Planning familial (Ille-et-Vilaine)

L'association départementale d'Ille-et-Vilaine du Planning Familial est créée à Rennes en 1965 sous l'impulsion d'André Cahn, militant du syndicat Force Ouvrière. Les équipes du Planning Familial sont alors composées de médecins et de militant.e.s.

1965-1972 : Le combat quotidien pour le droit à la contraception et l'éducation sexuelle

A ses touts débuts le Planning familial d'Ille-et-Vilaine se situe boulevard Magenta à Rennes, puis il s’installe en 1967 dans les mêmes locaux que Force Ouvrière, 16 rue Thiers, à Rennes. Les adhérent.e.s peuvent s’y procurer des moyens contraceptifs : des diaphragmes, des gels spermicides, et les premières pilules contraceptives (fabriquées aux États-Unis). La contraception n’est autorisée en France qu’à partir de la loi Neuwirth datant de 1967.

A partir de 1966, une longue collaboration commence entre le Planning familial d'Ille-et-Vilaine et l'Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd'hui Ecole des Hautes Etudes de la Santé Publique) autour de l'éducation sexuelle (formation de professionnel.le.s de l'éducation, de l'animation, interventions dans les établissements scolaires ou de formation professionnelle).

Très vite, le Planning Familial compte des salarié.e.s.

Fin 1969, il assure une permanence dans le quartier de Villejean.

1973-1979 : La lutte pour le droit à l'avortement

Depuis une loi de 1920, l’avortement est interdit et fortement réprimé en France. L'année 1973 est un tournant pour Le Mouvement du Planning Familial qui va se prononcer ouvertement pour la fin de la répression de l'avortement et va organiser une campagne de manifestations les 23 et 24 février 1973. Le Planning familial d'Ille-et-Vilaine y participe et distribue vraisemblablement le tract national dans lequel on peut lire « Devant une situation inadmissible et fidèles à notre conception de la liberté et de la dignité individuelles, nous récusons toute législation répressive. »

Le Planning Familial d'Ille-et-Vilaine n’organise pas d’avortements illégaux ni de départs en Angleterre avant la promulgation de la loi Veil   en janvier 1975. Par contre, les militant.e.s qui le souhaitent donnent rendez-vous aux femmes dans des cafés, et là leur donnent des noms et des indications, les mettent en relation les unes avec les autres pour qu’elles s’organisent collectivement pour partir en Angleterre. Il y avait un départ chaque semaine.

Grâce à la mobilisation des féministes, la loi Veil qui autorise l’interruption volontaire de grossesse est promulguée en janvier 1975. Un centre IVG ouvre à l’Hôtel-Dieu en avril de la même année : le Planning familial y accompagne sur place les femmes dans leurs démarches. Vraisemblablement autour de 1975, une équipe du planning familial circule dans tout le département, notamment sur les marchés pour faire de l'information.

Un centre de planification et d'éducation familiale est ouvert au sein du Planning Familial d’Ille-et-Vilaine en 1977.

Au milieu des années 70 et ce pendant 3 ans, suite à une revendication syndicale et à la grande grève de 1975, le personnel obtient qu'une permanence du Planning se tienne au supermarché Mammouth en Zup Sud (aujourd'hui Carrefour Alma). C'est une première à Rennes.

En 1976, le Planning Familial s'installe au 9, place de Bretagne jusqu'au début des années 2000.


En 1979, il se mobilise au sein du Collectif rennais pour l'avortement et la contraception (CRAC) pour le vote définitif de la loi Veil le 31 décembre 1979.


1980-1985 : L’application des lois sur la contraception et l’avortement au quotidien

Dans les années 1980, le Planning familial d'Ille-et-Vilaine adopte dans ses statuts le terme d'association « féministe », à l’instar de la Confédération nationale du Planning. Il continue son travail quotidien dans les écoles, les centres de formation, à la prison des femmes et au centre IVG de l'Hôtel Dieu qui ouvre un nouveau centre d'orthogénie fin 1982.

A la fin de cette même année, le Planning familial se bat pour le remboursement de l'IVG. Une manifestation a lieu à Rennes en octobre et la loi permettant le remboursement est votée le 31 décembre 1982.