Niagara
Niagara est un groupe français des années 1980, connu de 1982 à 1984 sous le nom de « L'Ombre Jaune », composé de Muriel Moreno et de Daniel Chenevez.
Biographie
Née en 1963, Muriel Moreno, fille de notaire se passionne pour la musique. En 1982, venue faire des études d’Histoire de l’art à Rennes, elle rencontre Daniel Chenevez qui tient les claviers dans de nombreux groupes. Muriel devient chanteuse au sein du groupe « L'Ombre jaune » avec Daniel Chenevez aux claviers et José Tamarin à la guitare. Les premières chansons sont très synthétiques, limite new wave/techno-pop. Au sein d’une scène rennaise très rock, le trio est en porte-à-faux et se démarque par son originalité. Ils font leur premier concert au Paradise puis une apparition aux Transmusicales fin 1982 suivie d’une performance dans la région. Muriel est parallèlement Dj à Rennes tout en continuant ses études et obtient sa maîtrise d’Histoire de l’art.
L’Ombre Jaune devient Niagara (en référence au film d’Henry Hathaway avec Marilyn Monroe) et propose ses chansons au jury rennais de « Coups de talents dans l’hexagone », une opération du ministère de la Culture qui permet de financer l’enregistrement de jeunes artistes. Ils enregistrent leur premier single, signent chez Polydor et Tchiki Boum sort en septembre 1985. Les médias accrochent immédiatement. Avec cette chanson au charme exotique et sensuel, les Niagara trouvent le succès qui ne les quittera plus jusqu’à leur séparation et font une tournée des clubs. José Tamarin quitte le groupe. L’amour à la plage, leur 2ème single sort en mai 1986 et devient l'un des tubes de cet été-là (avec entre autres le Démons de minuit du groupe Images et le Ville de lumière de Gold). Le duo fatigué de passer sa vie dans le train, vient s’installer à Paris. En octobre 1986, le single Je dois m’en aller, avec la fameuse introduction du guitariste Teri Gaster, confirme un talent ensoleillé par une belle maîtrise de la composition et installe Muriel dans un rôle qui finira par lui peser, celui d’une femme sexy à la Barbarella. Le premier album Encore un dernier baiser sort en novembre 1986. On y retrouve une pop un rien insouciante acidulée par des rythmes afro-cubains, funky ou jazzy. Le public adore, les Niagara alignent les succès avec la sortie de Quand la ville dort, et font l’Olympia au printemps 1987 lors de leur première véritable tournée française.
L'album Quel Enfer ! arrive en avril 1988. Leur évolution musicale s’oriente vers un style plus rock. Muriel se présente sous un nouveau look avec une chevelure rouge flamboyant et aborde de nombreux chapeaux extravagants. L’album obtient un grand succès. Assez !, Soleil d’hiver et Flammes de l’Enfer trônent dans le Top 50. C’est donc avec le vent en poupe que Niagara part en tournée en 1989 et visite plusieurs pays dont le Maroc, la Tunisie, le Canada et les États-Unis (New York et Chicago).
Puis ils enchaînent la préparation d’un nouvel album. Religion, sort en avril 1990. Là plus de doute, on sait que Niagara est un groupe rock. Religion est dominé par les guitares et la voix de Muriel y est rageuse et agressive. J’ai vu, Pendant que les champs brûlent, Psychotrope et La vie est peut être belle s’imposent en ce début de décennie, même si leur succès est moins marqué que pour les précédents singles du groupe. Et Niagara repart sur la route pour un « Religion Tour ». Avec un show à la hauteur de leur perfectionnisme, la tournée est un véritable succès.
Ils réussissent un coup de maître en étant le premier groupe français à se faire sponsoriser par MTV Europe. La chaîne de télévision a toujours adoré les vidéos de Niagara et ne s’est pas privé de les faire découvrir.
Muriel commence à sentir la fatigue, les Niagara produisent un nouvel album tous les deux ans, enchaînent répétitions, tournage de clips, promotion, concerts et ce rythme d’enfer devient difficile à soutenir pour elle.
En 1992, le duo retourne pourtant en studio. La Vérité, qui sort simultanément dans toute l’Europe, est la plus grosse production de Niagara. La fin des étoiles est mélodique, Un million d’année s’habille seventies alors que Le Minotaure se laisse aller à des tentations bluesy. La vision noire et apocalyptique du monde est résolument éloignée de celle à l’ironie joyeuse des débuts. Puis le rythme des tournées épuisantes reprend pour un temps. Niagara est en Suède quand Muriel devient totalement aphone. Le reste de la tournée européenne est annulée. Elle redémarre quelques semaines plus tard en France pour se terminer à Montréal devant un public enthousiaste de cinq mille personnes. De retour dans le sud de la France, ils donnent encore un dernier concert. Personne à l’époque, malgré un dernier album d'or, ne sait alors qu’il s’agit de l’ultime concert de Niagara.
Muriel, fatiguée, déprimée et lasse, ne supporte plus la pression. Elle décide d'arrêter. Niagara n’est plus. Ainsi se conclut la brillante carrière d’un groupe ayant réussi dans tous les domaines. Chacun de leurs albums est une photographie musicale et personnelle, à des moments bien précis, de ce que fut l’entité Niagara.
Discographie
Albums
- Encore un dernier baiser (1985)
- Quel enfer (1988)
- Religion (1990)
- La Vérité (1992)
- Flammes (compilation) (2002)
Singles
- Tchiki boum (1985)
- L'amour à la plage (1986)
- Je dois m'en aller (1986)
- Quand la ville dort (1987)
- Assez ! (1988)
- Soleil d'hiver (1988)
- Flammes de l'enfer (1989)
- Baby Louis (1989)
- J'ai vu (1990)
- Pendant que les champs brûlent (1990)
- Psychotrope (1991)
- La vie est peut-être belle (1991)
- La fin des étoiles (1992)
- Un million d'années (1993)
- Le minotaure (1993)
Vidéos
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Liens externes
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