Rue Saint-Hélier

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Le début de la rue Saint-Hélier sur un extrait d'un plan cartographiant au XVIIIe siècle les baraques édifiées suite à l'incendie de 1720. NB : le nord et l'intra-muros sont en bas de l'image.

Cette voie fut dénommée avant 1720 [1]. Prolongement par délibération du conseil municipal de Rennes du 24 Juillet 1923 du Faubourg Saint-Hélier en Rue Saint-Hélier, anciennement Faubourg de la Guerche. Jusqu'au début du 20e siècle, la rue constituait un de ces faubourgs linéaires populeux que l'on trouvait s'étirant le long des voies quittant le noyau urbain de Rennes, en tentacule vers la campagne.

C'est au XIe siècle, que dans un faubourg de la ville de Rennes, il est décidé d'ériger une église dédiée à Saint-Hélier, martyr dont le nom va être ensuite donné à l'ensemble de la rue.

Saint-Hélier est un moine, qui, après avoir participé à l'évangélisation du Cotentin se rend à Jersey, dont les habitants avaient demandé de l'aide contre les attaques des pirates. Il installe son ermitage sur un piton rocheux. En 555, Jersey est attaquée par des pirates qui saccagent tout et quant ils trouvent Saint-Hélier, il le décapite à la hache. Saint-Hélier prend alors sa tête dans ses bras et se dirige vers les pirates qui, effrayés, s'enfuient immédiatement. Jersey est sauvée. C'est pourquoi, la capitale de l'île de Jersey porte maintenant le nom de Saint-Hélier et que les armoiries de la ville sont deux haches tranchant vers le haut pour rappeler le martyr de Saint-Hélier.

Les bâtiments de l'église actuelle qui datent du XVe et XVIe siècle étaient entourés autrefois d'un cimetière. Au début de la rue se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale et depuis 1868 les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna Alfred Dreyfus en 1899 pendant son procès de Rennes. A cet emplacement on trouvait, en 1810, une maison centrale des femmes qui succédait à un dépôt de mendicité et à une maison de force, lesquels y avaient été précédés par un petit séminaire qui émigra en 1772 au couvent des Catherinettes et encore auparavant par un manoir de Bouzillé.[2]. Au dépôt de mendicité séjourna comme pensionnaire, sur lettre de cachet du roi, pendant trois ans à partir du 15 septembre 1786, un certain Jean Cottereau, faux-saunier qui aurait rossé à mort un garde de gabelle et qui fut mis ici à l'abri pour le faire échapper à la potence ou aux galères : il sera célèbre sous le nom de Jean Chouan Wikipedia-logo-v2.svg.[3] LeThéâtre National de Bretagne a donc eu, sur son emplacement, d'étranges prédécesseurs. De l'autre côté, en face de la Maison de la Culture, devenue depuis le T.N.B., exista jusque dans les années 80 une rangée de maisons basses construites pour reloger des habitants sinistrés lors de l'incendie de 1720.

Plus loin, s'étaient installées en 1831, à l'emplacement du n° 20, les faîenceries Vaumort qui fermèrent en 1878.Au n° 35 de la rue exista jusque dans les années soixante du 20e siècle l'hôtellerie du Signe de la Croix, citée dès 1679. On trouvait alors en abondance de parlantes enseignes, telles l'Imaige Notre-Dame, la Maison du puits, la Maison du Gros-Billot , la Croix-Verte , le Mouton-Blanc , le Petit Bel-Air le Puits-Barbet, principalement hôtelleries et tavernes. [4]. De l'autre côté, se trouve l'ancien couvent de la Retraite, fondé par les Dames Budes, construit à partir de 1758 : bâtiment avec toit à la Mansart, fronton triangulaire, hautes fenêtres en étage sur entresol et rez-de-chaussée. Entre 1792 et 1825, l'édifice fut transformé en filature puis en dépôt de mendicité et de prostituées. Entre 1855 et 1860, les bâtiments furent agrandis, et en 1865, une chapelle construite par le chanoine Brune. Une annexe, vint encore l'agrandir à l'est autour de 1965. Cet ancien couvent abrite aujourd'hui une clinique de rééducation et une maison de retraite.

Au delà du pont enjambant les voies ferrés (situé plus à l'est avant 1955), subsistent, sur le côté droit, le château d'eau et le silo à malt de la brasserie fermée en 2005; créée en 1835, elle avait été successivement brasserie Le Boucher, puis Sanson, Brasserie rennaise , brasserie Graff en 1878, puis encore La Meuse et Kronembourg. Un nouvel ensemble y est en cours. Jusqu'en 1952, la rue était parcourue par un tramway allant de Port-Cahours ( début de la rue de Lorient, près de la rue de la Carrière) au cimetière de l'est en passant par la place de la Mairie.

A l'embranchement de la rue de Châteaugiron et de la rue de Vern se trouvait jusqu'au début des années 2000, un calvaire érigé en 1832, à l'occasion d'une épidémie de choléra. Il marquait la place de l'ancienne chapelle de l'Ecce-Homo , dans laquelle on transportait encore en 1767 les cercueils de la campagne avoisinante, en attente d'obsèques à l'église Saint-Hélier.[5] Le soubassemnt du calvaire, encore en place en 2011, a été ôté. La rue Saint-Hélier fut très endommagée par le bombardement du 8 mars 1943 et par les bombardements des 9 et 12 juin 1944, une grande partie des immeubles riverains ayant été détruite. Des immeubles furent construits à leurs emplacemnts mais en retrait par rapport à l'alignement initial que marque l'immeuble des n° 43, 45 et 47.


Liens internes

Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911
  3. Jean Chouan au dépôt de mendicité de Rennes, par F. Le Bour'His, Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T. LXVII-1944
  4. Encore la voie douloureuse , par L. B. L'Ouest-Eclair, 24 juillet 1944
  5. Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911