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Camp des nomades
Peu avant l'occupation, un décret du 4 avril 1940 avait ordonné l'assignation à résidence des tsiganes, soupçonnés d'espionnage potentiel, et, dès octobre, sur instigation allemande, le gouvernement de Vichy ordonne l'internement de ceux qui se trouvent en zone occupée. À Rennes, les tziganes furent parqués sur un terrain rectangulaire entouré de
barbelés, à l'angle de la rue Le Guen de Kérangal et du chemin de ronde (boulevard Albert 1er). Deux grands baraquements principaux, des locaux annexes, et des roulottes automobiles et hippomobiles y abritèrent quelque 400 nomades, gardés par une demi-douzaine de gendarmes français armés de pistolets, commandés par un ancien fonctionnaire assisté d'un économe et d'un médecin qui assure son service, assisté d'une infirmière. Il explique d'ailleurs dans un rapport technique que les bâtiments sont dans un bon état et chauffés. Il complète ce rapport en disant qu'une infirmière vient tous les matins durant deux heures afin de donner des soins journaliers aux malades légers. Quant aux malades graves, ils sont envoyés à l'Hôtel-Dieu de Rennes. Certains de ces "internés administratifs" avaient l'autorisation de travailler à l'extérieur pour assurer leur subsistance et regagnaient le camp en fin de journée à 18h. Décembre 1942 : le camp n'héberge plus que des nomades après avoir reçu à partir d 'octobre 1941 quelques internés administratifs. Les plus jeunes vont à l'école installée dans le camp et dirigée par une institutrice privée, qui dépend du Secours national , œuvre charitable pétainiste. Certains enfants, selon le désir des parents, vont à l'école publique la plus proche du camp. Tous les enfants en âge de scolarité sont dans l'obligation d'aller à l'école. Les effectifs ne sont pas très élevés : 186 nomades en janvier 1942 ; 130 en janvier 1944 1944. L'effectif, d'après l'Inspection générale des camps, était tombé à 139 en avril 1944 et 145 en juillet [1]. Le 5 août 1944, en vue de la fermeture du camp, 56 internés furent transférés au sinistre camp de Montreuil-Bellay mais le camp ne fut fermé qu'en novembre.
L'actuelle rue André Gallais était une voie en bordure ouest du camp.
- ↑ Les camps français d'internement (1938-1946), par Denis Pechanski. Université Paris 1 - 2000