« Août 1914, Rennes entre en guerre » : différence entre les versions

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A 20 heures le 1er  août,  s’était déroulée une retraite avec la musique du 41e RI et une escorte de dragons, aux sons de ''Sambre et Meuse'' et du ''Chant du départ'' et la foule d’emboîter le pas à « nos braves pioupious », criant surtout « Vive la France ! » et « A bas Guillaume ! ». « Les femmes  applaudissent, les larmes aux yeux ». [[Place de la Mairie]] la foule réclame ''la Marseillaise'' que la musique attaque  et que la foule entonne aussi.
A 20 heures le 1er  août,  s’était déroulée une retraite avec la musique du 41e RI et une escorte de dragons, aux sons de ''Sambre et Meuse'' et du ''Chant du départ'' et la foule d’emboîter le pas à « nos braves pioupious », criant surtout « Vive la France ! » et « A bas Guillaume ! ». « Les femmes  applaudissent, les larmes aux yeux ». [[Place de la Mairie]] la foule réclame ''la Marseillaise'' que la musique attaque  et que la foule entonne aussi.


Lundi 3 août 1914, le Rennais lit le titre de l’Ouest-Eclair : '''Les Allemands ont attaqué notre frontière'''. Emmanuel Desgrées Du Lou signe un éditorial et, sans fard, dit que ce mot « guerre » dit tout :  « la grandeur du sacrifice, les larmes des mères, l’angoisse de ceux et de celles qui restent » et parlant de la France mutilée depuis 43 ans, il cite l’espoir qui renaît chez les « chers Alsaciens-Lorrains ».
Lundi 3 août 1914, le Rennais lit le titre de l’''Ouest-Eclair'' : '''Les Allemands ont attaqué notre frontière'''. Emmanuel Desgrées Du Lou signe un éditorial et, sans fard, dit que ce mot « guerre » dit tout :  « la grandeur du sacrifice, les larmes des mères, l’angoisse de ceux et de celles qui restent » et parlant de la France mutilée depuis 43 ans, il cite l’espoir qui renaît chez les « chers Alsaciens-Lorrains ».
[[Fichier:Au_debut_de_la_guerre.jpg|200px|left|thumb|Au début de la guerre, en pantalon rouge. (œuvre du Rennais Camille Godet)<ref>[[Allée Camille Godet]]</ref>]]
[[Fichier:Au_debut_de_la_guerre.jpg|200px|left|thumb|Au début de la guerre, en pantalon rouge. (œuvre du Rennais Camille Godet)<ref>[[Allée Camille Godet]]</ref>]]
===Les premières dispositions===
===Les premières dispositions===
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===Une tenue mortifère===
===Une tenue mortifère===


Dès 1910, l'Allemagne avait adopté une tenue de campagne grise pour ses soldats moyennant un crédit voté de 30 millions. Mais les fantassins français vont partir en guerre vêtus du pantalon rouge, faute d'affecter les crédits jugés trop importants ( estimés à 144 millions)  pour confectionner des tenues réséda (gris-vert) pour toutes les armées. Leur nécessité avait pourtant été dûment étudiée et reconnue. On reconnaissait que les brillants uniformes avaient vécu, preuve avait été faite en manœuvres que le pantalon rouge et le képi rouge, conservés et comparés à une compagnie portant la capote gris-bleu avaient suffi à faire distinguer ces soldats, à plus de 1800 mètres, alors qu'à cette même distance la compagnie réséda était impossible à distinguer sur des fonds de bois ou  couchée dans des prés dont les foins avaient été coupés quelques jours auparavant - et la guerre éclate début août. Mais la note du tailleur aurait été trop forte et les magasins d'habillement regorgeaient de drap garance à utiliser. Aussi," en ce qui concerne l'infanterie de ligne, la tenue "réséda", trop disgracieuse, et dont l'établissement eût été trop coûteux, est définitivement condamnée [...] le pantalon rouge subsiste [...] les boutons d'uniforme  restent de cuivre; on estime qu'en campagne le soldat n'aura ni le loisir ni les moyens de les astiquer et que l'oxydation aura tôt fait de leur enlever leur éclat. [...] provisoirement le képi, que sa nuance rouge rend trop voyant, sera recouvert d'un couvre-képi gris-bleu." <ref> ''Lecture pour Tous'' -décembre 1912</ref>
Dès 1910, l'Allemagne avait adopté une tenue de campagne grise pour ses soldats moyennant un crédit voté de 30 millions. Mais les fantassins français vont partir en guerre vêtus du pantalon rouge, faute d'une affectation des crédits jugés trop importants ( estimés à 144 millions)  pour confectionner des tenues réséda (gris-vert) pour toutes les armées. Leur nécessité avait pourtant été dûment étudiée et reconnue. On reconnaissait que les brillants uniformes avaient vécu, preuve avait été faite en manœuvres que le pantalon rouge et le képi rouge, conservés et comparés à une compagnie portant la capote gris-bleu avaient suffi à faire distinguer ces soldats, à plus de 1800 mètres, alors qu'à cette même distance la compagnie réséda était impossible à distinguer sur des fonds de bois ou  couchée dans des prés dont les foins avaient été coupés quelques jours auparavant - et la guerre éclate début août. Mais la note du tailleur aurait été trop forte et les magasins d'habillement regorgeaient de drap garance à utiliser. Aussi," en ce qui concerne l'infanterie de ligne, la tenue "réséda", trop disgracieuse, et dont l'établissement eût été trop coûteux, est définitivement condamnée [...] le pantalon rouge subsiste [...] les boutons d'uniforme  restent de cuivre; on estime qu'en campagne le soldat n'aura ni le loisir ni les moyens de les astiquer et que l'oxydation aura tôt fait de leur enlever leur éclat. [...] provisoirement le képi, que sa nuance rouge rend trop voyant, sera recouvert d'un couvre-képi gris-bleu." <ref> ''Lecture pour Tous'' - décembre 1912</ref>


[[Fichier:D%C3%A9part_41e_R.I..jpg|250px|left|thumb|De pieuses rennaises : soldats, si vous êtes tués au combat...(Ouest-Eclair du 6 août 1914)]]
[[Fichier:D%C3%A9part_41e_R.I..jpg|250px|left|thumb|De pieuses rennaises : soldats, si vous êtes tués au combat...(Ouest-Eclair du 6 août 1914)]]
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