Église Saint-Marc
L'église Saint-Marc se situe tout à l'ouest de Villejean, rue de Saintonge, au coude-à-coude avec la Maison Verte.
Construite à partir de juin 1970, elle a été inaugurée par la messe de minuit du Noël de cette année.
Un prototype
Sa construction intervint à un moment où le diocèse venait déjà, en dix ans, de construire à Rennes une demi-douzaine d'églises (église Saint-Yves, église Saint-Laurent, église Saint-Jean-Marie-Vianney, église Saint-Clément, église Saint-Luc, église Saint-Augustin) et se voyait en situation d'avoir à en bâtir une demi-douzaine d'autres à Rennes, Fougères et Redon. C'est donc un souci d'économie qui va entraîner l'entrée de l'architecture religieuse dans l'ère industrielle, sur la base d'un modèle dont Saint-Marc a été la première réalisation. La conception en est due à l'architecte Yves Perrin qui, après avoir réalisé des églises « classiques » (Saint-Yves, Saint-Laurent, Saint-Clément, sans compter le Carmel de Montigné), n'hésite pas à jouer la carte du préfabriqué, en collaboration avec la CIAB de L'Hermitage : trois types de panneaux vont suffire à élever un groupe d'alvéoles hexagonales ( « stabilité et esthétique assurées par la nature même de l'hexagone » assure l'architecte). Ami de Perrin, Francis Pellerin vient à la rescousse et conçoit pour les murs extérieurs un bas-relief géométrique jouant avec l'ensoleillement, reproduit en même façon par la CIAB. Ici pas de cloches ni de clocher ; une simple stèle de béton banché marqué d'une croix désigne la fonction du lieu.
La simplicité et le coût restreint de la réalisation fait l'affaire du diocèse; sur le même modèle, naissent très vite les églises de la ZUP Sud : église Saint-Benoît, église Saint-Marcel, église Sainte-Élisabeth (aujourd'hui désaffectée), puis une église à Fougères, une à Redon. Hors du diocèse, le modèle est repris à La Baule, à Saint-Nazaire et en région parisienne.
L'église Saint-Marc fut ainsi le premier témoin d'un tournant significatif de l'architecture religieuse, dans le diocèse certainement et peut-être dans la France entière (sous réserve de vérification).
Historique
Dans les plans d'origine, Saint-Marc était censé être le foyer d'une seconde paroisse à Villejean et avait donc été prévu avec un presbytère attenant. Mais très vite, la première communauté paroissiale, celle de Saint-Luc, active dès 1966, refusa de scinder Villejean en deux paroisses, l'une de mine plutôt modeste et l'autre un peu plus aisée. Saint-Marc resta donc une église annexe (ou une chapelle) de la paroisse Saint-Luc.
Pendant quelques années, le culte y fut assuré à l'intention de cette partie du quartier excentrée par rapport à Saint-Luc. Puis l'utilité de maintenir les deux pôles se fit de moins en moins sentir.
Un moment, les locaux seront confiés à une communauté de Pères Spiritains (communauté Poullart-des-Places). Ils accueillent alors une fois par mois une « messe des peuples du monde » aux couleurs surtout africaines.
Les locaux ont également été loués pour les assemblées d'une église chrétienne (non-romaine) d'origine zaïroise : l'église kimbanguiste.
Plus récemment ils servirent (bon gré mal gré ?) à accueillir des sans-abri.
En définitive, l'archevêché a fait le choix de s'en défaire et semble (juin 2016) avoir trouvé un accord avec Bouygues Immobilier qui y projette une résidence dite « Grand Angle », …après « déconstruction » de l'édifice actuel, ainsi que la construction de deux autres immeubles pour le compte d'Espacil et d'Archipel Habitat (soit quatre immeubles de sept à dix niveaux)[1]. La vente du terrain a servi au financement par le diocèse d'une nouvelle église, l'église Anastasis de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Au printemps 2017 : l'église a été rasée. Une stèle ornée de mosaïques provenant du chœur a trouvé refuge sur le parvis de l'église Saint-Luc.
- ↑ Voir le PLU rennais, plan de secteur Villejean Nord.
A lire
Villejean, 30 ans d'histoire, publié par l'Association des Résidents de Villejean, 2001, pp. 93-97