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Incendie de 1720

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Jean-François Huguet, gravé par Thomassin

Entre le 23 et le 29 décembre 1720, un feu, né rue Tristin, la future rue de l’Horloge, détruit 850 maisons de la ville-haute (centre nord), alors entièrement construite en bois.

Causes

L'incendie s'est rapidement propagé, du fait de la proximité des habitations, de leurs fabrication, de leur greniers remplis de graisse et de bois pour passer l'hiver, mais en raison de l'inactivité des acteurs de l'époque. L'intendant de Bretagne, Paul Feydeau de Brou ne fait abattre les maisons pour enrayer l'incendie que bien tard. La lutte contre l'incendie est moins prioritaire que le pillage/sauvetage des biens de chacun. " Le Régiment d'Auvergne qui estoit à Rennes en quartier eut l'ordre de M. l'Intendant d'aller au secours des bourgeois, mais comme il y fût confusément et sans discipline, au lieu d'esteindre le feu, ils ne cherchoient qu'à le perpétuer et à piller ce qu'il y avait de plus précieux dans les maisons; les manoeuvres et gens de métier, qui estoient en grand nombre dans cette ville, suivirent leur exemple, ce qui acheva de mettre la désolation partout. Et l'accusation va plus loin concernant les soldats : " On fut obligé à la fin de désarmer les soldats et de les faire camper sur le mur des Carmes avec garde de bourgeois d'un costé et de l'autre, pour les empescher de rentrer dans la ville. Mais il n'en estoit plus temps puisqu'on assure qu'eux mêmes avoient mis le feu dans plusieurs quartiers où il n'estoit point afin de faire durer le pillage.

Il n'en fut fait nulle part de recherche; au contraire un mois après quaand ils s'en aaerent ils eurent la liberté de charger plusieurs charrettes, sans qu'on se mit en peine de les fouiller, et ils enrichirent la ville d'Angers des dépouilles de notre malheureuse cité. Il n'y eut qu'un soldat de puni qui laissa tomber la patène d'un calice qu'il avait dérobée aux Cordeliers."[1]

"Le Palais se garantit par sa hauteur et par la quantité d'eau qu'on transporta dans les plombs avec laquelle on eteignoit les flammes des que le vent y portoit." [2]

C'est finalement une averse (et l'abattage des habitations) qui sauvera la ville, à moins qu'il ne s'agisse d'une intervention de la Vierge, comme beaucoup de Rennais le pensèrent à l'époque.

Étendue du sinistre

L'ampleur des destructions est synthétisée dans un plan de l'époque gravé en 1726.

Une partie du plan dressé après l'incendie de Rennes en 1720, est consacrée à la représentation des rues dévastées alors que le plan proprement dit vise la reconstruction sur de nouvelles bases.

Reconstruction

La ville est partiellement en ruines, et il faut la reconstruire. Cela se fera de 1726 à 1754 sous la direction de Jacques Gabriel Wikipedia-logo-v2.svg, qui en profite pour compléter la place du Parlement de Bretagne. L’impact de l’incendie de 1720

La reconstruction du cœur de ville se fit selon un plan classique, en rupture avec ce qui restait de la ville à pans de bois. Ces constructions très anciennes se situent dans les secteurs actuels de la rue Saint-Georges, rue Saint-Michelrue Pont aux Foulons, rue Saint-Yvesrue du Chapitre, rue Saint-Sauveur.

Les bâtiments neufs furent construits sous le statut de la copropriété. Aussi trouve-t-on dans le secteur opérationnel actuel deux types principaux de constructions très distinctes : les immeubles à structure bois d’emprise au sol réduite et particulièrement dégradés et les immeubles de la reconstruction du XVIIIème aux murs de pierre sur rue mais à structure bois sur l’arrière, de grande emprise au sol, de style très classique et de gestion compliquée due au statut de la copropriété. Sur 1380 immeubles dans la partie historique 330 sont en état moyen et 300 sont fortement dégradés.[3]


références

  1. Récit de M. de Jacquelot, député aux Etats de Bretagne, manuscrit détenu par le Dr de Closmadeuc, Vannes. Bulletin de la Société des bibliophiles bretons - 1905
  2. Récit de M. de Jacquelot
  3. L'état du bâti, Ville de Rennes, 23 mars 2012

Liens externes


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