A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
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L'aviatrice Claire Roman s'évade
La première femme pilote militaire
Claire Roman est originaire de Mulhouse et issue d’un milieu plutôt aisé. Jeune, elle voyage beaucoup avec son père, et fait des études à Paris puis à Londres. Elle se marie avec un héros de la guerre de 1914, Serge Roman, mais ce dernier, marqué par les événements qu’il a vécus, se suicide en mars 1932. Elle apprend à piloter en 1933. En parallèle, elle obtient son brevet de pilote et navigateur de transport, tout en suivant des cours de radio, et de mécanique. Début 1935, elle s’initie à la voltige puis elle participe à la première coupe Hélène Boucher avec un Maillet (11 maillet 20) . Elle se classe seconde alors que son moteur est moitié moins puissant que celui de la vainqueur, Maryse Hilsz. Elle enchaîne meetings aériens et liaisons
Claire Roman,la première femme pilote de l’armée de l’air avait pour mission de convoyer des avions de tourisme réquisitionnés. Elle partait en avion et rentrait en train, avec sa combinaison de vol, et son parachute sous le bras. Puis, devant l’avancée allemande, elle ramène des appareils pour éviter qu’ils ne tombent aux mains de l’armée allemande, souvent en rase-motte pour éviter les chasseurs de la Luftwaffe.
18 juin 1940, elle s'évade de Rennes
Au matin du 18 juin 1940, venant de Landes de Bussac, elle se pose à l'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques, mais les Allemands y sont déjà ! Surprise, elle est faite prisonnière. Sa pratique de la langue allemande facilite ses relations avec ses geôliers et, le soir même elle profite d’un moment d’inattention pour s’évader, déguisée en civil avec un tablier de cuisine et un panier à provisions à la main. Elle saute sur une bicyclette et roule sans interruption 130 kilomètres, jusqu’à l’aérodrome de La Baule Escoublac. Là, les mécanos s‘affairaient, inconscients du danger qui s’approche. Elle les prévint puis monta dans un N.A. 57, appareil qu’elle n’a jamais piloté. Un bref « amphi cabine », et elle décolle vers Bussac. Le Commandant Leleu, son supérieur hiérarchique qui la croyait perdue, est stupéfait de la voir sortir d’un avion, trois jours après sa disparition. Pour cet exploit, elle reçoit une citation à l’ordre de l’armée avec remise de la croix de guerre.
L’armistice signé, les avions restent au sol et Claire Roman ne peut plus voler. Elle se consacre autant qu’elle le peut au bien-être des soldats français et va de camps en camps pour tenter d’alléger leurs souffrances, avec l’aide de la Croix-Rouge. En août 1941, elle apprend que sa mère est malade, à Pau. le 4 août, elle embarque à Vichy dans un Caudron Goéland. La météo se dégrade et dans les Pyrénées audoises, l’avion est pris dans un orage. Le pilote ne peut voir le pic boisé devant lui et l’avion s’écrase, tuant ses trois occupants. Elle avait 38 ans.