« Claude Geslin, l'exemple du dévoiement à l'ennemi » : différence entre les versions

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À la Libération, il apparut à certains que des exemples de jugement et de châtiment était absolument nécessaires, pour satisfaire et apaiser la colère populaire. Aussi le tribunal militaire permanent de la XIe région, le 22 septembre 1944<ref> ''Ouest-France'' 23,24 septembre 1944</ref>, se saisit-il du cas Claude Geslin, 23 ans, et de ceux de Yves Maurice Denys et de Jean Duplessis de Grenédan, mineurs âgés de 19 ans.
À la Libération, il apparut à certains que des exemples de jugement et de châtiment était absolument nécessaires, pour satisfaire et apaiser la colère populaire. Aussi le tribunal militaire permanent de la XIe région, le 22 septembre 1944<ref> ''Ouest-France'' 23,24 septembre 1944</ref>, se saisit-il du cas Claude Geslin, 23 ans, et de ceux de Yves Maurice Denys et de Jean Duplessis de Grenédan, mineurs âgés de 19 ans.
[[Fichier:Assistance_au_tribunal.jpg|300px|left|thumb|L'assistance rennaise au procès de Geslin (Keystone Press Agency Ltd)]]
[[Fichier:Assistance_au_tribunal.jpg|300px|left|thumb|L'assistance rennaise au procès de Geslin (Keystone Press Agency Ltd)]]
Des trois, Claude Geslin était le plus malfaisant. Cet étudiant rennais, né à Saint-Brice-en-Coglès, était entré comme rédacteur-photographe à [[L'Heure bretonne]] à l'été 1940, puis devint reporter-photographe à ''La Bretagne'' en février 1941. Il se marie en avril 1942. Ancien membre du PNB il en avait été exclu. Il devint interprète dans des services économiques allemands puis au SD, travaillant avec l'adjudant Ferdinand Fischer dont les activités répressives étaient intenses<ref>''La presse bretonne dans la tourmente'', Henri Fréville, Plon  p. 250- 1979</ref>. Il est accusé d’intelligence avec l’ennemi et d’actes de torture et de barbarie sur des patriotes. La charge essentielle reposait sur des archives de la Gestapo que les autorités de la libération avaient retrouvées dans les caves de l’[[avenue Jules Ferry]], siège local du SIPO-SD.
Des trois, Claude Geslin était le plus malfaisant. Cet étudiant rennais, né à Saint-Brice-en-Coglès, était entré comme rédacteur-photographe à [[L'Heure bretonne]] à l'été 1940, puis devint reporter-photographe à ''La Bretagne'' en février 1941. Il se marie en avril 1942. Ancien membre du PNB il en avait été exclu.<br> Il devint interprète dans des services économiques allemands puis au SD, travaillant avec l'adjudant Ferdinand Fischer dont les activités répressives étaient intenses<ref>''La presse bretonne dans la tourmente'', Henri Fréville, Plon  p. 250- 1979</ref>. Il est accusé d’intelligence avec l’ennemi et d’actes de torture et de barbarie sur des patriotes. La charge essentielle reposait sur des archives de la Gestapo que les autorités de la libération avaient retrouvées dans les caves de l’[[avenue Jules Ferry]], siège local du SIPO-SD.


Agent immatriculé, en novembre 1943, sous le numéro SR 923, il avait effectivement travaillé pour les services de renseignements allemands, à la section VII du SD, en charge des questions universitaires et scolaires, dont la responsable était la Fräulein Dr Langer, collaboratrice directe de l’adjudant Grimm. Claude Geslin, y faisait fonction d’interprète et accessoirement d’indicateur.<ref> https://kristianhamon.blogspot.com/2018/04/la-police-nazie-en-bretagne-occupee.html</ref>. Interrogé du 30 août au 4 septembre 1944 par la police de la surveillance du  territoire,  il admet qu'il accompagnait aussi la Gestapo dans sa quête de résistants et contribuait à leur arrestation et aux interrogatoires, tel celui d'[[André Pailheret]], mais déclare n'avoir qu'assisté à des scènes de torture; il reconnaît pourtant avoir bâillonné des victimes et frappé Claude Martinet, étudiant, à coup de nerf de bœuf. Le témoignage posthume du jeune Le Beilé à son ami Bourge est entendu : <br>''"Si je suis fusillé, souviens-toi du nom de Geslin."''
Agent immatriculé, en novembre 1943, sous le numéro SR 923, il avait effectivement travaillé pour les services de renseignements allemands, à la section VII du SD, en charge des questions universitaires et scolaires, dont la responsable était la Fräulein Dr Langer, collaboratrice directe de l’adjudant Grimm. Claude Geslin, y faisait fonction d’interprète et accessoirement d’indicateur.<ref> https://kristianhamon.blogspot.com/2018/04/la-police-nazie-en-bretagne-occupee.html</ref>. Interrogé du 30 août au 4 septembre 1944 par la police de la surveillance du  territoire,  il admet qu'il accompagnait aussi la Gestapo dans sa quête de résistants et contribuait à leur arrestation et aux interrogatoires, tel celui d'[[André Pailheret]], mais déclare n'avoir qu'assisté à des scènes de torture; il reconnaît pourtant avoir bâillonné des victimes et frappé Claude Martinet, étudiant, à coup de nerf de bœuf. Le témoignage posthume du jeune Le Beilé à son ami Bourge est entendu : <br>''"Si je suis fusillé, souviens-toi du nom de Geslin."''