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Rue Julien Geoffroy

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La rue Julien Geoffroy, axée nord-sud, relie la rue du Père Maunoir à la rue R'ené Desfontaines qu'elle traverse pour se terminer en impasse au sud.

Sa dénomination rapelle :

Julien-Louis Geoffroy

( 1743, Rennes - 1814 )

Julien-Louis étudia chez les Jésuites de Rennes puis au collège Louis-le-Grand de Paris. Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1758, il fut maître de quartier au collège de Montaigu, puis précepteur particulier.

Agrégé à l'Université, il remporta à trois reprises le prix de discours latin dans le concours annuel des maîtres ès art. Après la suppression des Jésuites, il enseigna la rhétorique et acquit une assez grande réputation.

Il commença une carrière de critique littéraire en collaborant à partir de 1776 à L'Année littéraire, fondée par Élie Fréron, jusqu'à la disparition du journal en 1792. Il y montra du discernement, une solide culture, un style élégant et ferme, ne cherchant jamais l'ironie. De 1781 à 1788, Geoffroy collabora également au Journal de Monsieur. Pendant la Révolution, il fut le cofondateur, avec l'abbé Royou, du journal royaliste L'Ami du roi. Son engagement lui valut évidemment des ennuis pendant la Terreur mais il parvint à échapper à l'emprisonnement ou à la guillotine, déguisé en paysan dans un village des environs où il devint maître d'école. En 1799 il revint à Paris.

Il collabora au Journal des débats, comme critique dramatique s'intéressant en particulier au théâtre, à l'opéra et aux concerts. Pour plaire, il adapta son style cherchant le trait d'esprit, la tournure piquante, l'élément polémique qui susciterait l'intérêt, sans reculer, à l'occasion, devant la méchanceté concernant l'oeuvre. Selon Sainte-Beuve : « Il manquait essentiellement de distinction, mais il ne manquait ni d'esprit, ni d'un certain sel. Il a volontiers le style gros, l'expression grasse, mais en général juste, saine. » On le considère comme un modèle de la critique pour le début du 19e siècle.

Sa brutalité, ses dénigrements contre Voltaire et le 18e siècle lui valurent de nombreuses inimitiés. On attaqua sa moralité et on l'accusa de vendre ses éloges et ses blâmes. A sa mort parut cette épigramme :

Nous venons de perdre Geoffroy.

— Il est mort ? — Ce soir on l'inhume.

— De quel mal ? — Je ne sais pas. — Je le devine, moi.

L'imprudent par mégarde aura sucé sa plume.

lien externe

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