Industries Probiomer

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Spécialisées dans l'étude du calcium organique vivant et des sciences en nutrition, les industries Probiomer ont été fondées par la famille Lognoné originaire du pays de Saint-Malo et de la baie du Mont-Saint-Michel, dans le contexte de développement du Campus scientifique agronomique de Rennes dans la première moitié du XXème siècle, et qui a ensuite donné naissance au parc de la technopole Atalante - Champeaux dans la deuxième moitié du XXème siècle (à partir de 1984).

Le Biopole de Rennes Atalante Champeaux.
A partir du 15 juin 1917, l’École Nationale d'Agriculture de Rennes héberge un centre de rééducation, de réadaptation et d'adaptation professionnelles agricoles destinés aux mutilés de la guerre (Archives municipales de Rennes)
A la suite d'un accord passé avec le Gouvernement Royal de Serbie, des mutilés serbes ont séjourné à l’École Nationale d'Agriculture de Rennes

Le quartier technopolitain d’Atalante – Champeaux est l’un des principaux sites d’implantation des sociétés agroalimentaires. Situé à l’ouest de Rennes, près du Campus scientifique agronomique, il est longé du nord au sud par la rue de Vezin ainsi que les voies ferrées menant directement à la ville de Brest. À l’est se trouve la rue de Saint-Brieuc[1].

Juste avant et juste après-guerre, la problématique de la nutrition fut englobée dans une problématique alimentaire globale et mondiale, et posée, en particulier lors de l’importante conférence de Hot Springs[2] organisée en 1943 à l’initiative de Roosevelt, comme une question cruciale pour le bien-être de l’humanité et une condition de la paix dans le monde.

Des Rennais ont participé au programme Pétrole contre nourriture, mené par les Nations unies, en Irak, entre 1996 et 2003[3].

L'alimentation : nouveaux enjeux après un siècle de progrès et de genèse du parc technopolitain Rennes Atalante Champeaux

Porté par un territoire entre terre et mer, où se multiplient les enjeux et les problématiques du vivant, la technopole Rennes Atalante se tourne en 2006 après vingt ans d'existence vers Saint Malo pour accroître son réseau. L'association se lance ainsi dans la biotechnologie marine et va travailler dans le cadre du pôle de compétitivité mer Bretagne[4].

Rennes Atalante inspirée de Sophia Antipolis sur les hauteurs de Nice

La créativité agraire hors-de-la-ville (Antipolis en grec Ἀντίπολις)

Une graine a été plantée il y a un demi-siècle lorsqu’un incendie monstrueux ravageait 3.000 hectares de forêt sur la Côte d'Azur. « Il faut utiliser et investir massivement les innovations » exhortait le sénateur Pierre Laffitte, fondateur de la technopole Sophia Antipolis, bâtie sur les cendres d’une vaste forêt.

L’urgence selon lui ? La question environnementale. “Ecotone Antibes” est devenu le campus écologique du 21e siècle conçu par l’architecte Jean Nouvel à Sophia Antipolis dont le nom signifie la créativité agraire « en dehors de la ville ». Un écotone est une zone de transition écologique entre deux écosystèmes. En écologie du paysage, la végétation joue un rôle important dans la caractérisation d’un écotone, du fait de la marque prépondérante qu’elle imprime au paysage[5].

 
Méléagre tuant le sanglier de Calydon, avec Atalante munie de son arc

Atalante : origine sémantique et conceptuelle

Le nom de la technopole fait référence à l'héroïne Atalante, de la mythologie grecque. Le restaurant d'entreprise du site de Beaulieu porte le nom de Calydon, en référence au sanglier de Calydon, chassé par Atalante.

Dans la tradition de l'Arcadie, Atalante prend part à des quêtes collectives importantes : la chasse au sanglier de Calydon et parfois le voyage des Argonautes. Atalante a régulièrement inspiré les artistes depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque actuelle.

Probiomer : origine sémantique et conceptuelle

Le nom "Probiomer" a été choisi pour promouvoir des aliments composés vitaminés ou complémentés dans la France d’après-guerre.

Le fondateur des industries Probiomer est Théophile Lognoné(1895-1974) mais les industries Probiomer ont poursuivi une longue série d'associations familiales et développé de nombreuses activités innovantes (Calcialiment, Via Nova Nutrition) mais aussi dans les algues...

Construction d'une gouvernance éducative en sciences de la nutrition

1921 : création du Centre National d’Expérimentation Agricole de Rennes, fruit d'un long processus

 
Convention pour l’accueil de l’École Nationale d’Agriculture à Rennes

Nantes ou Rennes ?

La première promotion officiellement « rennaise » est la 54e, entrée en 1895, même si les cours n’ont pas eu lieu dans la Masure qui n’était pas encore opérationnelle à cette date, mais à l’École Normale d’Instituteurs de Rennes.

Face à Nantes, ville industrielle et commerciale, Rennes bénéficiait de la richesse agricole et de la diversité des productions du département, de l’importance de l’élevage bovin, de la production de cidre, de lait et de beurre.

Rennes était également le siège d’une université regroupant cinq facultés et d’une station d’agronomie réputée. Très favorables au projet d’accueil de l’École, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine et la Ville de Rennes ont présenté des propositions bien plus constructives que celles des édiles nantais.

L'offre rennaise

Le département s’engageait à acquérir un terrain de 30 ha sur la route de Saint-Brieuc, à proximité des deux écoles d’agriculture déjà existantes (Coëtlogon et les Trois Croix), à faire toutes les constructions et les mettre à disposition de l’État grâce à un emprunt de 650 000 francs sur 50 ans. L’État en devenait propriétaire à terme moyennant le versement d’une annuité de 15 000 francs pendant 30 ans.

La construction des bâtiments scolaires, menée avec célérité, était achevée pour la rentrée d’octobre 1895, mais une année fut encore nécessaire pour en terminer l’aménagement intérieur. L’École pouvait déménager ; Grand-Jouan (Nozay) avait fait son temps.

Contexte de la Première guerre mondiale

 
La rééducation des mutilés (Archives municipales de Rennes)
 
Au milieu des prairies et des champs, l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes a permis aux mutilés anciennement agriculteurs de s'adapter à nouveau à l'exercice de leur profession et d'initier à la pratique de l'agriculture les mutilés d'une autre origine professionnelle

Le 15 juillet 1914, les 27 élèves de la promotion 1912 qui viennent d’obtenir leur diplôme d’ingénieur agricole et les 27 autres élèves de la promotion 1913 qui ont terminé leur première année, sont en vacances. Mais le 1er août 1914, c’est la mobilisation générale.

Mobilisation du personnel

Presque tout le personnel, administratif ou enseignant est mobilisé ou affecté à des fonctions en lien avec la guerre, les services de la ville de Rennes ou de la préfecture d’Ille-et-Vilaine.

Réquisition des bâtiments

Dans les locaux vides, les autorités sanitaires installent l’hôpital complémentaire n°40 pour accueillir des malades contagieux (typhoïques, rougeoleux, scarlatineux et autres fiévreux analogues). Mais en juillet 1917, l’hôpital devient un centre de rééducation professionnelle agricole pour mutilés et blessés de guerre qui accueillera près de 300 militaires français et serbes, appareillés de leurs prothèses, pour suivre les leçons et les exercices pratiques d’un enseignement spécialisé destiné à les maintenir ou à les diriger vers l’agriculture.

Cours de préparation militaire

Plus de deux cents anciens élèves ont servi en qualité d’officiers ; il existait en effet au sein de l’École Nationale d’Agriculture de Rennes un cours de préparation militaire supérieure. Cette PMS est devenue obligatoire dans l’ensemble des Écoles Nationales d’Agriculture en 1923.

Stèles commémoratives

Quatre vingt douze Anciens (dont 8 disparus) ont donné leur vie pour la défense du pays. Le 30 avril 1925 a eu lieu l’inauguration d’un monument constitué de plaques de marbre, gravées des noms des camarades morts pour la France et ornées en leur centre de bronzes représentant la Victoire alliée élevant une couronne de lauriers en l’honneur des héros. Elles ont été apposées de chaque côté de l’entrée de l’amphithéâtre de l’École. L’École a rouvert ses portes le 3 novembre 1919 pour la rentrée de la 73e promotion.

Construction d'une gouvernance consulaire

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En 1946, l'Institut national de recherche agronomique (INRA) est créé à Rennes

 
L'Institut scientifique d’hygiène alimentaire (ISHA) en 1920, rue de l'Estrapade à Paris (05). Lucie Randoin habita au numéro 16
 
Ecole nationale supérieure agronomique de Rennes
 
Premières expériences de Calcialiment

En 1946, l'Institut national de recherche agronomique (INRA) est créé et s'installe progressivement autour de l'école qui, en 1962, devient École nationale supérieure agronomique (ENSA).

En 1964, l'École nationale supérieure féminine d'agronomie (ENSFA) ouvre ses portes dans ces mêmes locaux pour laisser place, en 1990, à l'Institut national supérieur de formation agro-alimentaire (INSFA).

En 1988, l'ENSAR est habilitée à délivrer le doctorat. Depuis 1995, diverses structures de recherche et développement se sont implantés sur le campus dans une dynamique de partenariat professionnel forte.

Construction d'une gouvernance de recherche et développement entre Rennes et Paris

Des industriels de l’alimentation animale en quête d’experts

A quelques pas du Panthéon, la première rencontre entre Lucie Randoin, alors directrice de l’Institut scientifique d’hygiène alimentaire (ISHA) et Théophile Lognoné, horloger puis industriel, fondateur des industries Probiomer s'est tenue dans les locaux de cette société savante, rue de l'Estrapade, au coeur du 5eme arrondissement de Paris.

Le rôle déterminant de Lucie Randoin, première femme biologiste à l'Académie nationale de médécine

Lauréate de l’Académie des sciences en 1919 pour sa thèse préparée au Laboratoire de physiologie de la Sorbonne, où elle avait suppléé les hommes mobilisés, Lucie Randoin orienta ensuite ses recherches sur les vitamines, établissant la « loi de l’équilibre alimentaire » (1923) et militant pour un enseignement de la diététique. Directrice du nouveau Laboratoire de physiologie du ministère de l’Agriculture établi à l’Institut scientifique d’hygiène alimentaire (ISHA), elle joua un rôle moteur dans l’Entre-deux-guerres, notamment au sein de la Société scientifique d’hygiène alimentaire, dont relevait l’ISHA, et de la Société de chimie biologique, qu’elle a présidée à la suite de Gabriel Bertrand, de l’Institut Pasteur, l’un de ses appuis fidèles.

L'émergence de la diététique

Représentant la France dans de nombreux congrès internationaux (Conférences internationales pour la standardisation des vitamines, Congrès internationaux d’agriculture, etc.), Lucie Randoin prit aussi la direction de trois nouveaux services de l’ISHA, les Enquêtes nationales sur l’alimentation (1937), le Laboratoire de physiologie de la nutrition du CNRS, et l’Institut supérieur de l’alimentation (1938), prélude à la fondation de l’École de diététique de Paris (1951) et d’un diplôme national ayant donné naissance à un nouveau corps professionnel[6].

Construction d'une gouvernance industrielle

La promotion des aliments composés vitaminés ou complémentés dans la France d’après-guerre

Principales innovations

Biocoquilles

Nombreux étaient les exploitations où la perte due aux œufs mous ou cassés pouvait atteindre 10% de la production, ce qui constituait pour l'aviculteur un important « manque à gagner » . Il se posait donc un problème de qualité de coquille et l'on sait maintenant que cet état de choses provient d'un déficit calcique au niveau de la ration alimentaire des pondeuses.

Il est primordial de noter que ce déficit classique est aussi souvent qualitatif que quantitatif, ce qui veut dire que l'aviculteur doit pouvoir apporter à ses volailles un complément en calcium sous une forme appropriée au moment le plus favorable.

Il faut savoir qu'il n'y a bien souvent aucune commune mesure entre la quantité du calcium ingéré et celle du calcium assimilé et que, d'autre part, le calcium contenu ordinairement dans les aliments ne peut servir à la formation de la coquille d'oeuf sans risquer une fatigue de l'animal et, en conséquence, une perte importante d'oeufs commercialisables.

L'observation a permis aux fondateurs des industries Probiomer d'établir une analyse quantitative et qualitative de cet « appel » en lançant une idée physiocrate : Calcialiment.

Du point de vue quantitatif, ils ont observé qu'en période de ponte, la poule augmente spontanément sa consommation de coquillages pour faire face à la fabrication des coquilles de ses œufs. Au milieu de l'après-midi (c'est-à-dire au début de la formation de la coquille dans l'oviducte), elle se précipite avec avidité vers les augettes garnies de bio-coquilles, ce qui démontre assez bien que ce complément alimentaire lui convient parfaitement.

Du point de vue qualitatif, il est possible de tester l'expérience, en proposant à des pondeuses, d'un côté : des bio-coquilles et de l'autre : des coquilles fossilisées provenant de gisements anciens et sorties de la mer depuis des siècles. L'expérience permet alors d'observer alors, comme les naturalistes, cet instant, cette sagesse élémentaire de l'animal qui, en choisissant librement des bio-coquilles, sélectionne ainsi naturellement les divers éléments qualitativement nécessaires à sa survie et quantitativement nécessaires à ses besoins de production.

L'emploi du lithothamne pour le traitement des sols

L'emploi du lithothamne pour le traitement des sols est relativement peu connu. Celui-ci a trouvé un autre débouché aujourd'hui : il est couramment utilisé pour la fabrication de cosmétique, pour son action sur la reminéralisation des ligaments et des os, également pour soulager, grâce à son PH 8 l’acidité gastrique, les brûlures d’estomac, les ulcères…

Construction d'une gouvernance maritime

Flotte

 
Le Catherine II - 27 mètres de long au retour des îles Chausey (Manche)
 
Le Saint-Pierre dans la baie de Saint-Malo
 
Oeuf de Pâques Catherine II Fabergé

Les industries Probiomer possédaient leur propre flotte et notamment deux sabliers : le Saint-Pierre (en référence aux îles anglo-normandes - Saint-Peter est la capitale de Guernesey) et le Catherine II (en référence à Catherine II de Russie, ancienne Impératrice de toutes les Russies). Dotée d'une culture d'autodidacte très étendue, elle n'hésite pas pas à racheter en viager la bibliothèque de Diderot[7]. Voltaire, l'appelait la « Sémiramis du Nord » (Sémiramis est une reine légendaire de Babylone).

Le Saint-Pierre

Le Saint-Pierre a été filmé en 1965 avec Théophile Julien Lognoné dans le port de Saint-Malo[8].

Le Catherine II

Le nom Catherine II fait référence au cadeau de Pâques 1914 offert à la tsarine Maria Feodorovna par son fils le tsar Nicolas II, commande permanente de deux œufs de Pâques chaque année, un pour sa mère et un pour sa femme. En hommage à Catherine II de Russie, ancienne Impératrice de toutes les Russies, l'œuf Fabergé Catherine la Grande[9] a été fabriqué par Henrik Wigström, « le dernier maître d'œuvre de Fabergé ». L'œuf en or et diamants sur un support à pattes de lion présente des panneaux en émail rose peints en style camée avec des scènes allégoriques miniatures des arts et des sciences basées sur l'artiste français François Boucher.

Jumelée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), Palanga, plus grande station balnéaire et thermale de Lituanie,est aussi un haut lieu mythologique, où les tempêtes de la Baltique déposent sur les plages de l’ambre mêlé aux algues.

Références

Du rêve grec[10] de Catherine II à l’or de la Baltique

Qui n’a pas entendu parler de la Chambre d’ambre offerte par le roi de Prusse au tsar Pierre le Grand ? Longtemps au palais de Tsarskoïe Selo près de Saint-Pétersbourg, elle disparut mystérieusement à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’exposition à la galerie parisienne Kugel (jusqu’au 16 décembre 2023) de 51 objets datés du XVIe au XVIIIe siècles témoigne elle-aussi d’une fascination durable pour l’ambre depuis les savants de l’Antiquité[11].

La Délégation du Musée de l’Ambre de Palanga a proposé un atelier-conférence passionnant sur cet or de la Baltique fascinant, dans le cadre du Prélude à la Saison de la Lituanie en France 2024, en présence de Bernard Boissonneau, Consul Honoraire de Lituanie en France.

Une saga entrepreneuriale qui a inspiré plusieurs générations

La première génération Lognoné a développé le sable coquillier, la deuxième : les alginates et la recherche sur les algues, la troisième : l'huile de lin (Si le Grand Ouest de la France est leader mondial de la filière du lin, beaucoup l'associent au textile alors qu'il existe d'autres applications dans l'agroalimentaire par exemple).

Les débuts d'un horloger

Passionné de découvertes,Théophile Lognoné a commencé par reconvertir des micro-techniques d'horlogerie pour exploiter des minéraux marins et développer de recherches appliquées au domaine de la nutrition-santé.