Fêtes populaires à Rennes entre 1919 et 1939
Les grandes fêtes populaires touchaient à Rennes une grande partie de la population entre les deux guerres mondiales, notamment : fêtes de la Mi-Carême,[1] fêtes des fleurs, fêtes de la Jeunesse.
Fêtes de la Mi-Carême
Elles étaient organisées en mars, après la fête du "Mardi-gras", sur un ou deux jours, par l'Association des Etudiants en liaison avec la municipalité. Elles existaient depuis 1880 environ et furent photographiées.[2]
Parmi les nombreuses festivités, se tenait l'élection de la Reine de la Mi-Carême, organisée à l'Hôtel de Ville. Une trentaine de jeunes filles se présentaient devant un jury composé de personnalités locales. Le public, rassemblé sur la place, attendait avec impatience l'annonce de la souveraine qui serait couronnée pour l'occasion. L'heureuse élue avait alors le privilège de défiler sur un char dédié dans les rues de la ville.[1]
En 1928, après une retraite aux flambeaux la veille au soir avec fanfares, a lieu un concert place de la Mairie, avec réception de la reine et des demoiselles d'honneur, puis cortège et concours de chars et bal costumé aux Lices : "Il y avait tout ce qu'on pouvait souhaiter : le grouillement, la clameur, le tohu-bohu, les fanfares. Les étudiants ont su regarder et prendre le temps de sourire, de blâmer avec satire des entreprises titanesques, des pompes présidentielles, des manies modernes..." [3]
En 1934, gros succès du concours de chars avec "le palais dentaire", "Vénus sortant de l'onde", "l'expansion française", "le calumet de la paix" et le char du "boeuf gras", bestiau, gros lot de la loterie, qui avait été promené en ville pendant trois semaines par les étudiants d'Agri en blouse bleue pour placer les billets de loterie.
En 1935, le 29 mars, beaucoup d'administrations avaient fermé leurs bureaux et place de la Mairie, "sous un soleil d'été", vers 18 heures grande bataille de confettis mais peu de déguisements. Le défilé des 22 chars au Champ de Mars puis dans les rues de Rennes ("Halte l'A" (l'A est le nom de la revue estudiantine), "une extraction sans douleur", "la sympathicothérapie" : chasse aux parasites) et le grand bal populaire sous les Lices. A la réception à l'hôtel de ville, le président de l'AGER (association générale des étudiants rennais) est félicité par le maire, M. François Château[4] Même succès en 1938.
Fêtes des fleurs
La première avait eu lieu en 1899, la dernière vers 1955. Elles se situaient en mai et attiraient nombre de Rennais et de gens des environs. Ainsi, en 1925, des trains spéciaux des T.I.V. sont organisés et transportent 30 000 voyageurs. La manifestation, organisée par un comité, avait lieu tous les deux ans avec élection d'une reine et de demoiselles d'honneur. En 1935 elle est repoussée d'un an en raison de la crise et des luttes électorales pour les élections municipales.
En général avaient lieu un concert au Thabor, un défilé de chars fleuris avec bataille de fleurs, une fête de nuit au Champ de Mars avec feu d'artifice. Beaucoup de Rennais fleurissaient leurs balcons et on applaudissait de nombreuses fanfares, dont celle de la Garde républicaine. La fête des fleurs de Rennes eut lieu jusqu'en 1955 et des fêtes des fleurs de quartier se maintinrent jusque dans les années soixante-dix du 20e siècle[5].
Fêtes de la Jeunesse
Écoles publiques et écoles privées organisent leur fête séparément.
En 1924 la première fête de la Jeunesse est organisée par les Écoles publiques, le Cercle Paul Bert et la Fédération des œuvres laïques d'Ille-et-Vilaine.
En mai 1928, avec la veille un grand concert au Thabor, la pluie de l'après-midi fait annuler la fête mais une fête nautique a lieu le soir à la piscine de nuit au Thabor avec concours de ballets et le lendemain fête nautique à la piscine municipale. Il en fut de même en 1934.
Les fêtes des Écoles privées semblent moins médiatisées. A celle du 24 avril 1932, 27 délégations d'"écoles libres" assistent à une messe présidée par René-Pierre Mignen Mgr Mignen , puis le cortège dépose des gerbes au Panthéon et le président des Amicales d'anciens des écoles libres dit un Pater et un Ave avant une minute de silence. L'après-midi eut lieu un grand défilé jusqu'au parc de Montabizé des Cadets de Bretagne situé dans le quartier rue d'Antrain-Motte-Brûlon, et un match de basket-ball entre les collèges Saint-Vincent et Saint-Martin, suivi de gymnastique et de ballets. Pour terminer, le vicaire général lève l'ostensoir sur la foule et le Te Deum est chanté par un lauréat du conservatoire[6].
Course des garçons de café
La course des garçons de café avait un grand succès populaire :le but était d'arriver premier avec les verres restés pleins. Cette épreuve sportive très spéciale, apparue dans les années trente, fut maintenue kusque dans les années 1980. En 1953, la montée de la rue Gambetta en plein soleil fut fatale à l'un des participants.
Notes et références
- ↑ Fêtes de la Mi-Carême, galeries cartes postales
- ↑ Voir le fonds E. Maignen
- ↑ Ouest-Eclair du 18 mars 1928
- ↑ Ouest-Eclair, 30 mars, 31 mars 1935
- ↑ Voir aussi l'article Fête des fleurs
- ↑ Les loisirs à Rennes entre 1919 et 1939 ou vingt ans de vie rennaise, par le groupe histoire de l'Université du temps libre du Pays de Rennes. Editions U.T.A.T.L. de Bretagne - mars 1995
Rennes d'histoire et de souvenirs quatrain 43