École Normale d'instituteurs
La haute stature de ce grand édifice est située dans le cœur du quartier Saint-Martin, le long de la rue Saint-Malo.
Histoire
L’École Normale d'instituteurs de Rennes fait partie du paysage Rennais depuis plus de 180 ans [1]. L'établissement possède une longue histoire qui souligne l'importance de sa vocation dans la formation des instituteurs de notre département mais aussi de départements bretons. Bien des épisodes se succèderont dans la volonté des politiques de toutes les époques, pour favoriser ou non la création d'écoles pour la formation des maîtres.
Création de l'école
Si le décret de mars 1808 ouvre une voie, c'est un acte volontaire du Conseil Général d'Ille-et-Vilaine, qui le 10 mai 1830, décide de la création d'une École Normale à Rennes. Le 6 septembre 1831, on décide du choix d'un local dans le faubourg St Malo et de l'organisation du programme d'études. C'est la loi Guizot de 1833, qui institue la création d'une école primaire par commune et d'une École Normale par département. Cette loi posera les bases du système éducatif du XXe siècle.
Des mauvais coups seront portés aux Écoles Normales par la loi Falloux de 1850 sous la IIe République. Sous la IIIe République c'est Jules Ferry qui au contraire, affirmera le rôle et l'importance des Écoles Normales.
L'incendie du samedi 23 août 1908
L'incendie de l’École Normale de Rennes du 23 aout 1908, détruisit une grande partie de l'école. Le feu se déclare dans la chambre d'un des normaliens et se propage dans la salle de dessin. L'alerte est rapidement donnée mais l'organisation du service d'incendie révèle toutes ses lacunes. Seul un quart des effectifs a pu se rendre sur les lieux. La première pompe à vapeur, basée à Viarmes, arrive sur place mais le charriot à charbon qui l' alimente tombe en panne et n'arrive qu'une heure plus tard. De plus les pas de vis des bouches à incendie de l'École Normale n'étaient pas adaptés au matériel de la ville. Suite à ces malfonctionnements, le maire Jean Janvier décida de réorganiser le service d'incendie.[2]
La reconstruction s'échelonnera de 1909 à 1914.
L'école pendant les conflits mondiaux
Pendant la 1ere guerre mondiale, ces années terribles virent le sacrifice d'élèves ou anciens élèves, des blessés et des mutilés dans leur chair par le cauchemar de la der des der.
Le second conflit mondial verra le régime de Vichy supprimer les Écoles Normales pour instituer des Instituts de Formation Pédagogiques ( I.F.P.). Les Allemands occuperont les bâtiments, puis l’État Français y fera stationner les GMR (Groupe Mobile de Réserve) une force de police dédiée à la répression contre la Résistance. Plusieurs élèves tomberont sur les champs de bataille, d'autres s'engageront dans la Résistance en payant le prix de la liberté dans les camps de déportation.
De la Libération à nos jours
Après la Libération, l’École Normale de Rennes affirmera sa vocation Régionale avec les centres de formation. Les améliorations et innovations se succèderont dans tous les domaines de la formation de cette École, pour obtenir un équilibre dans le niveau des études et des formations. Après 1945, chaque École Normale se verra dotée d'un poste de Professeur d’Éducation Physique. Cette heureuse initiative, va ouvrir à l’École Normale de Rennes, une période faste de 25 années ou le sport fut un vecteur important dans la formation des Instituteurs, dans plusieurs disciplines sportives. L'athlétisme y connaitra une réussite exceptionnelle tant sur le plan National qu'International avec des élèves aux capacités exceptionnelles.
En 1991, elle prend le nom d'IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) puis en 2013, elle devient l'ESPE (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation). De nos jours, elle continue d'affirmer ce qu'elle a toujours été, être au service de l’École Publique et de contribuer à la formation des Enseignants dans le quartier qu'il l'a vu naître. En 1980, l’École Normale de Rennes a fêté ses 150 ans d'existence.
Références
- ↑ L'Ecole Normale d'institutrices apparaît plus tard boulevard de la Duchesse Anne (locaux de l'actuel Institut d'Etudes Politiques).
- ↑ Rennes Naguère 1850 - 1939, Jean-Yves veillard. Éditions Payot.