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La colère explose à nouveau en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le duc a fait entrer en ville trois compagnies de 150 hommes du régiment de la Couronne. Se dirigeant vers l’hôtel de ville pour y prendre leur quartier, à une centaine de mètres du palais épiscopal où le duc de Chaulnes résidait, mais ces compagnies se heurtent à la compagnie milicienne de garde qui refuse de céder la place et de leur remettre la garde et la défense de la ville. Les Rennais voient là une mesure insultante. La foule s’assemble, des enfants jettent des pierres sur la troupe insultée. Le duc intervient et cède. Le 20 juin, le duc aurait obtenu des capitaines le retour au calme en échange de la promesse de surseoir aux taxes jusqu’à la prochaine tenue des états provinciaux. <ref> ''La prise d’armes rennaise de juin 1675 : une révolte civique ?'' Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest. Gauthier Aubert - 2011 </ref>  
La colère explose à nouveau en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le duc a fait entrer en ville trois compagnies de 150 hommes du régiment de la Couronne. Se dirigeant vers l’hôtel de ville pour y prendre leur quartier, à une centaine de mètres du palais épiscopal où le duc de Chaulnes résidait, mais ces compagnies se heurtent à la compagnie milicienne de garde qui refuse de céder la place et de leur remettre la garde et la défense de la ville. Les Rennais voient là une mesure insultante. La foule s’assemble, des enfants jettent des pierres sur la troupe insultée. Le duc intervient et cède. Le 20 juin, le duc aurait obtenu des capitaines le retour au calme en échange de la promesse de surseoir aux taxes jusqu’à la prochaine tenue des états provinciaux. <ref> ''La prise d’armes rennaise de juin 1675 : une révolte civique ?'' Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest. Gauthier Aubert - 2011 </ref>  


Le 17 juillet, en fin de matinée, le bureau du papier timbré est à nouveau dévasté et des bourgeois de la milice tuèrent un des séditieux.. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours... Mme de Chaulnes est à demi morte des menaces qu'on lui fait tous les jours"''  
Le 17 juillet, en fin de matinée, le bureau du papier timbré sous les basses voûtes du palais du Parlement, est à nouveau dévasté et des bourgeois de la milice tuèrent un des séditieux.. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours [...] Mme de Chaulnes est à demi morte des menaces qu'on lui fait tous les jours [...] m^me les plus sages [...]  ont mandé à M. de Chaulnes, qui est au  Fort-Louis, que si les troupes qu'il a demandées font un pas dans la province, madame de Chaulnes court risque d'être mise en pièces. Il n'est cependant que trop vrai qu'on doit envoyer des troupes , et on a raison de le faire :car dans l'état où sont les choses, il ne faut pas des remèdes anodins..."''  


Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Le 12 octobre, c'est une brusque prise de contrôle par l'armée alors que la guerre sévit en Hollande : 6000 hommes du duc de Chaulnes, venant de Basse Bretagne où ils avaient réprimé la révolte des [[Bonnets Rouges]], arrivent en ville par toutes les portes et les habitants sont désarmés.
Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Le 12 octobre, c'est une brusque prise de contrôle par l'armée alors que la guerre sévit en Hollande : 6000 hommes du duc de Chaulnes, venant de Basse Bretagne où ils avaient réprimé la révolte des [[Bonnets Rouges]], arrivent en ville par toutes les portes et les habitants sont désarmés.
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