Groupe scolaire Louise Michel
Le groupe Scolaire Louise Michel a été dénommé par délibération du conseil municipal du 17 Décembre 1979. Le choix de l'emplacement du nom de Louise Michel n'est pas un hasard. Ce nom fut donné à une nouvelle école dans le quartier 1 : Centre dont l'accès se fait par une rue dont le nom ne fut pas inconnu à Louise Michel. Ce groupe scolaire se trouvant, rue Thiers, celui qu'elle se proposa d'assassiner en 1870 et qui la fit déporter, en Nouvelle-Calédonie, après les événements de la Commune de Paris. C'est volontairement que Louise Michel fut imposée à Adolphe Thiers son ennemi.
Biographie de Louise Michel, révolutionnaire française.[1]
Louise Michel est née le 29 Mai 1830, au Château de Vroncourt (-la-Côte), dans la Haute-Marne. Son père serait le fils du châtelain où travaille sa mère, Marie-Anne Michel, comme servante. Louise est élevée par les parents du châtelain qu'elle appelle ses "grands-parents" qui lui apprennent, l'écriture, la lecture de Voltaire et Rousseau, le chant et le piano.
Alors qu'elle a 15 ans, son grand-père meurt et 5 ans plus tard c'est la grand-mère, mais entre-temps son "père" est décédé lui aussi et sa veuve décide alors de vendre le château. Les 8 hectares de terres que lui ont laissés les "grands-parents", ne suffisent pas pour vivre, elle décide donc de suivre des cours pour devenir institutrice et elle se rend durant plusieurs mois dans un pensionnat à Lagny (77).
Depuis un certain temps, elle envoie régulièrement des poèmes à un homme qu'elle admire beaucoup, Victor Hugo. Elle finit par faire sa connaissance et se lie d'amitié. Après le coup d'état du 2 Décembre 1851, Victor Hugo est contraint de s'exiler, mais ils continuent à s'écrire. En 1852, Louise Michel accouche d'une fille, Victorine, dont le père serait Victor Hugo. L'enfant va être confiée à une famille de Basse-Normandie.
Louise et sa mère s'installent à Audeloncourt (52) où elle ouvre une école libre, ayant refusé de prêter serment à l'Empire ; mais les élèves se font rares car elle est considérée comme "Rouge", donc "Républicaine" et anti-catholique. Elle part donc pour une localité voisine et ouvre une autre école. Durant cette période elle envoie des feuilletons qu'elle a écrits pour des journaux.
En 1856, Louise Michel perd s'installer à Paris où elle est d'abord institutrice dans une pension avant d'ouvrir sa propre école à Montmartre, avec l'argent que sa mère à récupéré après la vente des terres de Vroncourt.
Louise Michel publie plusieurs textes et principalement des poèmes sous le pseudonyme d'Enjolras. Elle fréquente les meetings politiques où elle rencontre Jules Vallès, Eugène Varlin, Emile Eudes, Raoul Rigault et Théophile Ferré, dont elle tombe amoureuse. Elle participe alors aux journaux d'opposition comme "le Cri du Peuple".
En 1862, elle est Secrétaire de l'Union des Poètes. Dès 1868, elle est Secrétaire de la Société Démocratique de Moralisation, ayant pour but d'aider les femmes à vivre par le travail. A ce moment Louise des Blanquistes, c'est-à-dire adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste qui a été fondé par Auguste Blanqui, se bat alors pour des idées neuves, notamment pour le suffrage universel, pour l'égalité homme-femme, la suppression du travail des enfants…
Louise devient de plus en plus féministe et adhère au groupe "Le droit des femmes" qui exige de l'instruction et du travail payé pour les femmes.
1870, voit apparaître des mouvements de grèves pour exiger des conditions de travail et de paiement meilleurs. Le 18 Juillet, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Peu de temps après, Louise manifeste contre l'arrestation de deux camarades blanquistes. En Septembre, après la capture de Napoléon III à Sedan, ce qui va conduire à l'annexion de l'Alsace-Lorraine et d'une journée d'émeute, c'est la chute de l'Empire et la proclamation de la République. Le siège de la capitale par les prussiens commence et la résistance s'instaure. Louise Michel se démène, grâce à l'appui du Maire de Montmartre, Georges Clémenceau, pour faire vivre son école et pour nourrir convenablement ses élèves.
Louise Michel participe au comité de vigilance des citoyennes du XVIIIème arrondissement de Paris, dont elle est élue présidente. Le peuple français apprend la proclamation de l'Empire Allemand, à la Galerie des Glaces du Château de Versailles, en Janvier 1871. Pour signer au plus vite l'armistice des élections sont organisées et c'est une forte proportion de royalistes, en faveur de la paix, qui sont envoyés à l'Assemblée Nationale. Le nouveau chef du Gouvernement de la République, Adolphe Thiers, cherche à conclure la paix avec la Prusse, mais le peuple parisien refuse de capituler et refuse que l'Assemblée Nationale récupère les canons, estimant qu'ils se sont bien défendus contre l'ennemi et ne se considère pas vaincus. Louise Michel favorable à la dissolution du Gouvernement se porte alors volontaire pour aller à Versailles assassiner Thiers.
Dans la nuit du 17 au 18 Mars 1871, Louise Michel se joint à la foule pour empêcher la reprise des canons que le peuple a mis sur la butte de Montmartre pour se défendre contre l'ennemi. L'insurrection éclate, la ville est à feu et à sang. Elle fait partie des révolutionnaires les radicaux, plutôt du côté des anarchistes.
A Paris c'est la rupture avec le gouvernement, la Commune, qui est le nom donné à cette insurrection, est proclamée le 28 Mars et après 18 ans d'exil, Victor Hugo peut rentrer en France. Celle qui est appelée la "Louve Rouge" anime le Club de la Révolution, elle devient ambulancière, soldat ou cantinière. Elle participe à de nombreux combats.
Thiers lance 5 corps d'armée sur Paris et après les combats de rues et une répression terrible, il va y avoir 20 000 victimes. Louise Michel fait partie des dernières à avoir les armes à la main, mais sa mère a été arrêtée et menacée d'être exécutée. Le 24 Mai 1871, Louise Michel se rend pour que sa mère soit libérée. Elle est enfermée au camp de Satory, à Versailles où se trouve déjà de nombreux communards. Nombreux d'entre eux vont y être fusillés, dont Théophile Ferré, le compagnon de Louise, en Novembre 1871, auquel elle fait parvenir un poème d'adieu, Œillets rouges.
En Décembre 1871, à l'issue d'un procès où elle assume elle-même sa propre défense en disant à ses juges "si vous n'êtes pas des lâches tuez moi", elle est condamnée à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée. Victor Hugo en apprenant son comportement va lui rendre hommage dans son poème "Viro Major".
Louise Michel est en attendant emprisonnée dans une abbaye à Auberive, dans la Haute-Marne, son département de naissance. Elle y retrouve de nombreuses camarades de combats condamnées également à la déportation Béatrix Excoffon et Nathalie Lemel. Au matin du 5 Août 1873, elles sont dirigées en véhicule cellulaire vers La Rochelle, où elles embarquent direction la Nouvelle-Calédonie. En regardant s'éloigner les côtes, elles entonnent le chant d'un autre communard, Jean-Baptiste Clément, "Le Temps des Cerises".
Malgré les conditions difficiles et le manque d'hygiène, Louise Michel va créer un journal "Petites affiches de la Nouvelle-Calédonie", se battre aux côtés du peuple canaque et lutter pour leur liberté. Elle cherche également à les instruire, leur apprenant à lire et à écrire.
Après une amnistie générale des communards, en Novembre 1880, Louise Michel est de retour en France et est accueillie chaleureusement par la foule. Devenue anarchiste, elle décide de donner de nombreuses conférences et publie sous forme de feuilleton son roman "La Misère". Elle part faire une tournée de meetings politiques, mais elle évitera toujours la Normandie. Les places pour assister à ses meetings sont chères, car elle tient à redistribuer l'argent des bourgeois aux ouvriers.
Elle se prononce pour l'adoption du drapeau noir pour les anarchistes, ne voulant plus du drapeau, rouge du sang des soldats, mais plutôt porter le deuil des morts et des illusions. Elle retourne de temps à autre en prison pour "excitation au pillage" ou pour des discours prononcés.
En 1888, Louise Michel est victime d'un attentat, on lui tire deux coups de pistolet, elle est blessée mais refuse de porter plainte. Lasse du manque de liberté et des ragots, elle part s'exiler à Londres, en 1890, Louise reprend ses activités d'institutrice et donne gratuitement des cours de français. En 1895, elle est de retour en France, elle multiplie les conférences à Paris, en Province et même à l'étranger. Elle continue à se rendre régulièrement à Londres. Elle fonde avec Sébastien Faure, le journal "Le Libertaire".
C'est lors d'une tournée de conférences que Louise Michel meurt à Marseille, d'une pneumonie, le 9 Janvier 1905, à l'âge de 74 ans. Elle est inhumée au cimetière de Levallois-Perret.
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole