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Place Hyacinthe Perrin
La place Hyacinthe Perrin, inaugurée le 30 mai 2007, se situe en rive est de la rue Bigot de Préameneu, devant l'église Sainte-Thérèse.
Elle est ainsi dénommée en hommage à :
Hyacinthe Perrin
architecte ( 1877 - 1965 )[1]
Hyacinthe, Marie, Albert Perrin est né le 9 Septembre 1877, à Louvigné-du-Désert (35) où son père est notaire.
Hyacinthe Perrin, admis à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts ENSBA de Paris, est diplômé en 1906 architecte Diplômé du Gouvernement.La même année, il rachète l'agence de l'architecte Louis Crespel, Place de la Halle-aux-Blés (à l'emplacement actuel du 21, rue Jules Simon) et commence son activité rennaise avec un seul dessinateur. Il hérite alors d'une importante clientèle religieuse.
Il expose des aquarelles à Paris, au Salon des Indépendants et à celui de la Société des artistes français. En 1907, Hyacinthe Perrin possède également un cabinet d'architecte dans le 6e arrondissement à Paris.
Il débuta en construisant des villas balnéaires, inspirées de l'architecture anglaise, à Saint-Malo-Paramé, puis à Rennes, des immeubles, des hôtels particuliers, tels que l' hôtel Feuillerat 1907, l' hôtel Dalibot 1912, des maisons modestes, des écoles, des bâtiments commerciaux et industriels.
Le 7 Décembre 1908, Hyacinthe Perrin épouse Marguerite Gascoin, fille d'un notaire de Laval, le couple aura 9 enfants. En 1911, le couple s'installe dans l'hôtel particulier que Hyacinthe Perrin vient de terminer entre la Rue de la Borderie et la Rue Lesage, où il installe l'agence. De 1906 à 1913, il est secrétaire de la Société Régionale des Architectes d'Ille-et-Vilaine.
Son style moderne et rationaliste est teinté d'Art nouveau et de régionalisme et s'oppose à l’ornementation, privilégiant la lecture de la fonction. Ses compositions sont constituées de masses simples, articulées, dans un jeu de volumes, souvent pyramidal. Il accorde une attention particulière à la ventilation des bâtiments et fait entrer la lumière. Sa résidence-agence en 1909-1911, à l'angle de la rue Lesage et de la rue de La Borderie à Rennes était considérée à l'époque comme la plus moderne de la ville.
Mobilisé à Guer, au Camp de Coëtquidan, en 1914, il fut chargé des travaux d'aménagement du camp pour loger les nombreuses troupes mobilisées, notamment américaines. En 1918, il fonda des agences annexes à Saint-Quentin, dans l’Aisne, et à Reims, dans la Marne, départements très sinistrés.
Il a réalisé beaucoup d'édifices dans le Grand Ouest de la France, notamment industriels, usine d'équarrissage à Saint-Malo-de-Beignon 1918, fabrique de tricots Bougrier, à Rennes 1921, la cristallerie de Fougères et sa cité ouvrière en 1922, l'usine de confection Brohan, à Rennes en 1927. En 1922, il est le lauréat du concours organisé par l'Office d'HBM de Rennes, pour la réalisation d'une cité-jardin, le Foyer Rennais à loyer modéré, 66 maisons en 4 immeubles, projet abandonné pour des raisons administratives et financières, au profit de l'architecte de la Ville, en 1928.
Il intervint souvent pour restaurer ou compléter des édifices religieux : ajouts du clocher à l'église de Liffré, de Saint-Didier en 1927, de Cancale en 1931, église Saint-Pierre de Laillé en 1941, église Saint-Melaine de Pacé 1932, ensemble du maître-autel de l'église de Saint-Séglin ...
Il est l'auteur de petites chapelles qui s'intègrent parfaitement dans leurs environnements : chapelle Saint-Genou, à Monterfil en 1926, monastère et chapelle du Carmel, à Rennes en 1934. Mais il est surtout connu en tant qu'architecte de l'église Sainte-Thérèse de Rennes, chef d'œuvre de l'art déco, dont il dirigea la construction entre 1933 et 1936, pour laquelle il avait réuni une belle équipe d'artisans et artistes rennais: les frères Rault, maîtres-verriers, Albert Bourget, sculpteur, Louis Garin, artiste-peintre, Georges Brand, ferronnier d'art,[2] Isidore Odorico, mosaïste et Émile-Louis Evellin, orfèvre.
Il réalisa en 1932, deux beaux immeubles art-déco à Rennes, 2 rue de Vincennes et 3 rue de Robien. En 1933, il conçut pour l'hôtel-restaurant Le Coq-Gadby à Rennes, la salle des fêtes avec décor intérieur en style art-déco. En 1939, il conçut la stèle funéraire de Mgr Mignen, archevêque de Rennes, dans la cathédrale Saint-Pierre.
Durant la seconde guerre mondiale, l'habitation de hôtel particulier est réquisitionnée par l'armée d'occupation et transformée en casino, les bureaux continuent de fonctionner au ralenti. Le préfet d'Ille-et-Vilaine propose à Hyacinthe Perrin de construire une prison à Saint-Malo et de prendre le poste d'Architecte du département, ce qu'il refuse catégoriquement. En 1942, il est inscrit dans l'Ordo du diocèse de Rennes (sorte d'annuaire avec notices sur des personnages du diocèse), en remplacement de Paul Banéat, magistrat, historien, auteur du livre Le Vieux Rennes et de Le Département de l'Ille-et-Vilaine, devenu Conservateur du Musée Archéologique de Rennes et décédé cette même année.
A partir de 1945, il reprend ses activités. Il est l'auteur de l'École Jeanne-d'Arc en 1953 et est à l'origine de l'importante campagne de travaux de l' église Sainte-Jeanne-d'Arc, rue Danton, achevée en 1955 - cette église néo-byzantine conçue par l'architecte Arthur Régnault dont la construction commencée en 1914, s'arrête inachevée en 1924. Il y refait la nef, un transept, le chœur et la dote d'un grand clocher. Ce projet transforme complètement l'église dans un style moderne.
En 1960, à 82 ans il cesse son activité. Il décède, le 10 Août 1965, dans sa propriété de Saint-Suliac et est inhumé le lendemain au cimetière de l'Est à Rennes.
En raison de son dévouement et des nombreux travaux effectués pour l'Eglise, il est promu Chevalier de l'Ordre pontifical de Saint-Sylvestre, à l'occasion de ses noces d'or, le 17 juin 1958, avec une bénédiction papale.
Il est le père d'Yves Perrin, lui-même architecte, qui a marqué le paysage rennais notamment dans le domaine de l'architecture religieuse.
Lien interne
- ↑ en partie à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
- ↑ allée Georges Brand