Rue Victor Janton
La rue Victor Janton est une voie axée sud-nord reliant, dans le quartier de Beauregard, la rue Georges Maillols à la rue André et Yvonne Meynier.
Elle fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 8 juillet 1999, puis prolongée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 9 juillet 2003, à la mémoire de :
Victor Janton
Résistant et premier adjoint au maire de Rennes
(10 avril 1906, Lyon - 9 mai 1998, Chantepie)
Victor Janton, issu d'une famille lyonnaise, prépara à Grenoble l'agrégation de philosophie qu'il passa en 1933 et fut classé à l'admissibilité deuxième sur cent cinquante-deux. A partir de 1934, il fut enseignant au collège de Vitré, puis à Rennes. Mobilisé durant la guerre de 1939-1940, il prépara ensuite le diplôme du PCB (certificat d'études physiques, chimiques et biologiques) à Rennes, et participa dès le début de l'occupation ennemie, aux premières activités de la Résistance, assurant la rédaction et la distribution de tracts clandestins. Il participa aux six numéros de la feuille clandestine "La Bretagne enchaînée". Dénoncé à la préfecture d'Ille-et-Vilaine, il fut arrêté le 30 août 1941 et resta jusqu’en janvier 1942 otage au camp de Châteaubriant.
Henri Fréville entra en contact avec lui en mai 1944 pour rencontrer Victor Le Gorgeu. Dans la première quinzaine de juin, Victor Janton, inquiété par la police allemande partit pour Paris à bicyclette et revint, apportant des instructions sur les rapports à nouer avec les autorités alliées chargées de l’information. Il repartit à bicyclette à Paris fin juillet, emportant des documents sur les routes bombardées et sillonnées de convois ennemis. Malgré l'interruption de tous les moyens de communication, la liaison fut ainsi assurée entre le Conseil national de la Résistance et le Commissariat régional de la République, déjà installé à Rennes avant le départ des Allemands. Il revint en effet le 2 août avec les papiers destinés à Victor Le Gorgeu, le commissaire de la République, puis il joignit, le soir, les avant-gardes américaines à Betton. Rennes libérée, il fut nommé délégué régional à la radiodiffusion et il organisa la remise en route, presque immédiate, du premier poste français émettant sur le sol français après le débarquement de Normandie : le poste de Radio-Bretagne qu'il activa le 19 août 1944, et dont il assura l'éditorial politique, chaque soir jusqu'au 20 novembre.[1] Il resta quinze mois à la direction régionale de la radio et réintégra le lycée de garçons de Rennes en octobre 1945.
Il fut sénateur de décembre 1946 à novembre 1948 et conseiller de la République MRP. Il fut premier adjoint au maire de Rennes, Henri Fréville, de 1959 à 1977 et directeur de la publication du mensuel "Le Rennais".