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Avenue Général George S. Patton
L'avenue Général George S. Patton, située sur un des itinéraires d'entrée des troupes de la 4e Division Blindée US dans Rennes, fut dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes le 29 juillet 1949. Elle est constituée d'une section de l'ancienne route d'Antrain, une des deux voies de pénétration des troupes américaine dans la ville, au matin du 4 août 1944, l'autre étant la rue de Fougères au niveau des Gayeulles.
Général George S. Patton
Général américain, libérateur de Rennes
(11 novembre 1885, San Gabriel, Californie - 21 décembre 1945, Heidelberg) [1]
George, Smith Patton est fils d'un riche propriétaire terrien, avocat très cultivé. Son père décide de s'occuper lui-même de l'instruction de son fils et ce n'est qu'à l'âge de 12 ans, en 1897, qu'il est inscrit à l'école. Il ne sait toujours pas lire et écrire, mais il possède une culture générale conséquente.
Élève médiocre, mais très sportif, il entre en 1903 à l'Institut militaire de Virginie, puis en 1904, il entre à West-Point, le Saint-Cyr américain dont il sort sous-lieutenant de cavalerie en 1909. En 1910, il épouse Béatrice Ayer, fille d'un fabricant de textiles de la Nouvelle Angleterre. En 1912, il reçoit l'accord de l’État-major américain pour représenter l'armée aux jeux olympiques de Stockholm et c'est à ses frais qu'il s'y rend. La même année, il participe en France à des exercices aux Cadres Noirs de Saumur. Il en profite pour perfectionner son escrime.
1913 déjà la Normandie puis la 1re guerre mondiale
En 1913, il revient à Saumur et profite de son séjour en France pour visiter en détail les côtes normandes sur les traces des armées de Guillaume Le Conquérant (1027-1087, né à Falaise près de Caen), l'un de ses modèles militaires. Il écrit un mémoire sur le bocage et les tactiques militaires les plus adaptées à la Normandie. La même année, il sert sous les ordres du Général Pershing et en 1916, il participe aux opérations menées contre Pancho Vila au Mexique.
En 1917, les États-Unis entrent en guerre aux côtés de la France, le capitaine Patton est chargé de constituer l'armée blindée américaine. Il est affecté en Haute-Marne à Chaumont puis à Langres. Patton est nommé, lieutenant-colonel, chef d’État-major du nouveau Tank Corps Américain, à titre provisoire, on lui reproche son excentricité et son manque de discipline. En septembre 1918, il est grièvement blessé au combat à Saint-Mihiel en Argonne. Le 17 octobre 1918, il est promu colonel. Le 11 novembre 1918, le jour de ses 33 ans, à peine rétabli, il s'enfuit de l'hôpital et repart au combat, malheureusement c'est l'armistice. Il échappe de peu à la sanction disciplinaire, mais se voit rétrogradé au rang de commandant. En janvier 1919, il reçoit quand même la Distinguished Service Cross des mains de Pershing. Il obtient même une autre décoration la Distinguished Service Medal et rentre aux États-Unis.
Après la guerre, Patton se consacre à sa carrière, va dans des écoles de guerre et en mars 1934, il redevient Lieutenant-Colonel. Il écrit des articles sur les tactiques des tanks des forces blindées et suggère de nouvelles méthodes d'utilisation de cette arme. Il multiplie les affectations et rencontre alors Bradley. En juillet 1938, il est nommé colonel et en octobre, il reçoit l'ordre de rejoindre son ami George Marshall qui prend ses fonctions à l’État-major.
Un général atypique
En 1939, la guerre éclate en Europe, Patton pense qu'elle sera mécanique et que les offensives seront blindées. Marshall, en juillet 1940, reçoit l'autorisation de créer deux divisions blindées et confie à Patton son organisation. À 50 ans, George S. Patton est nommé général de brigade et baptisé par ses hommes: "Le vieux, sang et tripes".
En 1941, Patton est alors général de division quand les États-Unis entrent en guerre, après Pearl Harbor.
En 1942, les alliés prévoient un débarquement en Afrique du Nord et nomment le général Patton au commandement. Ce n'est pas pour plaire aux Britanniques qui reprochent son manque de rigueur à ce soldat préférant deux colts à crosses de nacre plutôt qu'une arme réglementaire. Le 8 novembre 1942, le débarquement a lieu et Patton occupe le Maroc français. Il s'attaque alors à l'Afrika Korps de Rommel en Tunisie. Les Allemands finissent par se rendre.
En 1943, Patton dirige la 5 e armée US qui débarque en Sicile aux côtés des Britanniques dirigés par Montgomery. Il pousse ses hommes au maximum, ne supporte pas les "planqués" et par deux fois il gifle des soldats malades ou blessés. La presse s'empare de l'affaire et le général Patton est "mis en quarantaine" et il rejoint la Grande-Bretagne.
Là, il est chargé de s'occuper d'une armée sans homme et sans arme. Sur les côtes sud-est de la Grande-Bretagne, l'opération "Fortitude" dirigée par Patton doit faire croire à un mouvement de troupes faisant penser à un débarquement sur les plages du Pas-de-Calais, sauf que les chars, les camions, les canons et les barges d'assaut sont en caoutchouc. De plus les Allemands savent que Patton est un officier très combatif et croiront pendant plusieurs jours que le débarquement en Normandie n'est qu'une diversion.
Après le 6 juin, grâce à sa connaissance du bocage normand, il reçoit quand même le commandement de la IIIe armée américaine chargée de percer les lignes allemandes. Il entre en France le 6 juillet, sous les ordres d'un de ses anciens bras droits : le Général Bradley.
Il perce à Avranches et libére Rennes
Il réussit la percée d'Avranches et la prise d'Argentan. Le 1er août 1944, la 4e division blindée de la 3e armée de Patton, commandée par le major general Wood, [2] est aux portes de Rennes.Le combat du 1er août 1944 à Maison Blanche s'avère un fiasco car le fer de lance de Wood, après avoir essuyé des Allemands un refus de se rendre, est bloqué par des tirs de canons antiaériens allemands qui causent de lourdes pertes[3]. Le général Wood piétine puis fait contourner la ville à ses troupes le 3 août, et au soir il engage une action sur la ville mais les Allemands s'exfiltrent dans la nuit et la libération de Rennes est acquise le 4 au matin sans coup férir. Rennes est la première grande ville de France libérée. [4]. Le 9 août, il entre dans Nantes, puis le 10 à Angers, avant de se lancer vers Saumur, Tours, Orléans qu'il occupe avant de franchir la Seine en amont de Paris et de se diriger ensuite vers la Lorraine où il occupe Nancy et Epinal, le 15 septembre. Metz est libérée le 22 novembre.
En Allemagne
Le 23 mars suivant, il franchit le Rhin, au Sud de Mayence, par surprise selon une tactique opérationnelle qui a fait ses preuves à Oppenheim. Sur ordre d'Eisenhower, le 18 avril 1945, il est obligé de s'arrêter en Tchécoslovaquie. Les autorités alliées ont décidé que Prague doit être libérée par les Soviétiques. Le Général Patton y est totalement opposé. Au lendemain de la victoire, il est nommé gouverneur militaire de la Bavière. Mais cela ne l'empêche pas de faire part de son désaccord avec la politique officielle, ce qui l'entraîne dans un conflit croissant avec Eisenhower et les autres généraux qui avaient des ambitions politiques. Patton n'admet pas que l'on puisse préférer les Soviétiques aux Allemands, de par sa fonction, il est devenu intime à ces derniers et leur trouve beaucoup de valeurs. Il écrit même à sa femme pour lui dire qu'il est opposé à l'envoi de prisonniers de guerre pour servir d'esclaves dans les pays étrangers : "Nous livrons aux Français plusieurs centaines de milliers de prisonniers de guerre pour servir au travail forcé en France. Il est amusant de se rappeler que nous avons fait la Révolution pour défendre les droits de l'homme, et la Guerre Civile (la guerre de Sécession) pour abolir l'esclavage, et que nous sommes maintenant revenus sur ces principes".
Les journaux s'emparent de cette affaire et accusent Patton d'être trop "tendre avec les nazis", rappelant l'affaire du soldat giflé en Sicile, qui était juif. Il est alors relevé de ses fonctions de gouverneur militaire, promu général quatre étoiles et commandant de la 15e Armée.
Ce changement de fonctions ne le fait pas taire, il dénonce la politisation de l'Armée. Dans une lettre à un officier américain, il révèle ses plans pour combattre ceux qui détruisent la morale et l'intégrité de l'Armée et mettent l'avenir de l'Amérique en danger en ne s'opposant pas à la puissance soviétique grandissante : "… Quand j'aurai terminé ce travail, ce qui sera fait vers le premier jour de l'année, je démissionnerai, je ne partirai pas à la retraite, parce que si je pars à la retraite, j'aurai encore un bâillon sur la bouche…"
Le 4 août 1945, un an jour pour jour après la libération de Rennes, et par décision spéciale du conseil municipal, le Général George S. Patton est fait citoyen d'honneur de la ville de Rennes. Le 27 octobre 1945, soit moins de deux mois avant son décès, le Général Patton est à Rennes pour recevoir le diplôme.
En décembre 1945, plus besoin de bâillon, le général George S. Patton est victime d'un accident de la circulation, un GMC vient couper la route à la limousine dans laquelle Patton se trouve. Transporté à l'hôpital d'Heidelberg en Allemagne, il y décède. Il est inhumé au cimetière militaire américain de Hamm au Luxembourg, au milieu des hommes de sa 3e Armée. [5]
Il était titulaire de nombreuses distinctions et décorations, dont la liste serait trop longue à placer.
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ Square Général John S. Wood
- ↑ Libération de Rennes
- ↑ voir la vidéo : https://mobilite-rennes.ueb.eu/fr/etudiants/rennes-bretagne
- ↑ http://www.ina.fr/video/AFE00002832
Sources : Mémoire de Granit, Délibération du conseil municipal, La Gazette de la Manche, Biographie Patton George Smith Junior – Yannis Kadari, Dictionnaire des rues d'Angers, Encyclopédie Encarta, Encyclopédie Larousse, Encyclopédie Wikipédia, The Patton Papers par Houghton Mifflin Company
Galerie cartes postales
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Carmel de Rennes 190, avenue Général George S. Patton. Aujourd'hui, centre de formation
Ecole Jehanne d'Arc (sic) , bâtie en 1903-1904 par M. Jean-Marie Huchet
270, avenue Général George S. Patton. Immeuble aujourd'hui détruit, remplacé par un immeuble d'habitation
Chapelle Notre-Dame de Bon Secours
à proximité du carrefour avec la rue de Saint-Laurent. De style néogothique, construite en 1866, actuellement en mauvais état.
Oratoire Notre-Dame-des-Brûlons, dans le carrefour boulevard Général Georges S. Patton / boulevard d'Armorique. Reconstruit en 1878 sur le site d'une ancienne chapelle.
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