La rue Barbara se situe dans le quartier 10 : Villejean - Beauregard

Biographie de Barbara, chanteuse française[1]

Monique, Andrée Serf est née à Paris (17), le 9 juin 1930. D'un père représentant en peaux et fourrures et d'une mère d'origine Russe travaillant à la Préfecture de Paris. Second enfant d'une famille de quatre.

En 1937, la famille déménage à Marseille où Monique va à l'école communale. Puis en 1938, on les retrouve à Roanne et l'année suivante au Vesinet dans la banlieue ouest de Paris. À la déclaration de la seconde guerre mondiale, le père Jacques Serf est mobilisé.

D'origine juive la famille est obligée de se cacher à l'arrivée des troupes allemandes, allant dans un premier temps d'hôtel en hôtel. La mère et les enfants sont à Blois en 1940, où Madame Serf travaille à la préfecture, puis c'est durant un an à Préaux en Seine-Maritime. Le père est démobilisé à Tarbes où la famille va se recomposer et enfin elle se réfugie à Saint-Marcellin dans l'Isère, en zone non-occupée. À la Libération c'est le retour vers la capitale.

Installée avec les siens à la pension des Trois Marronniers au Vésinet, elle prend des cours de chant, de solfège et de piano. Elle entre à l'école supérieure de musique en 1947.

Après avoir commencé comme mannequin choriste, elle faits des petits boulots, cousette, démarcheuse en assurance, pour nourrir la famille car son père a quitté le domicile conjugal. En 1949, elle commence à se produire en Belgique, elle joue mal au piano, chante des chansons d'Edith Piaf, de Mireille, de Léo Férré ou de Jean-Roger Caussimon, mais le maigre public siffle.

Après cet échec elle rentre à Paris, elle rencontre le compositeur Jean Wiener qui la dirige vers "la Fontaine des quatre saisons", dirigé par les frères Prévert. Malheureusement, les programmes sont bouclés et pour qu'elle puisse vivre elle fait la plonge, mais peut voir tous les soirs les artistes qui s'y produisent : Boris Vian, Juliette Gréco, Mouloudji... Elle part ensuite pour Bruxelles où elle ouvre un cabaret "Le Cheval Blanc" en 1952. Elle se marie le 31 Octobre 1953, à Ixelles (Belgique) avec Claude, Jean, Luc Sluys qui poursuit ses études pour devenir avocat. Il s'intéresse également au monde de l'art et fait des tours de prestidigitation.

Faute d'argent "Le Cheval Blanc" ferme et c'est le retour à Paris, où elle multiplie les tours de chants dans les cabarets, pour vivre, son mari fait des tours de prestidigitation et elle joue du piano pour l'accompagner. Elle rencontre pour la première fois Jacques Brel qui lui donne la chanson : Sur la place. Elle se fait embaucher à l'Ecluse et devient alors Barbara.

Son répertoire compte de nombreuses chansons du début du siècle (Lloyd, Frayson, Xanroff, Y. Guilbert…) mais aussi les premières chansons de Ferré, Brel, Brassens.

En 1955, elle enregistre son premier 78 tours, qui est vendu à 100 exemplaires, l'année de sa séparation avec son mari. En 1958, c'est l'enregistrement de son premier 45 tours et en public elle teste ses premières compositions : Dis quand reviendras-tu? Elle fait sa première apparition à la télévision dans l'émission "Cabaret ce soir".

En 1959, elle retourne vivre chez sa mère et achète son premier piano noir qui ne la quittera plus. Cette même année elle apprend la mort de son père à Nantes et où il va être enterré dans la fosse commune. C'est pour cette raison qu'elle va écrire sa chanson "Nantes".

En 1960, elle enregistre son premier disque de neuf titres "Barbara chante Brassens", qui obtiendra le prix de la meilleure interprétation décerné par l'Académie du Disque Français. L'année suivante, elle récidive avec Brel dans "Barbara chante Jacques Brel".

En 1964, son passage en première partie du tour de chant de Georges Brassens, salué par une presse enthousiaste, la fait découvrir par un large public. L'année suivante est engagée une tournée française avec Serge Gainsbourg qui va être obligé d'abandonner devant l'hostilité du public.

Elle enchaîne tournées et spectacles (l'Olympia, Bobino, Théâtre des Variétés), tourne dans "Franz" de Jacques Brel, l'Oiseau Rare de Jacques Brialy, "je suis né à Venise" de Maurice Béjart. Prix de l'Académie Charles Cros de la Chanson Française pour "Barbara chante Barbara". Elle fait des tournées en Italie, Belgique, Canada, Allemagne, Japon, URSS, Israël, Roumanie…

En février 1988, son nouveau disque Seule est un triomphe, et son succès ne se démentira plus.

En 1997, elle obtient la Victoire de la meilleure interprète féminine.

Elle décède le 24 novembre 1997 à 16h10 à l'hôpital américain de Neuilly. En 1998, sort son livre inachevé, "Il était un piano noir…" où elle raconte que dans la chanson L'aigle noir sortie en 1970, elle évoque le viol incestueux subi de la part de son père, l'aigle c'est son père. Mais elle y faisait déjà allusion dans sa chanson "Au cœur de la nuit" sortie en 1967 et où elle dit :


« J'ai le souvenir d'une nuit, une nuit de mon enfance toute pareille à celle-ci froide et lourde de silence […] Soudain je me suis éveillée, il y avait une présence […] Il y avait je me le rappelle, surgissant de l'allée obscure, il y eut un bruissement d'ailes, là, tout contre ma figure… »

— • licence

Parmi ses chansons les plus connues : Ma plus belle histoire d'Amour… c'est vous ; La Dame brune ; Au bois de Saint-Amand ; Dis, quand reviendras-tu ? ; Gottingen, La complainte de la butte ; Moi je me balance ; Nantes ; L'Aigle noir ; Si la photo est bonne

Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole