Raymond Keruzoré
Raymond Keruzoré [Châteauneuf-du-Faou (29), 17 juin 1949] en Bretagne, est un ancien joueur professionnel de football, international français (2 sélections), et ancien entraîneur de clubs professionnels.
Biographie
Carrière amateur
À ses débuts, Raymond Kéruzoré joue en amateurs au Stade Quimpérois, parallèlement à ses études au lycée de Quimper où il obtient le baccalauréat. En 1967, il poursuit des études de physique-chimie à la faculté des Sciences de Rennes. Il prend alors une licence amateurs au Stade Rennais. Étudiant, il évolue alors comme meneur de jeu, et débute dans l'équipe réserve, qui joue alors en Division d'Honneur. Jean Prouff, l'entraîneur du Stade Rennais, le repère et le pousse à devenir professionnel.
Carrière professionnelle
Stade Rennais et OM
Raymond Kéruzoré dispute son premier match professionnel le 26 juin 1969 à l'âge de 22 ans (un match de Division 1 entre le Stade Rennais et le FC Metz (0-3). Il obtient la licence en sciences en 1970.
Pour Jean Prouff, son premier entraîneur, « il allie à une vision impeccable du jeu une technique exceptionnelle ».
À partir de 1970, il devient titulaire indiscutable, et participe à la victoire du club breton en Coupe de France en 1971 (victoire 1-0 en finale contre l'Olympique lyonnais).
La saison suivante, il joue les deux matchs du Stade Rennais en Coupe des coupes, contre les Glasgow Rangers (1-1 au match aller à Rennes et 0-1 au match retour à Glasgow). Il est alors international espoir.
En 1973, Raymond Kéruzoré est recruté sans avoir son mot à dire par l'Olympique de Marseille en raison des problèmes financiers du Stade Rennais. Il bénéficie d'un temps de jeu assez conséquent, disputant notamment 4 matchs en Coupe UEFA. Cependant, ses performances sont plutôt décevantes, et à l'issue de la saison, il retourne au Stade Rennais, séduit par le discours des dirigeants bretons qui voulaient bâtir une grande équipe.
Stade Lavallois
Après un bon début de saison, il se brouille peu à peu avec ses dirigeants et avec la plupart de ses coéquipiers. En effet, il est très engagé politiquement à l'extrême-gauche, taxé de gauchiste-maoïste par les uns, d'intello par les autres, et son militantisme lui vaut des inimitiés dans son club et plus généralement dans le monde du football. Il est chassé du club avec une condamnation de rupture de contrat, cassée en appel.
Au sujet de cette année mitigée à Marseille et de cette seconde expérience Rennaise, Raymond Kéruzoré affirmera par la suite ceci : "- Avez-vous des regrets ? - Un peu par rapport à mon passage à Marseille. Je n'aurais pas dû partir aussi vite. Je suis arrivé en 1973 et je suis retourné à Rennes un an après. En fait, je me suis laissé convaincre par les dirigeants rennais qui voulaient bâtir une grande équipe. Cela a été le choix du cœur, mais finalement une erreur."
Il apparait comme un rebelle banni du football professionnel. À la surprise générale, il est recruté en 1975 par le Stade Lavallois, alors présidé par Henri Bisson et entraîné par Michel Le Milinaire. Il reprend d'ailleurs à ce moment-là ses études à Rennes.
Vrai poète du jeu, il conquiert rapidement le public mayennais par sa gentillesse, sa simplicité, sa valeur sportive et humaine. En effet, il s'impose comme le maître à jouer des Tangos, dont il devient rapidement le capitaine, et qu'il conduit aussitôt en Division 1. En 1976, il est sur le point de signer au FC Nantes, mais les dirigeants Lavallois le retiennent finalement. C'est une décision judicieuse, car il réalise une saison 1976-1977 exceptionnelle : il contribue grandement au maintien du club, et à titre individuel, il est récompensé par une première sélection en équipe de France et par l'étoile d'or de France Football.
La saison suivante, Raymond Kéruzoré confirme ses bonnes performances. Il figure dans la liste des présélectionnés pour la Coupe du monde de football de 1978 en Argentine, mais il ne fait finalement pas le voyage, n'étant pas retenu par Michel Hidalgo dans la liste finale des 22. Il est victime notamment de la concurrence de Michel Platini, qui joue au même poste que lui.
Il effectue ensuite une dernière saison à Laval : l'équipe se maintient difficilement, mais Raymond Kéruzoré brille encore, en marquant notamment 7 buts.
Son passage à Laval reste probablement l'apogée de sa carrière. Plus tard, il sera même élu « joueur du siècle du Stade Lavallois » par les supporters mayennais.
Retour en Bretagne
De 1979 à 1981, il joue au Stade Brestois, fraîchement promu en Division 1. L'équipe termine dernière du championnat. Malgré la relégation, Raymond Kéruzoré reste au club. Toutefois, gravement blessé à la cheville, il rate une bonne partie de la saison et ne contribue pas beaucoup à la remontée du club en Division 1.
En 1981, il rejoint Guingamp comme entraîneur-joueur, amorçant ainsi sa reconversion.
Carrière d'entraîneur
De Guingamp à Brest
C'est en 1981 que Raymond Kéruzoré commence sa carrière d'entraîneur. Il fait ses débuts à Guingamp pendant cinq années, d'abord comme entraîneur-joueur puis comme entraîneur à plein temps à partir de 1984.
En 1986, il devient l'entraîneur du Stade Brestois. Le football qu'il prône est fait de jeu et de plaisir, en ayant comme source d'inspiration, son premier entraîneur, Jean Prouff. Il l'inculque donc à ses joueurs et notamment à Paul Le Guen qui fait parti de son effectif. Au terme de la saison, le club termine à la 8e place du championnat, aucun entraîneur n'avait fait mieux auparavant. Il est pourtant contraint de quitter le club après une saison plutôt réussie, suite aux relations très conflictuelles avec le président du club, François Yvinec.
Stade Rennais
Il part ensuite entraîner le Stade Rennais durant un bail de quatre ans (1987 - 1991).
A l'issue de la saison 19889-1990, le club remonte en Division 1. Cependant, la saison suivante est au total opposé. De nombreux conflits en interne avec les dirigeants du club, avec les entraîneurs des équipes amateurs, de la structure de formation ainsi qu'avec les services administratifs et commerciaux du club. A la fin de la saison, l'équipe termine à la dernière place, mais reste maintenu en Division1 grâce aux rétrogradations administratives de Bordeaux, de Brest et Nice. Raymond Kéruzoré est ensuite licencié et remplacé par Didier Notheaux.
De Tours au Stade Quimpérois
Un an après s'être fait licencié, il devient l'entraîneur de Tours, club évoluant en Division 2. Il dirige l'équipe une saison et est contraint au départ suite au dépôt de bilan du club.
Il effectue par la suite deux saisons en National comme entraîneur du Stade Quimpérois.
Ses problèmes de santé le poussent à arrêter le métier en 1997. Aujourd'hui, il est toujours en invalidité, et réside près de Rennes.
Clubs
Joueur
- Jusqu'en 1966 : US Châteauneuf-du-Faou
- 1966 - 1967 : Stade Quimpérois
- 1967 - 1973 : Stade Rennais (88 matchs et 6 buts en division 1 / 2 matchs en Coupe des Vainqueurs de Coupes)
- 1973 - 1974 : Olympique de Marseille (25 matchs et 2 buts en division 1 / 4 matchs en Coupe de l'UEFA)
- 1974 - 1975 : Stade Rennais (19 matchs en division 1)
- 1975 - 1979 : Stade Lavallois (99 matchs et 14 buts en division 1)
- 1979 - 1981 : Stade Brestois (38 matchs en division 2)
- 1981 - 1984 : EA Guingamp (entraîneur-joueur)
Entraîneur
- 1981 - 1986 : EA Guingamp (entraîneur-joueur puis entraîneur)
- 1986 - 1987 : Brest Armorique FC
- 1987 - 1991 : Stade Rennais
- 1992 - 1993 : Tours FC
- 1994 - 1997 : Stade Quimpérois
- 1998-1999 : DC Carhaix
Palmarès
- International A (2 sélections : France - Rép. d'Irlande (2-0) le 17 novembre 1976 et France-Iran (2-1) le 11 mai 1978)
- International Espoirs (8 sélections)
- Vainqueur de la Coupe de France en 1971 avec le Stade Rennais
- Champion de France de Division 2 en 1981 avec le Stade Brestois
Statistiques
- 268 matchs et 22 buts en Division 1
- 105 matchs et 10 buts en Division 2
- 2 matchs en Coupe des Vainqueurs de Coupes
- 4 matchs en Coupe de l'UEFA