Boulevard Magenta
Le boulevard Magenta est une voie axée nord-sud, parallèle à l'avenue Janvier reliant le boulevard de la Liberté à la place de la Gare dans le quartier 1 : Centre. Cette voie fut dénommée rue par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 12 décembre 1862, mais est désignée comme boulevard dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923.
La plaque de rue apposée précise "ville d'Italie. Victoire française sur l'Autriche" (1859).
Cette voie figurait sur le plan de ville de 1861 parmi les travaux en cours d'exécution. L'élargissement de la voie, qui n'a que 6 mètres, à 8 mètres est retardé en raison de l'opposition du commandant de la caserne d'artillerie car il y aurait empiétement sur le Champ de Mars, son champ de manœuvres et, de plus, le maire ne veut pas faire abattre des arbres plantés en 1876 en rive ouest. La voie ne rejoint la place de la gare qu'en 1897, après amputation de la butte. L'élargissement à 10 mètres n'eut lieu qu'en 1910.[1].
Cette voie constituait, jusque dans les années soixante du 20e siècle, la limite est du Champ de Mars et a été bordée par la suite, en rive ouest, en remplacement des constructions édifiées après la guerre, par un immeuble des services fiscaux, l'immeuble de la Sécurité sociale et la gare routière remplacée en 2007 par les Champs Libres. Côté est, la partie la plus proche de la place de la Gare avait été entièrement détruite lors des bombardements de 1943 et 1944.
L'immeuble photographié à l'angle du boulevard Magenta et de la rue Descartes, était supérieurement équipé en 1892 : devant lui, sur le Champ de Mars, la citerne est en cours d'approvisionnement pour le porteur d'eau mais ses occupants n'avaient pas besoin de ses services, comme l'indique la plaque qu'on y voit encore.
Le pavage du boulevard au début du siècle suscite quelques moqueries :
« On vient de poser du graviers sur le boulevard Magenta, m'avait dit un de mes amis, allez donc voir ça.
Et j'y fus. Du gravier ? Vous voulez rire, mon cher ami. Ce sont des pavés sciés en quatre que la voirie vient de poser. On ne se moque pas plus agréablement des passants. Les énormes cailloux que j'ai vus boulevard Magenta, on les place un peu partout, du reste. Et je sais pourquoi aujourd'hui.
La Ville, pour augmenter ses recettes, a fait un traité avec les marchands de chaussures de Rennes. Elle touche une commission chaque fois qu'elle leur adresse un client. On pourra bientôt terminer Pont-Chaillou avec ce système. »
— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 23 janvier 1902 • Recueilli par Manu35 • 2018 • licence
Sur la carte
Références
- ↑ Inventaire topographique, par Isbelle Barbedor -2001
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