Sévigné

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La piscine de Cesson et la manoir de la Chalotais.

La piscine Tournesol de Cesson-Sévigné, installée près du manoir de La Chalotais, est inaugurée le 1er juin 1975.

Dans les années 80, sa fréquentation annuelle était de 360 000 entrées : soient mille personnes par jour dans un bassin de 25 mètres par 10 !

Le projet

La construction.

Dans le programme des 1000 piscines lancé par l’État en 1971 avec six modèles de piscines, deux se sont beaucoup développés, Les Canetons et Les Tournesols qui avaient la particularité d’avoir un toit ouvrant. La piscine Tournesol s’ouvrait sur 120 degrés, c’était comme une soucoupe volante, très futuriste avec des cloisons modulables à l’intérieur. «  On ouvrait le toit en 3 minutes et on était en plein air ».

Les travaux de la piscine ont commencé en 1974, la charpente a été mise en place. Comme c’était le premier choc pétrolier, les panneaux de couverture de la piscine en matériaux à base de plastique, donc de pétrole n’ont pas pu être livrés à temps, la charpente est restée à l’air un certain temps avant que la piscine ne soit terminée.

L'ouverture

Le 1er juin 1975, la piscine a été inaugurée par un temps merveilleux, il y a eu beaucoup de monde à tel point que le premier dimanche, l’accès à la piscine était gratuit toute la journée, le soir, on ne voyait plus le fond, l’installation n’avait pas résisté au nombre de personnes !

Quand la piscine a ouvert, il y avait deux maîtres nageurs et deux caissières, ces dernières étaient également agents d’entretien.

Dès 1976, le club de natation sportive de Cesson, l’Olympique Club Cessonnais natation s'y entraînent.

Ambiances

Les 1000 piscines avaient la particularité d’avoir les goulottes en surface, au niveau du sol, donc quand on nageait, on voyait ce qui se passait autour.

Cette piscine était très agréable au niveau ensoleillement, par contre elle était très bruyante, c’était une coupole entièrement en plastique, la réverbération du son était horrible, si bien qu’il a rapidement fallu entreprendre des travaux.

Cette période marquée par mai 68 a favorisé l’avènement des piscines ludiques, les directeurs de piscines du secteur se battaient pour une grande liberté à la piscine. Auparavant, il fallait nager dans les lignes d’eau, il était interdit de jouer, de courir, de plonger, de sauter, de crier ! Le service technique de la ville de Cesson-Sévigné avait fourni des chambres à air de tracteur et de camion que l’on mettait sur l’eau, on posait des objets au fond du bassin et les enfants allaient les chercher. Un jeu de dames géant avait été installé sur la plage extérieure, ainsi qu’une table de ping-pong. Les enfants pouvaient également s’amuser sur un toboggan de trois mètres. On s’amusait, on jouait, c’était une nouveauté ! Certains collègues avaient installé des murs d’escalade dans leur piscine, c’était un peu la folie !

On tendait aussi des élastiques entre deux poteaux entre la ligne de nage de grande profondeur et le poteau central, les gamins courraient sur la plage et sautaient comme s’ils faisaient du saut en hauteur et au lieu de tomber sur un tapis matelassé, ils tombaient dans l’eau.


Savoir nager !

Dès l’ouverture de la piscine, tous les cessonnais scolarisés dans la ville ont eu droit à des cours de natation, c’était une volonté du maire de l’époque Roger Belliard, suite à un fait divers qui l’avait bouleversé. Une double noyade avait eu lieu dans les étangs de Dézerseul, un enfant était tombé à l’eau, sa maman, qui ne savait pas nager avait voulu le récupérer, les deux se sont noyés. Il avait alors déclaré : « Je veux que tous les enfants sachent nager ! ». Les enfants avaient deux années à suivre de piscine dans leur scolarité, ce qui faisait environ 60 séances de piscine, donc ils savaient tous nager. Les enfants allaient à l’école le samedi matin, ils étaient donc accueillis pour les leçons du lundi au samedi midi.

La ventilation arrivant par les bancs, ils étaient chauds et les enfants de la classe suivante y attendaient la fin de la séance précédente. Des écoles extérieures à Cesson y venaient. Parfois une religieuse arrivait avec ses classes : une partie des enfants était dans l’eau à apprendre à nager et l’autre partie faisait les devoirs sur les bancs dans le brouhaha. Les gamins apprenaient leurs leçons en maillots de bain sur le banc de la piscine.

Etre propre !

Quand on démarrait la saison en septembre, les classes arrivaient et se plaçaient sur le petit muret du petit bain pour contrôler les verrues plantaires, tous les enfants levaient les pieds ! On s’était aperçu que certains avaient des cataplasmes à base de feuilles de poireaux avec une sorte de scotch pour que la verrue s’en aille !

La piscine a eu un certain impact au niveau hygiène. Les enfants, avant de se mettre en tenue, étaient dévêtus et devaient passer sous la douche. Certains enfants hurlaient la première fois simplement pour aller sous la douche. Il fallait une séance pour leur faire prendre la douche, il fallait leur apprendre à accepter d’aller sous une douche, certains n’avaient encore jamais vu ça ! Certains arrivaient avec leur savon, ils prenaient la douche de la semaine : ils n’avaient pas d’eau courante ou d’eau chaude à la maison, encore moins de salle de bains ! C’était savonnage et brossage avant la baignade, même chose en sortant et ils étaient propres pour la semaine.

Limites techniques

Mais cette piscine a connu de nombreux soucis techniques, ainsi, la filtration n’était pas à la hauteur. Le premier traitement utilisé était au brome, les potasses d’Alsace avaient des excédents de brome, un produit très proche du chlore mais un peu moins actif mais plus nocif. Puis, nous sommes passés à l’eau de javel classique en liquide et ensuite au corps gazeux.

Lors du nettoyage, tous les trois ou quatre jours, il fallait stopper l’installation et dans le cadre de la première réhabilitation, comme nous avions installé un deuxième filtre, cela permettait de continuer la filtration pendant le nettoyage du premier filtre.

Il y avait également un problème de conception : avec cent personnes par après-midi dans l’eau, la piscine débordait ; il n’y avait pas de bac tampon et l’eau arrivait presque jusqu’à l’accueil. Nous ne savions pas où stocker l’eau.

En 1986, une première grosse réhabilitation a eu lieu avec le changement des filtres et l’ajout d’un récupérateur de chaleur. Il a également été créé dans le local technique un bac tampon, un réceptacle au trop plein.

Le carrelage était de la micro mosaïque. Donc quand nous effectuions les vidanges, il fallait refaire les joints, tout le monde descendait dans le bassin, y compris les caissières-femmes de ménage ! Pour finir de vider le fond de la piscine, nous n’avions pas de pompe électrique, ça n’existait pas, nous faisions donc appel aux services techniques, ils nous fournissaient la pompe du cimetière avec une membrane en caoutchouc qui servait à vider les caveaux, elle était bleue !

Origine de cet article

Le 8 mars 2013, divers acteurs du monde sportif cessonnais se sont réunis au sein de la mairie à l'invitation de la Direction des sports et loisirs pour évoquer des moments de l'histoire sportive cessonnaise : Madame Grange, Madame Prigent et sa fille, trois générations de femmes (grand-mère, mère et petite-fille) actrice du stade d'eaux vives à travers les âges, Yves Helleu, ancien Directeur des sports et loisirs, Armel Guérin, ancien Directeur des services techniques, Serge Lucas, actuel Directeur de la piscine, Paulette et André Demay, pratiquants assidus fréquentant les installations depuis 60 ans, notamment la première piscine dans la Vilaine, Philippe Lohou, actuel Directeur des sports et loisirs.