Rue Yvette Chassagne

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La rue Yvette Chassagne (Straed Yvette Chassagne) est située dans le quartier Jeanne d'Arc, et relie le boulevard de Vitré et le boulevard Raymond Poincaré.

Elle a été ainsi nommée, par délibération du conseil municipal de Rennes du 1er avril 2019 pour rendre hommage à :

Yvette Chassagne

 
Portrait d'Yvette Chassagne - Archives nationales (France)

Première femme Préfète de France (1922-2007)

Yvette, Madeleine Brunetière (28 mars 1922, Bordeaux - 4 septembre 2007, Narbonne)

Après des études classiques, Yvette Brunetière entre à la faculté de Lettres de Bordeaux. Elle obtient une licence ès lettres et une certification en Droit. Elle veut se destiner à l'archéologie. Dès 1940, au sein de la faculté de lettres, elle distribue des tracts contre l'occupant. Mais ses études sont interrompues par la guerre. Son père la pousse à se faire engager comme rédactrice auxiliaire à la préfecture de Gironde. Elle profite de sa situation professionnelle pour prévenir des familles juives des rafles qui vont être opérées et pour fabriquer de faux papiers qui vont servir au réseau de résistants dirigés par Daniel Mayer. En 1943 et 1944, Yvette Brunetière est agent de renseignement du réseau Jade-Amicol, Réseau de la Résistance intérieure française. Elle travaille pour les Anglais de l'Intelligence Service (MI6). Elle transmet des renseignements importants relatifs à la défense de Bordeaux (zones minées et base sous-marine) ainsi que tous les mouvements de bateaux de guerre allemands. Soupçonnée de faire partie de la Résistance, elle est arrêtée par la Gestapo. Malgré les interrogations musclées et les menaces de mort, elle ne parle pas. Elle reprend son poste et poursuit son activité jusqu'à la fin de la guerre. En 1989, Yvette Chassagne   est appelée à témoigner au procès de Maurice Papon  , secrétaire général de la préfecture de Gironde.

En 1944, Yvette Chassagne est nommée membre du comité départemental de l'Union des femmes Française. En août 1945, elle travaille comme attachée de direction à l'Office de Radiotélévision Française (ORTF  ). En 1946, elle épouse à Bordeaux, Fernand Chassagne. Yvette Chassagne reprend ses études et le 1er février 1947, elle fait partie des trois premières femmes à entrer à l'École Nationale d'Administration   (ENA), dans la promotion Jean Moulin  . A sa sortie, en 1950, Yvette Chassagne est nommée administrateur civil au Ministère des Armées. Reconnue pour son expertise en matière économique et financière, particulièrement sur la coopération technique avec les jeunes États francophones d’Afrique Noire, Yvette Chassagne est détachée au Ministère des Finances, en 1959.

A la direction des assurances du Ministère, elle gravit tous les échelons : 1964 : chef de bureau – 1967 : première femme sous-directrice du ministère des Finances. Puis en 1974 : directrice du développement économique au Ministère de la Coopération – 1979 : Première femme conseillère maître à la Cour des Comptes.

Juste après l’élection de François Mitterrand   à la Présidence de la République, Yvette Chassagne est nommée la première femme préfète de France, dans le Loir-et-Cher. Puis elle quitte ses fonctions pour devenir, en 1983, présidente de l’Union des Assurances de Paris, jusqu’en 1987, atteinte par la limite d’âge.

De 1988 à 1994, elle devient, la conseillère du PDG des Clubs Méditerranées. Puis, elle est chargée de mission sur l’avenir des voies navigables. En 1989, elle est présidente d’honneur de la Prévention Routière. A ce titre, elle préside un groupe de travail chargé d’émettre des propositions pour accélérer l’indemnisation des victimes d’accidents corporels graves.

Elle se retire dans sa maison de Narbonne et s’investit dans la vie locale. À 78 ans, en 2001, elle est élue conseillère municipale de Narbonne. Elle se déplace dans tout le département de l’Aude et fait campagne pour encourager les femmes à s’investir en politique. Elle décède à Narbonne, à l’âge de 85 ans.

Distinction : Commandeur de la Légion d’honneur – Grand officier de l’Ordre National du Mérite – Chevalier des Palmes académiques et du Mérite agricole – Grand officier de l’Ordre du Mérite de la République italienne – Commandeur de l’étoile équatoriale du Gabon – Commandeur des Ordres nationaux de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la République Centrafricaine et du Cameroun – Chevalier des Ordres nationaux du Niger et du Mali.

Notice biographique Joël DAVID – Service ResCom – Ville de Rennes – Rennes Métropole.

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