Rue Brizeux
La rue Brizeux est une voie orientée sud-nord de Rennes reliant la rue Jean Guéhenno à la rue d'Antrain au niveau de l'ancien lieu-dit Fosse-Courbée. Son ancien nom était ruelle Pinsonnette (aussi rue Pinsonnette en 1880), et auparavant chemin Burot ou Beurot au 15e siècle, avant d'être appelée aux 16e et 17e siècles Fossés Gahier, puis ruelle du Pertus-Chaud. Les plaques de rue et la nomenclature officielle des rues portent à tort la dénomination "rue de Brizeux".
« [La ruelle Pinsonnette] Sert de communication entre les faubourgs de Fougères et d’Antrain. Son nom lui vient, croit-on, de ce que les jardins qui la bordaient étaient clos de haies épaisses et de buissons touffus dans lesquels venaient faire leurs nids des oiseaux de toutes sortes, notamment de nombreux pinsons. »
— Lucien Decombe
Origine : Notice sur les rues de Rennes. • Recueilli par Wikisource • 1883 • licence
Au n° 3, couvent des Dominicains. Voir : Henri Glorot
Depuis la délibération du conseil municipal de la ville de Rennes du 15 février 1888, sa dénomination rappelle :
Auguste Brizeux
Poète, (12 septembre 1803, Lorient - 3 mai 1858, Montpellier). En 1811, Julien Pélage Auguste est orphelin de son père officier de santé en chef à bord du vaisseau de Sa Majesté le Courageux. Il est confié à des oncles ecclésiastiques, d'abord à Arzano, près de Quimperlé, chez le recteur Joseph-Marie Lenir qui lui inculquera quelques rudiments de philosophie et de théologie. Il fait ses études au collège Saint-François-Xavier de Vannes jusqu'en 1819, puis à celui d'Arras, dont le supérieur était un grand-oncle de sa mère, jusqu'en 1822. Après un séjour à Lorient comme employé dans une étude d'avoué, il part pour Paris en 1824 pour y faire son droit.
En 1831, son premier recueil Marie rencontre un vif succès. Ce poème narratif est inspiré par les souvenirs d'enfance et ses premières amours dans la campagne bretonne. C'est aussi une allégorie de la Bretagne à laquelle il restera attaché malgré l'éloignement. Quelques semaines après la parution de son recueil, Brizeux part pour l'Italie. En 1834, fort de sa gloire, il est nommé à l'Athénée de Marseille, en remplacement de Jean-Jacques Ampère (1800-1864), historien, écrivain et voyageur, fils du célèbre physicien André-Marie Ampère. La même année, il s'embarque à nouveau pour l'Italie. En 1841, il publie Les Ternaires, un recueil inspiré par l'Italie dont il fait la « seconde patrie de son âme ». En outre, il publie une traduction de la Divine Comédie. Le poème Les Bretons, grâce à l'appui d'Alfred de Vigny et de Victor Hugo, est couronné en 1846 par l'Académie française.
À Paris il est le compagnon d'un groupe d'étudiants bretons, souvent de jeunes aristocrates méfiants vis-à-vis du régime établi en 1830, qui magnifient la Bretagne, sa langue, sa littérature et son histoire. Brizeux a été appelé « le prince des bardes bretons » et aimait à revenir régulièrement à Scaër. Il parlait le breton cornouaillais, mais utilisait le breton normalisé de son ami le grammairien Le Gonidec pour ses vers bretons. Ses poésies bretonnes, Telenn Arvor (1844), et sa collection de proverbes, Furnez Breiz (1845), furent rééditées par Roparz Hemon dans la revue Gwalarn en 1929.
Après plusieurs voyages, Brizeux meurt à Montpellier, emporté par la tuberculose. Il fut inhumé dans le cimetière de Carnel à Lorient. Lui-même avait désiré que sa tombe fût couverte du feuillage d'un chêne :
« Vous mettrez sur ma tombe un chêne, un chêne sombre,
Et le rossignol noir soupirera dans l'ombre :
C'est un barde qu'ici la mort vient d'enfermer ;
Il aimait son pays et le faisait aimer. »
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Références