A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
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Des Rennais hostiles
Dès les premiers mois de l'occupation allemande des Rennais, d'une façon ou d'une autr, eurent un comportement jugé hostile à l'occupant. Des gestes d'irascibilité ou de comportement réfléchi montrent en tout cas que des Rennais étaient mal disposés envers l'occupant et que certains n'hésitaient pas à en apporter la démonstration concrète.Bien sûr, le cas le plus flagrant est celui de Marcel Brossier, exécuté le 17 septembre 1940 pour sectionnement d'un câble de communication de l'armée allemande,
offenses publiques à l'armée allemande
Le journal l'Ouest-Eclair rend compte périodiquement des jugements du Conseil de guerre de la Feldkommandantur à l'encontre d'autres Rennaises et Rennais qui n'eurent pas un comportement de collaboration mais de franche hostilité. Telles ces femmes : Aurélie Juge, blanchisseuse, 6 rue du Pré-Perché, qui prit trois mois de prison, dès le le 6 août 1940, pour offense publique à l'armée allemande, et pour les mêmes raisons, Georgette Vallée, couturière, 7 rue Paul Féval et l'élève Renée Chaussinard, 14 rue Hamon, qui ne furent condamnées qu'à une semaine de prison. L'ouvrier d'usine Gaston Lahaye écopa, pour la même raison, de deux mois de prison.
détention d'armes
Plus graves sont les faits de détention d'armes prohibées, qui valurent quatre ans de réclusion à l'étudiant Pierre Lebellé, rue Lesage. Jean Lambot, employé de commerce et Marcel Lambot, étudiant, 16 rue de Penhoët, s'en tirèrent avec un an et demi, comme Paul Mener, étudiant, 26 rue Hoche.
non remise d'un tract, forfanterie
En novembre, Emile Limeul, garçon coiffeur, 23 boulevard de la Tour d'Auvergne, est condamné à un mois de prison pour n'avoir pas remis à la plus proche Kommandantur allemande un tract hostile à l'Allemagne "La vérité sur Dakar" et l'avoir donné à un prisonnier de guerre polonais. Mais c'est à un an de réclusion que fut condamné l'ouvrier Aristide Bertin, 141 rue de Châtillon, qui avait reproché à un ouvrier demeurant avec lui son travail de réparation sur un aérodrome allemand, lui disant que quarante avions anglais lanceront des armes par parachutes avec lesquelles il pourrait tuer tous les Fridolins ( "mot injurieux pour les Allemands" précise la condamnation) et pour avoir griffé sa figure.
vol de munitions
En décembre, neuf mois de prison sont attribués à Jean Renault, boulanger, et René Renault, typographe, demeurant 8 rue Robelin, ainsi qu'à Pierre Roche, charpentier, rue du docteur Aussant, pour avoir emporté d'un camp de munitions environ seize sacs de poudre explosive et du cordon de dynamite au détriment de l'armée allemande, peine relativement légère si l'on imagine l'usage qui pouvait en être fait contre ladite armée.
voie de fait
Le jeudi 16 janvier 1941, quelle mouche piqua Richard Thomas ? une mouche anti-allemande assurément puisque, sur le trottoir de la rue de l'Horloge, cet horloger bouscula successivement un sous-officier puis un officier de l'armée allemande. L'Ouest-Eclair du 4 avril rapporta que pour cette "incivilité", comme l'on dit maintenant, l'horloger qui voulait garder le trottoir à défaut du haut du pavé, passa devant le Conseil de guerre allemand et écopa de deux mois de prison, peine relativement légère dans le contexte de l'époque.
vol de ballots de draps
En août 1941, Marcel Floch, ferme des Bouyrières près de Rennes, fut condamné à quinze mois de réclusion pour avoir volé, le 9 mars 1941, dans l'église désaffecté le vieux Saint-Etienne qui servait de magasin à l'armée allemande, deux ballots de dix draps chacun.