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Rue de Brest
La rue de Brest se situe entre les quartiers Bourg-l'Evêque-Moulin du Comte et Villejean. Elle monte du canal d'Ille-et-Rance, à partir du pont nommé autrefois le Pont Bagoul jusqu'au franchissement de la voie ferrée au carrefour boulevard Marbeuf et rue Henri Le Guilloux pour donner accès au CHU à droite et au quartier de Villejean, plus haut.
Les tours jumelles les Horizons, conçues par l'architecte Georges Maillols, qui constituèrent le premier immeuble de grande hauteur à usage d'habitation au début des années 1970, se trouve aux numéros 18 et 20 et dominent le quartier que le maire Henri Fréville voulait moderne et bien visible face au vieux noyau de la cité.
La partie montante (à partir du boulevard de Verdun) comporte une église récente, l'église Saint Paul, ainsi que, au plus haut de la rue, la Maison Diocésaine qui, auparavant, faisait uniquement office de Grand Séminaire et qui, depuis les années 1970, regroupe l'évêché proprement dit et divers services autrefois dispersés dans différents immeubles de la ville (dont une riche bibliothèque).
L'ancienne rue de Brest constituait encore au début du 20e siècle un des faubourgs populeux tout en longueur, à l'instar de ceux des rues de Paris, de Saint-Malo et de Nantes ou Saint-Hélier, se détachant du vieux noyaux central de la ville. Du 11e siècle jusqu'à la Révolution, la rue et le faubourg de Brest étaient connus sous la dénomination de "Bourg-l'Évêque" parce qu'ils faisaient partie du domaine temporel des évêques de Rennes. Le nouveau quartier aménagé à la place du faubourg a reçu l'ancien nom de Bourg-l'Évêque tombé en désuétude après la Révolution.
Cette rue fut délaissée en 1845 en tant que route n° 12 de Paris à Brest, époque à laquelle cette fonction fut dévolue au Mail, et ce malgré l'opposition des habitants du faubourg.
La rue de Brest était bordée de constructions basses et considérées comme pittoresques au fil du temps mais pour la plupart incommodes et insalubres, situation dénoncée dès 1849 par le professeur Adolphe Toulmouche. En rez-de-chaussée des immeubles s'alignaient de nombreux commerces de toutes sortes : cafés, hostelleries, merceries, épiceries..., à telle enseigne qu'en 1953 on y comptait 32 épiceries [1]. Une étude du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme établissait en 1946 que, sur 159 bâtiments, 9 valaient la peine de les conserver[2]. Au total, l'opération de rénovation de la rue de Brest porta sur 632 logements insalubres remplacés par 1466 logements neufs en un ensemble clair et aéré[3]- dont 480 dans les tours "les Horizons" au pied desquelles on trouve le long immeuble "Caravelle" de 10 étages. Passée l'arche de l'immeuble "Armor", on monte la large rue de Brest bordée à gauche par la rangée harmonieuse des immeubles "Les Crystal". Tous ces immeubles furent l'oeuvre de l'architecte Georges Maillols qui laissa une oeuvre pérenne dont on chercherait en vain un équivalent postérieur aussi marquant et audacieux.