Rue Charles Duclos
La rue Charles Duclos est située dans le quartier 9 : Cleunay - Arsenal - Redon entre le boulevard Voltaire et la rue Alexandre Duval. Cette voie fût dénommée par délibérations du Conseil municipal de la Ville de Rennes les 24 juillet 1923 et 4 décembre 2006.
Charles Duclos-Pinot
Moraliste [1]
(12 février 1704, Dinan - 26 mars 1772, Paris)
Charles Duclos, est né à Dinan, fils d'un riche chapelier, qui se fait appeler selon la mode de l'époque, Pinot-Duclos. Son père meurt alors qu'il n'a que deux ans, il fait ses études à Dinan, puis à Rennes. Charles est doué d'une vive intelligence et d'une grande mémoire; sa mère fortunée par actions dans les armements de Saint-Malo, le fait admettre dans une pension qui forme des gentilshommes et des roturiers de milieux aisés. Il pense ensuite faire ses études de Droit à Paris, mais ses goûts s'orientant vers la littérature, sa mère juge bon alors de le rappeler à Rennes.
Malgré de belles promesses, il retourne dans la capitale mais il fréquente plus les salons à la mode que les études. On le rencontre chez Montesquieu, d'Alembert. Il est présenté au Maréchal de France de Brancas, à la Marquise de Tencin, mère naturelle de Jean Le Rond d'Alembert, ainsi que la Marquise de Pompadour qui devient sa protectrice. Le premier résultat de telles relations est bien que n'ayant pratiquement rien écrit, il est reçu Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, en 1739.
Le 9 juillet 1744, le roi le nomme maire de Dinan, sa ville natale, il y reste jusqu'en 1749. Il s'occupe activement de sa ville et fait niveler et planter les grands et petits fossés qui sont reliés aux jardins voisins par un pont qui sera connu à l'époque sous le nom de pont Pinot. Il forme le projet, pour favoriser le commerce du pays, de créer un canal d’Ille-et-Rance qui sera exécuté bien après lui. C'est sur sa proposition que les Etats de Bretagne accordent à la Communauté de Dinan une subvention pour construire un quai.
En 1745, sur l'ordre de Louis XV, il écrit l'Histoire de Louis XI.
En 1746, il franchit le seuil de l'Académie Française dont il devient secrétaire perpétuel en 1755, et participe à la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie Française, en 1762.
En 1750, il remplace Voltaire comme historiographe du roi et rédige des Mémoires : secrets sur le règne de Louis XV, La régence et le règne de Louis XV, qui ne paraissent qu'après sa mort. En 1751, il écrit des Mémoires pour servir l'histoire des mœurs au XVIIIe siècle.
À l'Académie, il s'oppose aux candidatures de grands seigneurs lorsque ceux-ci ne justifient pas de titres littéraires suffisants. Son caractère autoritaire le met en lutte avec plusieurs de ses confrères, avec qui il a de fréquentes altercations. Ses relations avec Voltaire sont froides, celui-ci ayant refusé sa voix lors de son entrée à l'Académie. Il n'a pas non plus de relations avec Diderot qui lui reproche d'avoir fait échouer sa candidature à l'Académie. Grammairien, moraliste, historien, romancier, il est l'un des auteurs les plus lus de son temps. Homme des Lumières (savant philosophe), il est à la fois initiateur du roman libertin et juge des mœurs du XVIIIe siècle. Il a beaucoup d'esprit et une grande liberté de parole.
En 1763, Charles Duclos reçoit la recommandation pressante de quitter la France pour avoir pris le parti de son ami, le Rennais La Chalotais contre le duc d'Aiguillon son ennemi juré. Il voyage alors en Angleterre. En 1766, ayant trop vivement critiqué la condamnation de La Chalotais, il fait un voyage en Italie et à son retour il écrit Considérations sur l'Italie, qui ne sont publiées qu'après la Révolution.
Charles Duclos décède à Paris en 1772.
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole