Place Christiane Desroches Noblecourt
La Place Christiane Desroches Noblecourt est située à Rennes dans le Quartier 10 : Villejean - Beauregard nord.
Cette dénomination, décidée par délibération du Conseil municipal du 4 juin 2012, rend hommage à:
Christiane Desroches Noblecourt
Égyptologue
(1913 - 2011)
Son père, Louis Desroches, fit une carrière d'avocat puis dans la haute administration. Sa mère fut une des premières femmes à obtenir une licence de lettres classiques à la Sorbonne.
Elle se passionne pour la découverte du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter en 1922. Élève au lycée Molière de Paris, elle y croise Jacqueline David, future Jacqueline de Romilly[1]. Après une licence d'études égyptiennes à l'École pratique des hautes études et des études à l'École du Louvre, elle entre au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre en 19365. Première femme nommée au poste de pensionnaire de l'Institut français d'archéologie orientale, dirigé par Pierre Jouguet, le beau-père de Jean-Philippe Lauer. Elle est la première à diriger en 1938-1939 une fouille : le secteur de l'Ancien Empire dans la nécropole antique sur le chantier de fouilles de la mission franco-polonaise en charge du site d'Edfou. C'est avec les deux autres membres de cette mission (Casimir Michalowski, professeur à l'université de Varsovie et Joseph Rozier de Linage, égyptologue qui y dirigeait le secteur du Moyen Empire), qu'elle effectue ses premières recherches ainsi qu'un voyage d'études pour trouver avec eux un nouveau site de fouilles sur les rives du Haut Nil, voyage qui les conduit en bateau, en 1939, devant les temples d'Abou Simbel puis en Nubie jusqu'à Wadi Alfa par le train à Khartoum au Soudan. C'est naturellement qu'elle prit plus tard la tête d'une croisade internationale qui devait assurer, dans les années 1960, le déplacement des temples de Ramsès et de Néfertari pour leur éviter d'être ensevelis sous les eaux du Nil après la construction du second barrage d'Assouan.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle avait fait partie de la Résistance, et mît à l'abri en zone libre (notamment au château de Saint-Blancard dans le Gers) les trésors du département égyptien. Elle a été professeur à l'École du Louvre de 1937 à 1982.
Après des années passées sur divers chantiers, à la tête d’une équipe du CNRS qu’elle a formé. Au début des années 1980, après une conférence à Genève, une dame vient la voir, afin de savoir comment elle pouvait apporter son aide dans ses chantiers. Cette femme, Germaine Ford de Maria qui, après plusieurs héritages, se retrouve à la tête d'une énorme fortune. Christiane Desroches-Noblecourt lui présente le projet de rénovation de la Vallée des Reines. Elle lui présente la fourchette du budget envisagé. Germaine Ford de Maria opte pour le devis supérieur. C'est un budget énorme qui va permettre d'acheter des tracteurs, des remorques, d'embaucher une main-d’œuvre très importante. En 1984, elle prend la tête de la mission de "rénovation" de la Vallée des Reines, qu’elle va déblayer et aménager.
Après 49 ans passés au Louvre, elle prend sa retraite, après avoir déjà beaucoup publié elle continue à écrire et à faire des émissions de télévision. Titulaire de la Médaille de la Résistance, Commandeur de la Légion d’honneur, Grand Officier de l’Ordre National du Mérite, Grand officier dans l’ordre de la République d’Égypte, elle est la première égyptologue à recevoir la Médaille d’Or du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Grande Médaille d’argent de l’UNESCO. Elle se retire à Sézanne dans la Marne. En 2006, à 93 ans, après une fracture de la jambe, elle envisage de retourner en Égypte. Elle décède le 23 juin 2011, à l’hôpital d’Épernay et est inhumée au cimetière de Mondemont-Mongivroux (Marne).[2].