Jardin Albert Renouf
Le jardin Albert Renouf se situe dans le quartier 8 : Sud-Gare, entre la rue de l'Alma et la rue Rabelais. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 16 février 2008. Son inauguration a eu lieu le samedi 28 septembre 2013[1] et honore Albert Renouf, né dans ce quartier.
On trouve dans ce parc un abreuvoir pour chevaux, venant du Couvent des Visitandines du Colombier sauvé lors de la construction du nouveau quartier Colombier[2]. L'abreuvoir fut installé dans ce parc après son ouverture. Cette dénomination est en mémoire de :
Albert Renouf
Militant syndicaliste et homme politique[3]
( 13 mai 1916, Rennes - 5 septembre 1998, Rennes)
Albert, François, Marie Renouf est né dans une famille modeste, d'un père cheminot - journalier au chemin de fer domicilié au 17 rue de l'Alma et d'une mère domestique habitant toujours le 4 boulevard de Beaumont en 1913[4].
Après avoir fait toute sa scolarité à Rennes, il prend le même chemin que son père et entre à l’École d’apprentissage de la S.N.C.F.
Le 1er septembre 1937, il effectue son service militaire et entre à l’École de Formation Maistrance, qui forme des officiers mariniers de la Marine de guerre Française.
Le 1er janvier 1939, il est promu quartier-maître puis devient instructeur en technologie et en sport à l’École des Mousses de Brest.
Le 14 juin 1940, alors que les troupes allemandes progressent en France, il quitte le bateau-école « l’Armorique » pour une permission de trois jours pour se marier. Le 15 juin, il épouse, à Rennes Raymonde Lefeuvre, mécanicienne à l’usine Ariés. Le couple va avoir une fille.
Le 17 juin 1940, il est encore à Rennes lorsque l’aviation allemande bombarde la gare de triage de la plaine de Baud. Le lendemain sa permission se termine mais il n’y a plus de train pour rejoindre Brest. Il se présente rue de Corbin, au quartier général de la Région militaire de Rennes et s’entend dire par des gradés français qu’il doit attendre les Allemands. Pour la première fois de sa vie, il va désobéir, refusant de se mettre à la disposition de l’occupant. Il reste caché jusqu’à la fin juillet puis rejoint Brest où, profitant de l’ordre de démobilisation des marins, il s’infiltre parmi les marins libérés qui obtiennent une permission illimitée. Albert Renouf peut alors réintégrer la S.N.C.F..
Alors que sa famille est réfugié à Boisgervilly (35), il participe à Auray avec l’Organisation de Résistance de l’Armée aux actes de « résistances à l’ennemi ». Pendant ses jours de repos, il est aussi en contact avec le maquis de Montauban-Iffendic.
À la Libération, il est médaillé comme combattant volontaire de la Résistance. Il est ensuite élu délégué du personnel pour l’arrondissement de Rennes et de la Région Ouest, de 1944 à 1969.
De 1948 à 1969, il est secrétaire adjoint à la C.G.T. des cheminots de Rennes et du secteur Bretagne. De 1951 à 1969, Albert Renouf est secrétaire et membre du bureau de UD CGT d’Ille-et-Vilaine. De 1969 à 1971, il est à l’Union Fédérale Cadres CGT, secrétaire du service matériel et traction à Paris Saint-Lazare. Il sait se faire apprécier des salariés et de tous les cadres de tout le département. Il est de tous les combats, qui lui vaudront des brimades et des vexations.
En 1972, il soutient un procès contre la S.N.C.F. pour faire reconnaître les droits des délégués syndicaux élus, procès qui va durer jusqu’en 1981.
En 1976, Albert Renouf est élu conseiller général d’Ille-et-Vilaine et un an plus tard il est élu conseiller municipal sur la liste de M. Edmond Hervé, délégué aux transports et aménagements ferroviaires. Il le restera jusqu’en 1995. Croyant à l’École laïque et républicaine, il est très impliqué dans les diverses instances où ses interventions sont très écoutées.
Le 4 octobre 1984, Pierre Bérégovoy, alors ministre de l’économie et des finances, lui remet la Légion d’honneur.
Albert Renouf est décédé à Rennes à 82 ans.
Sur la carte
Note et références
- ↑ http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/inauguration-du-jardin-albert-renouf-quartier-jacques-cartier-1616122
- ↑ Les Insolites, sur le site des Amis du patrimoine rennais
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ Selon L'Ouest-Eclair du 27 avril 1913, page 3