« Fête de la Saint-Jean » : différence entre les versions

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==Le feu de la place Bir Hakeim : un caractère festif==
==Le feu de la place Bir Hakeim : un caractère festif==


La place place Bir Hakeim était alors un espace herbu sans utilité particulière; c'était une ère de jeux naturelle pour les enfants du quartier.<ref>[[1951, place Bir Hakeim]]</ref> À l'époque, avant que ne soit contruites les maisons des Castors et celles du Foyer, la campagne se trouvait à 50m.
La place Bir Hakeim était alors un espace herbu sans utilité particulière; c'était une aire de jeux naturelle pour les enfants du quartier.<ref>[[1951, place Bir Hakeim]]</ref> À l'époque, avant que ne soient construites les maisons des Castors et celles du Foyer, la campagne se trouvait à 50 m.


Chaque année, se déroulait, à l'instigation d'un habitant du quartier, une soirée festive ayant comme point d'orgue l'allumage à la tombée de la nuit d'un grand bûcher dressé au milieu de la place.
Chaque année, se déroulait, à l'instigation d'un habitant du quartier, une soirée festive ayant comme point d'orgue l'allumage à la tombée de la nuit d'un grand bûcher dressé au milieu de la place.
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Une estrade était dressée dans un premier temps à l'est de la place, pour un spectacle à forte connotation bretonnante : musique jouée par les instruments traditionnels de Bretagne intérieure tels que binious et bombardes, interprétée par des hommes ou des adolescents costumés pour la circonstance, et danses bretonnes où se mêlaient hommes et femmes, eux aussi habillés de beaux vêtements bretons.  
Une estrade était dressée dans un premier temps à l'est de la place, pour un spectacle à forte connotation bretonnante : musique jouée par les instruments traditionnels de Bretagne intérieure tels que binious et bombardes, interprétée par des hommes ou des adolescents costumés pour la circonstance, et danses bretonnes où se mêlaient hommes et femmes, eux aussi habillés de beaux vêtements bretons.  


La foule des spectateurs, Rennais d'origine ou Rennais d'adoption, provenant de la campagne, dans le 1er cas de culture française, dans le 2ème cas de culture gallo, assistait passivement à ces danses folkloriques inconnues d'elle mais applaudissait néanmoins chaleureusement, à l'invite de l'animateur de la soirée, les prouesses des uns et des autres. C'est que ce rendez-vous était aussi l'occasion, à une époque où les gens ne sortaient guère de chez eux, de retrouver voisins et connaissances non vus depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois. Le brouhaha des conversations emplissait l'atmosphère et avait tendance à détourner les regards de la scène. Les jeunes gens, surtout les jeunes filles se tenaient sagement près de leurs parents; les enfants étaient plus dissipés et attendaient avec impatience le feu !
La foule des spectateurs, Rennais d'origine ou Rennais d'adoption, provenant de la campagne, dans le 1er cas de culture française, dans le 2e cas de culture gallo, assistait passivement à ces danses folkloriques inconnues d'elle mais applaudissait néanmoins chaleureusement, à l'invite de l'animateur de la soirée, les prouesses des uns et des autres. C'est que ce rendez-vous était aussi l'occasion, à une époque où les gens ne sortaient guère de chez eux, de retrouver voisins et connaissances non vus depuis plusieurs semaine,s voire plusieurs mois. Le brouhaha des conversations emplissait l'atmosphère et avait tendance à détourner les regards de la scène. Les jeunes gens, surtout les jeunes filles se tenaient sagement près de leurs parents; les enfants étaient plus dissipés et attendaient avec impatience le feu !


Il faut rappeler que ce rendez-vous de la Saint-Jean était pour les habitants du quartier l'une des cinq occasions, offertes annuellement aux familles, de se retrouver dans une simple convivialité. S'y ajoutaient deux rendez-vous pour enfants, d'une part l'Arbre de Noël organisé par la Commune Libre, où à l'issue du spectacle il était distribué comme "cadeau" une belle orange qui faisait la joie de tous les enfants, d'autre part, chez divers particuliers et durant quelques années seulement, des rassemblements à l'occasion du mardi gras où les enfants faisaient preuve d'imagination pour se déguiser. Un petit goûter suivait.
Ce rendez-vous de la Saint-Jean était pour les habitants du quartier l'une des cinq occasions, offertes annuellement aux familles, de se retrouver dans une simple convivialité. S'y ajoutaient deux rendez-vous pour enfants, d'une part l'Arbre de Noël organisé par la Commune Libre, où à l'issue du spectacle il était distribué comme "cadeau" une belle orange qui faisait la joie de tous les enfants, d'autre part, chez divers particuliers et durant quelques années seulement, des rassemblements à l'occasion du Mardi gras où les enfants faisaient preuve d'imagination pour se déguiser. Un petit goûter suivait.


Donc, après la danse sur scène venait le moment tant attendu : celui des folles rondes autour du feu ! C'est qu'un magicien allumait le bûcher haut de trois à quatre mètres dès le bruit des derniers pas de danse disparu dans l'ombre du soleil couchant. Dissipées les dernières lueurs crépusculaires au-delà des maisons à l'ouest, ça rougeoyait au milieu de la place et toutes les familles formaient un cercle qu'on eut dit fraternel, et il semblait que les conversations se soient tues. Apparence trompeuse, la fougue des flammes étouffait en fait l'écho des paroles encore échappées et les consumait en son cœur ardent. Les parents tenaient solidement leurs enfants par la main. Les yeux de tous brillaient. À cause de la chaleur le cercle s'agrandissait. Bientôt le brasier se déchirait, s'ouvrait et engloutissait les fagots les plus hauts montés jusqu'alors léchés seulement par des langues incandescentes. Le feu redoublait de violence et la foule tenue loin s'extasiait et murmurait prête à reculer encore d'un pas.  
Donc, après la danse sur scène venait le moment tant attendu : celui des folles rondes autour du feu ! C'est qu'un magicien allumait le bûcher haut de trois à quatre mètres dès le bruit des derniers pas de danse disparu dans l'ombre du soleil couchant. Dissipées les dernières lueurs crépusculaires au-delà des maisons à l'ouest, ça rougeoyait au milieu de la place et toutes les familles formaient un cercle qu'on eut dit fraternel, et il semblait que les conversations s'étaient tues. Apparence trompeuse, la fougue des flammes étouffait en fait l'écho des paroles encore échappées et les consumait en son cœur ardent. Les parents tenaient solidement leurs enfants par la main. Les yeux de tous brillaient. À cause de la chaleur le cercle s'agrandissait. Bientôt le brasier se déchirait, s'ouvrait et engloutissait les fagots les plus hauts montés jusqu'alors léchés seulement par des langues incandescentes. Le feu redoublait de violence et la foule tenue loin s'extasiait et murmurait prête à reculer encore d'un pas.  
C'est qu'il s'agissait de ne pas servir d'appât à ce glouton qui eut tôt fait de vous transformer en une torche en pleine ignition. Le crépitement des flammes envoyait très haut dans le ciel des étincelles dansantes et joyeuses, éphémères lueurs, lucioles en fin de vie !  
C'est qu'il s'agissait de ne pas servir d'appât à ce glouton qui eut tôt fait de vous transformer en une torche en pleine ignition. Le crépitement des flammes envoyait très haut dans le ciel des étincelles dansantes et joyeuses, éphémères lueurs, lucioles en fin de vie !  


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