Rue Pierre Lefeuvre

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La rue Pierre Lefeuvre se situe dans le quartier 12 : Bréquigny entre la rue Victor Rault et le boulevard Albert 1er. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 27 octobre 1938[1].

Cette voie rend hommage à Pierre Lefeuvre, soldat héroïque de la Première Guerre Mondiale (28 janvier 1891, Bédée - 21 août 1914, Tamines, Belgique)

Fils de fermiers de Bédée, Pierre Lefeuvre y restera jusqu'à son incorporation dans l'armée. A la mobilisation générale, il part avec son régiment, le 70e d'infanterie de Vitré, parmi les premiers sur le front.

Excellent tireur et chasseur, nommé caporal en 1914, il reçoit l'ordre, le 22 août 1914, de garder avec son escouade de quinze hommes un carrefour névralgique à Tamines en Belgique, sur une crête donnant sur un pont, au lieu-dit la Tienne d'Amion. Il sut les placer au mieux pour la défense, étant lui-même à l'endroit le plus exposé. Ces troupes tinrent tête à la compagnie allemande qui tentait d'avancer. Lefeuvre voit ses compagnons tomber les uns après les autres, et, résolu de défendre chèrement sa vie (il est tireur d'élite), il dépouille ses camarades tués de leur cartouches qu'il utilise sans relâche. Avant de trouver la mort, Lefeuvre aurait tué plus de 50 Allemands à lui tout seul, dont 9 officiers, et fait un nombre considérable de blessés. Le jardinier de la villa Herpin, située en contrebas de la colline, a retrouvé deux cent quarante-trois douilles vides à l'endroit où est tombé le héros breton.

Furieux de la défense acharnée des français, de furieuses représailles eurent lieu le lendemain. Les allemands pillent, saccagent et incendient des dizaines de maisons, et massacrent près de 550 civils.

Le souvenir de 1914

La possibilité de la dénomination d'une voie de Rennes portant le nom de l'illustre combattant est déjà évoquée une quinzaine d'années auparavant:

« Au cours de la publication de ces notices (de 1923, ndlr), un officier supérieur nous écrivit: "Au cimetière de l'Est, à Rennes, est enterré un brave du 71e régiment d'infanterie, Pierre Lefeuvre, qui, à Tamines, en 1914, à lui seul, abattit 58 Allemands avant d'être tué lui-même. Ce haut fait d'armes ne mérite-t-il pas d'être rappelé?"

Nous partageons cet avis. Il y a encore de nombreuses nouvelles voies urbaines qui n'ont pas reçu de dénomination. Au moment d'y pourvoir, on devra y penser, ainsi qu'à de nombreux oubliés comme le Cardinal St-Marc[2], Victor Massé, Paul Sébillot[3], Théodore Busnel[4] et combien d'autres dont le nom nous a été suggéré.

En continuant les choix dans nos gloires provinciales, Rennes deviendra réellement comme une sorte de Panthéon Breton. »

— Ernest Rivière
Origine : L'Ouest-Eclair du 15 octobre 1923 • Recueilli par Manu35 • 2017licence

Des faits absents des archives militaires

Les faits d'armes du caporal Lefeuvre n'apparaissent pas dans les archives militaires. Elles ne disent pas qui est Pierre Lefeuvre et ce qu'il a fait. C'est donc impossible à vérifier. La mort de ce caporal ordinaire aurait-elle pu être instrumentalisée et Lefeuvre présenté, dans les années qui ont suivi, dans cette Belgique plombée par l'Occupation, comme le dernier rempart ayant courageusement résisté à la barbarie allemande ? [5]

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. rue Brossay Saint-Marc
  3. rue Paul Sébillot
  4. L'écriture d'Ernest Rivière est erronée, et fait sans doute référence ici au graveur Théophile Busnel mort en 1918, plutôt qu'au chansonnier Théodore Botrel, mort en 1925, ndlr
  5. https://www.lavenir.net/regions/basse-sambre/sambreville/2014/04/29/lefeuvre-un-heros-sans-histoire-LRIZS7UCZBGQ5HMDKE7BJZVJRQ/