Joseph Boussin

Résistant fusillé (10 avril 1922, Fougères - 30 décembre 1942, Saint-Jacques-de-la-Lande)

Ainé de sept enfants, Joseph passe son enfance à Rennes. En octobre 1936, il entre à l'Arsenal de Rennes en tant qu'ajusteur. Il devient également membre du Parti communiste.

Lui et son épouse Alphonsine distribuent des journaux clandestins, et auraient caché chez eux Louis Coquillet, responsable des jeunesses communistes, alors en fuite en septembre 1941. Joseph participe aussi aux actions militaires organisées par l'OS, Organisation Spéciale de Combat, qui a pour but de récupérer des armes et de saboter, d'intimider par diverses actions les nazis et les collaborateurs, et de protéger les militants communistes qui sont, en période de guerre, hors la loi. C'est en tant que membre de l'OS que Joseph Boussin participe, en juillet 1941, à une série d'actions lors de la venue du ministre Borotra à Rennes en juillet 1941  : inscriptions antiallemandes au vélodrome, drapeaux français accrochés en évidence, attentats contre les bureaux d'organisations collaborationnistes de Rennes. À la même période, le domicile de Joseph et d'Augustine devient le lieu de rendez-vous des responsables de ce mouvement de résistance. Il participe à un Attentat contre Doriot le 19 avril 1942 le responsable du Parti Populaire Français, dans le théâtre de Rennes rempli pour sa venue. L'attaque ne fait aucun mort, juste un blessé léger.

Il finira par être arrêté le 31 juillet 1942, comme son épouse, lors d'une grande période de répression menée par la police allemande. Il est interné à la prison Jacques-Cartier jusqu'à son procès, mené par le tribunal militaire allemande FK 748, au palais de Justice de Rennes, le 15 décembre 1942. Ils sont 30.Joseph Boussin est accusé d'avoir distribué des tracts, utilisé son domicile pour des réunions clandestines, incorporé de nouvelles recrues dans son groupe de résistants, et participé à des attentats. Leur avocat tente de limiter leur peine, précisant que leurs actions à tous n'ont fait que des dégâts matériels et aucune victime.

Le 22 décembre 1942, en guise d'exemple, Joseph Boussin et 24 autres hommes sont condamnés à mort. Le président du tribunal allemand se justifie : "Les peines qui sont prononcées serviront à la population française, puisqu'elles éviteront à l'avenir de nouveaux attentats". Le 30 décembre 1942, les 25 résistants quittent la prison par camion cellulaire, jusqu'au stand de tir de la Maltière à Saint-Jacques-de-la-Lande. [1] Sur la route, ils auraient chanté la Marseillaise. Ils furent exécutés, trois par trois, de 9h15 à 10h20. Joseph Boussin est fusillé à 10h08. Ils seront sommairement enterrés au cimetière de Saint-Jacques-de-la-Lande. Des obsèques officielles eurent lieu en janvier 1945 au Palais de Justice, à l'endroit même où ils furent condamnés. Leurs dépouilles furent ensuite inhumées au cimetière de l'Est de Rennes. Une rue porte son nom à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Références