Rue de Piré

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La rue de Piré se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie entre la rue de Vern au nord et la rue Montaigne au sud. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 24 juillet 1923[1].

Pierre de Rosnyvinen de Piré
Hippolyte de Rosnyvinen, par Emmanuel Lauret - 1842

Cette voie rend hommage au comte Pierre Marie Rosnyvinen de Piré, descendant d'une lignée de capitaines-gouverneurs dans diverses cités bretonnes et normandes issus d'une famille finistérienne : Rosnyvinen venant d'un lieu-dit Roc'h Ivinenn, rocher des iffs. Il était ingénieur de la Marine (1738 - 1802). Ancien enseigne de vaisseaux, qui rédigea en 1783 un mémoire sur les avantages de la construction d'un réseau de canaux en Bretagne, arguant du mauvais états des routes, et des différents blocus maritimes imposés par les anglais. Le Canal d’Ille-et-Rance était dans le projet. Dans l'esprit des promoteurs, et en particulier de Piré, deux préoccupations majeures sous-tendaient les projets. La première d'ordre militaire, il fallait ravitailler les ports par l'intérieur pour échapper aux dangers maritimes. La seconde économique, la Bretagne surtout intérieure leur apparaissait « engourdie », en raison du mauvais état des grandes routes et surtout des chemins de traverses continuellement défoncés par les lourds charrois. Ils voulaient surtout développer l'axe Saint-Malo-Rennes-Redon dont ils espéraient l'essor depuis l'autorisation accordée à tous les ports du royaume de faire le commerce des îles. Redon aussi bien protégée que Nantes, en relations avec la Manche et l'intérieur pourrait ainsi sinon supplanter la cité de la Loire tout au moins la concurrencer, Rennes jouant alors le rôle d'entrepôt.[2]

Le général Hippolyte-Marie-Guillaume de Rosnyvinen, baron de l'Empire

Il fut instigateur de l'aménagement du port de Saint-Malo en port de guerre, et était surnommé le « Petit Piré ». Était-ce en raison de sa taille ? De son mariage avec Marie-Hélène Éon de Vieux-Châtel, naît en 1778, à son domicile rennais de l'hôtel du Contour de la Motte, devenu par la suite siège de l'archevêché, un garçon prénommé Hippolyte et destiné à une belle carrière militaire.



Hippolyte-Marie-Guillaume de Rosnyvinen

(31 mars 1778, Rennes - 21 juillet 1850, Paris)

Hippolyte-Marie-Guillaume de Rosnyvinen émigra, participa au débarquement de Quiberon en 1795, puis à la chouannerie en 1796 sous les ordres du marquis de Puisaye, afin de prêter main-forte aux troupes de Cadoudal malmenées par les soldats de la République. Puis il s'engage dans les hussards volontaires du Premier Consul où il passe en moins de deux mois du grade de maréchal-des-logis à celui de capitaine. Il va monter en grades jusqu'à être général de division de cavalerie légère en 1813, lors de la Campagne d'Allemagne. En 1801 il épouse sa cousine Marie-Pauline Hay des Néthumières, fille du propriétaire foncier le plus riche d'Ille-et-Vilaine et ils auront quatre fils. À la tête de 50 hommes seulement il surprit de nuit la ville de Leipzig, deux jours avant la bataille d'Iéna. Son nom est cité dans tous les bulletins de cette guerre. Quelques jours avant la paix de Tilsitt, l'empereur le nomma colonel, lui conféra le titre de baron avec une dotation de 10.000 F. de rente et chargea Murat de lui attacher sur la poitrine la croix de la Légion d'honneur. Il prit part à toutes les grandes batailles de l'époque et chacune lui valut une récompense. A Sommo-Sierra (1808), au nord de Madrid, il gagna le grade de général de brigade ; à Wagram (1809), la croix d'officier de la Légion d'honneur ; à La Moskowa (1812), celle de commandeur ; à Leipzig (1813), le grade de général de division. Disgracié sous la première Restauration, il reprit du service pendant les Cent-Jours. Il fit des prodiges de valeur à la bataille de Waterloo (1815) et il eut l'honneur d'attacher son nom au dernier combat livré par la France à l'Europe coalisée, au combat de Roquencourt, près de Versailles, où il détruisit deux régiments de hussards poméraniens. Il devint général d'Empire. Il se distingua lors de la campagne de France en 1814 à Brienne, à Saint-Dizier et à Waterloo. Grand officier de la Légion d'honneur, ses services à la cause de Napoléon lui nuirent sous le gouvernement de Louis XVIII car il était sur la liste des exilés du ministre de la Police Fouché ; incarcéré, il aurait été condamné à mort sans l'intervention du tsar Alexandre qui lui offrit asile à Saint-Petersbourg, en Russie. Rentré en grâce, il revint en 1819 et se retira au château de Piré. Sa carrière s'achèvera... sur les barricades lors de l'insurrection parisienne de 1848. La II° République lui décerna le titre de « Premier Garde national de Paris ».

Le nom de cet extraordinaire Rennais est inscrit sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, colonne 02. Sa tombe est au cimetière paroissial de Piré-sur-Seiche, commune où se dresse son château. ("château des Pères") [3]

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. Nières, Claude. « Chapitre III. Villes et communications ». Les villes de Bretagne au XVIIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2004, https://doi.org/10.4000/books.pur.11016.
  3. Hippolyte-Marie-Guillaume de Rosnyvinen de Piré