Boulevard Émile Combes

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Le boulevard Émile Combes, dénommé par délibération du conseil municipal de Rennes le 11 décembre 1931 et prolongé par délibération le 29 juillet 1949, relie la rue de Châtillon au boulevard Franklin Roosevelt qui le prolonge. On y remarque un lotissement de la reconstruction visible sur le plan de 1948, implanté sur le boulevard Émile Combes et autour de la place Bir Hakeim, tout contre l'ancienne ferme des Ecotais formant la limite d'urbanisation en 1948, exemple des premières propositions de type cité jardin avec souci de qualité architecturale (d'inspiration régionaliste) avec utilisation de matériaux locaux (schiste). Il est coté *** au plan local d'urbanisme.

Le boulevard Émile Combes en 1953, coupé par la rue Honoré d'Estienne d'Orves et au-delà de la rue Louis Turban, les champs...

Émile Combes

 
Émile Combes en 1913

(6 septembre 1835, Roquecorbe, Tarn - 25 mai 1921, Pons, Charente-Maritime)

Émile, Justin, Louis Combes est issu d'une famille modeste de dix enfants, dont le père est simple tailleur[1].

Destiné à l'Église

Son parrain, curé de campagne, le fait étudier au petit séminaire de Castres. Après avoir pris l'habit ecclésiastique, il entre au séminaire des Carmes à Paris de 1851 à 1853 où il obtient une licence ès lettres. Il accepte ensuite d'entrer au grand séminaire d'Albi, à condition de préparer, parallèlement, un doctorat ès lettres. Ses supérieurs le jugent « excellent » au plan intellectuel, « ordinaire » pour la piété et jugent sa foi insuffisante pour accéder à la prêtrise. Il enseigne alors dans un collège privé de Nîmes. En 1860, à 25 ans, il est reçu docteur en théologie avec une thèse sur Saint Thomas d'Aquin. Sans argent, il accepte un poste d'enseignant au collège de Pons (Charente-Maritime).

Avant d'avoir reçu la tonsure, Émile Combes a une crise de conscience et perd la foi. Alors qu'il se promène dans la rue, il a le coup de foudre pour une jeune fille de 15 ans, Angèle Maria Dussaud, qu'il épouse un an plus tard, en 1862 ; ils auront cinq enfants. Voyant sa carrière bouchée et ayant promis à sa femme de rester à Pons, il s'oriente vers la médecine. Il obtient son doctorat en médecine et en 1868, il s'installe dans la cité médiévale.

Homme politique

Il entre en franc-maçonnerie, se lance, à 40 ans, dans la politique et devient un des chefs de file les plus écoutés du Parti Radical. En 1869, il devient conseiller municipal de Pons et en est élu maire en 1876, il le reste jusqu'en 1919.

En 1879, il est élu conseiller général de Charente-Inférieure (actuellement Charente-Maritime).

En 1881, il échoue à la députation (poste qu'il n’occupera jamais) et en 1885, il est élu sénateur de la Charente-Inférieure et le reste jusqu'à sa mort.

En 1891, il fonde le groupe parlementaire de la Gauche Démocratique qui rassemble les sénateurs radicaux et en devient président en 1893.

Consciencieux, il étudie à fond ses dossiers, ses discours sont de qualité. Il devient le spécialiste de l'enseignement et de 1892 à 1894, en Algérie, il mène une enquête pour le Sénat. Il défend la justice, la liberté, le progrès social et est pour le maintien du droit de propriété.

En 1894, il est vice-président du Sénat. Un an plus tard, il est nommé ministre de l'Instruction Publique, des Beaux-Arts et des Cultes (1895-1896), dans le gouvernement de Léon Bourgeois. Il réforme l'enseignement qui passe sous la tutelle exclusive de l'État et crée une chaire de philosophie positiviste au Collège de France. Il s'oppose au Vatican pour la nomination des évêques. Les radicaux sont conscients qu'il faut écarter la mainmise de l'Église sur la jeunesse et qu'il faut conforter l'esprit public pour affermir pleinement la République. Il faut donc rejeter les congrégations hors de l'enseignement.

Ardent Dreyfusard, il est un des principaux dirigeants du radicalisme.

Anticlérical, à l'origine de la loi de séparation de l'Église et de l'État

Émile Combes préside la commission du Sénat qui prépare la future loi de 1901 sur les associations, qui va réglementer la création et la fonction pédagogique des congrégations religieuses, ce qui va avoir pour effet la fermeture de plus de deux mille cinq cents établissements d'enseignement religieux.

Entré à la direction du Parti Radical, il prépare les législatives de 1902 avec pour objectif de supprimer la loi Falloux (1850) qui laisse l'école primaire à l'Église alors qu'en 1830 les prêtres-enseignants avaient été écartés de l'enseignement. Jules Ferry s'était déjà attaqué aux problèmes de l'enseignement avec les lois de 1881, 1882 et 1886, avec obligation et gratuité du primaire.

Après la victoire électorale du bloc de gauche, le 7 juin 1902, il succède à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil, devient Ministre de l'Intérieur et des Cultes. Il applique alors avec fermeté les lois de 1901. Doté d'impressionnantes capacités intellectuelles : philosophie, médecine, paléontologie, maîtrise de cinq langues vivantes et doté d’une énorme puissance de travail, Émile Combes est énergique et incorruptible. Cette énergie peut aller jusqu'à l'entêtement et son anticléricalisme systématique le conduit à pourchasser les congrégations. Quoiqu'il soit partisan du Concordat, Émile Combes est poussé par Jaurès et les socialistes et aboutit à la rupture des relations avec le Saint-Siège, en juillet 1904.

En janvier 1905, le gouvernement d'Émile Combes tombe à la suite de « l'affaire des fiches » dans laquelle le ministre de la Guerre avait laissé ficher les officiers, en y indiquant l'appartenance politique et religieuse, dans le but de réserver l'avancement à ceux qui étaient républicains.

La rupture avec le Vatican conduit, le 9 décembre 1905 à l'adoption de la loi instaurant la séparation de l'Église et de l'État. Cette loi met fin au Concordat de 1801 (qui rétablissait, après la Révolution, la paix religieuse en même temps que l'autorité du Saint-Siège sur l'ensemble des catholiques français), elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes, créant ainsi, de manière durable, le principe de la laïcité de l'État en France (cette loi ne s'applique pas à l'Alsace-Lorraine qui, à l'époque, est annexée à l'Allemagne).

En 1911 et 1912, il est président du Parti Radical.

Durant la guerre 14-18, il crée et anime un hôpital militaire auxiliaire à Pons et préside alors la commission des prisonniers de guerre.

De novembre 1915 à décembre 1916, il devient Ministre d'État dans le cabinet d'Aristide Briand. Son épouse décède en 1917.

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Sources

Dictionnaire des Rues d'Angers, Lycée Émile Combes de Pons, Parti Radical de Gauche, Mairie de Rocquecourbe.

Lien externe

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