Auguste Delaune
Auguste Delaune
Résistant, mort pour la France
(26 septembre 1908, Le Havre Graville - 12 septembre 1943, Le Mans}
Apprenti à douze ans puis ouvrier soudeur, Auguste, Alphonse adhère au Parti communiste et en 1921 à la Fédération sportive du travail où il pratique le cross et participe à plusieurs championnats dans lesquels il s'illustre. En 1928, il devient champion de France de cross-country. Il est nommé secrétaire général de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail en 1934 et contribue au développement du sport dans les milieux ouvriers. En 1936, Auguste s’oppose à la tenue des Jeux Olympiques à Berlin. Il fut un vigoureux militant syndical. Sous le Front populaire, il fut nommé membre du Conseil supérieur des sports où il travailla avec le ministre socialiste Léo Lagrange.
Mobilisé à l’automne 1939, il est évacué de Dunkerque et lors du bombardement du 17 juin 1940 sur les triages ferroviaires de Rennes, le 17 juin 1940, il sauve , avec deux membres de son unité, de nombreux réfugiés d'un train en flammes.
Maurice Thorez relate cet épisode: Un train de malheureux réfugiés flambait... Des cris de douleur, des appels retentissaient. Comble d'horreur : un train de munitions stationnait à proximité. D'un instant à l'autre, une effroyable catastrophe pouvait se produire. Alors Delaune, avec deux camarades seulement, organise l'évacuation, le sauvetage. Il escalade les wagons en flamme, il se glisse entre les ferrailles chauffées à blanc et tordues comme des fétus. Il porte, il soutient les blessés, les enfants, les femmes. Il sauve des dizaines et des dizaines de réfugiés. [1]
Démobilisé le 31 août 1940, il intègre alors le Parti communiste clandestin avant d’être arrêté une première fois le 6 décembre 1940, , interné au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise), où il organise la grève en avril 1941 pour le droit aux visites, il est transféré à la centrale de Poissy puis, en mai, au camp de Choisel à Châteaubriant où il eut la surprise d’apprendre qu’on lui avait attribué la Médaille militaire et la Croix de guerre. Il ne fait heureusement pas partie des 27 otages communistes fusillés le 22 octobre. Il s’évade le 25 novembre 1941 et se réfugie à Treffieux, à 15 km au sud-ouest de Chateaubriant.[2]
Il fut dès lors dirigeant du Parti communiste clandestin en Picardie, en Normandie, puis en Bretagne en 1943. Aidée par un résistant retourné, Léon Renard, [3], la police du Mans lui tendit un guet-apens le 27 juillet 1943 sur le pont de Coeffort où il fut blessé, transféré à la prison du Vert-Galant au Mans et torturé, Il aurait été ramené à l’hôpital où il mourut. Il avait 35 ans. La police française et la Gestapo n’avaient pu obtenir de lui le moindre renseignement, pas même sa véritable identité. Ses bourreaux pensèrent avoir tué Paul Boniface, nom inscrit sur sa fausse carte d’identité. Auguste Delaune fut homologué FFI. Il fut fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume (1947) et cité à l'ordre de la Nation. [4] [5]
De nombreux stades – dont celui de Reims – rues et complexes sportifs portent son nom.
Références
- ↑ Discours de Maurice Thorez en mars 1946 à Reims. t.5 des Oeuvres de Maurice Thorez
- ↑ La Bretagne dans la guerre, t.2, p 173 et 239. Hervé Le Boterf, éd. France-Empire – 1979
- ↑ https://maitron.fr/spip.php?article144932, notice RENARD Léon [Ille-et-Vilaine] par Alain Prigent
- ↑ https://reimsmediafootball.fr/histoire-auguste-delaune/
- ↑ https://www.havrais-en-resistance.fr/view/admin/entry/32393/?pagenum=41