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===L'ordre de mobilisation=== | ===L'ordre de mobilisation=== | ||
L’ ''Ouest-Eclair'' du dimanche 2 août 1914 observait que personne à Rennes n’avait été surpris par l’ordre de mobilisation, affiché la veille, dès 16 h 40 [[rue du Pré Botté]] et les nombreux Rennais qui attendaient là, crièrent « Vive la France ! » et applaudirent. Même réaction notée à l’annonce par le maire M. [[Jean Janvier]] à la foule du balcon de son bureau, qui déclara ensuite : « Aujourd’hui, il n’y a plus de partis. Une seule chose importe : la défense du territoire. Marchons tous le cœur haut pour faire notre devoir. Soyons calmes, soyons dignes. Et poussons ce cri de ralliement : « Vive la France ! » Ceux qui n’ont pas vu les affiches de la mobilisation, en lisent le contenu, dans leurs journaux: ''l’Ouest-Éclair'', ''Les Nouvelles Rennaise'', | L’ ''Ouest-Eclair'' du dimanche 2 août 1914 observait que personne à Rennes n’avait été surpris par l’ordre de mobilisation, affiché la veille, dès 16 h 40 [[rue du Pré Botté]] et les nombreux Rennais qui attendaient là, crièrent « Vive la France ! » et applaudirent. Même réaction notée à l’annonce par le maire M. [[Jean Janvier]] à la foule du balcon de son bureau, qui déclara ensuite : « Aujourd’hui, il n’y a plus de partis. Une seule chose importe : la défense du territoire. Marchons tous le cœur haut pour faire notre devoir. Soyons calmes, soyons dignes. Et poussons ce cri de ralliement : « Vive la France ! » Ceux qui n’ont pas vu les affiches de la mobilisation, en lisent le contenu, dans leurs journaux: ''l’Ouest-Éclair'', ''Les Nouvelles Rennaise'', le ''Journal de Rennes'', monarchiste qui disparaîtra en 1915. ''Le Nouvelliste de Bretagne'' parait le mardi. Pénurie de papier oblige les journaux perdent très vite des feuilles : l’Ouest-Éclair n’a plus que la moitié de ses pages. | ||
[[Fichier:Mobilisation.png|350px|right|thumb|La manchette de l'''Ouest-Eclair'']] | [[Fichier:Mobilisation.png|350px|right|thumb|La manchette de l'''Ouest-Eclair'']] | ||
Le journal observe que des groupes se forment dans la rue et que les propos sont confiants. Officiers, soldats, réservistes et territoriaux se précipitent dans les magasins pour des emplettes au cas où il leur faudrait partir à la frontière. Du corps d’armée partent des motocyclistes, des estafettes pour porter des ordres aux régiments. Les cheminots sont réquisitionnés et les voies gardées. | Le journal observe que des groupes se forment dans la rue et que les propos sont confiants. Officiers, soldats, réservistes et territoriaux se précipitent dans les magasins pour des emplettes au cas où il leur faudrait partir à la frontière. Du corps d’armée partent des motocyclistes, des estafettes pour porter des ordres aux régiments. Les cheminots sont réquisitionnés et les voies gardées. | ||
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[[Fichier:L_attente_touche_a_sa_fin.jpeg|200px|rightt|thumb|carte postale de 1914 : grâce au "pioupiou" on avance que "l'attente touche à sa fin" pour l'Alsacienne et la Lorraine, mais les poilus en bleu horizon batailleront 4 ans avant d'en voir la fin - s'ils sont encore en vie]] | [[Fichier:L_attente_touche_a_sa_fin.jpeg|200px|rightt|thumb|carte postale de 1914 : grâce au "pioupiou" on avance que "l'attente touche à sa fin" pour l'Alsacienne et la Lorraine, mais les poilus en bleu horizon batailleront 4 ans avant d'en voir la fin - s'ils sont encore en vie]] | ||
[[Fichier:La_tenue_r%C3%A9s%C3%A9da024.jpg|right|400px|thumb|La tenue qu'il eût fallu, celle de gauche, réséda et casque au lieu du képi]] | [[Fichier:La_tenue_r%C3%A9s%C3%A9da024.jpg|right|400px|thumb|La tenue qu'il eût fallu, celle de gauche, réséda et casque au lieu du képi. 1912 : M. Millerand, ministre de la guerre, inspecte les tenues proposées]] | ||
A 20 heures le 1er août, s’était déroulée une retraite avec la musique du 41e RI et une escorte de dragons, aux sons de ''Sambre et Meuse'' et du ''Chant du départ'' et la foule d’emboîter le pas à « nos braves pioupious », criant surtout « Vive la France ! » et « A bas Guillaume ! ». « Les femmes applaudissent, les larmes aux yeux ». [[Place de la Mairie]] la foule réclame ''la Marseillaise'' que la musique attaque et que la foule entonne aussi. | A 20 heures le 1er août, s’était déroulée une retraite avec la musique du 41e RI et une escorte de dragons, aux sons de ''Sambre et Meuse'' et du ''Chant du départ'' et la foule d’emboîter le pas à « nos braves pioupious », criant surtout « Vive la France ! » et « A bas Guillaume ! ». « Les femmes applaudissent, les larmes aux yeux ». [[Place de la Mairie]] la foule réclame ''la Marseillaise'' que la musique attaque et que la foule entonne aussi. | ||
Lundi 3 août 1914, le Rennais lit le titre de l’Ouest-Eclair : '''Les Allemands ont attaqué notre frontière'''. Emmanuel Desgrées Du Lou signe un éditorial et, sans fard, dit que ce mot « guerre » dit tout : « la grandeur du sacrifice, les larmes des mères, l’angoisse de ceux et de celles qui restent » et parlant de la France mutilée depuis 43 ans, il cite l’espoir qui renaît chez les « chers Alsaciens-Lorrains ». | Lundi 3 août 1914, le Rennais lit le titre de l’Ouest-Eclair : '''Les Allemands ont attaqué notre frontière'''. Emmanuel Desgrées Du Lou signe un éditorial et, sans fard, dit que ce mot « guerre » dit tout : « la grandeur du sacrifice, les larmes des mères, l’angoisse de ceux et de celles qui restent » et parlant de la France mutilée depuis 43 ans, il cite l’espoir qui renaît chez les « chers Alsaciens-Lorrains ». | ||
[[Fichier:Au_debut_de_la_guerre.jpg|200px|left|thumb|Au début de la guerre, en pantalon rouge. ( | [[Fichier:Au_debut_de_la_guerre.jpg|200px|left|thumb|Au début de la guerre, en pantalon rouge. (œuvre du Rennais Camille Godet)<ref>[[Allée Camille Godet]]</ref>]] | ||
===Les premières dispositions=== | ===Les premières dispositions=== | ||
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