Rue Saint-Hélier
La rue Saint-Hélier est une voie de Rennes proche du centre-ville. Elle fut dénommée avant 1720 et prolongée par délibération du conseil municipal de Rennes du 24 juillet 1923 du Faubourg Saint-Hélier en Rue Saint-Hélier, anciennement Faubourg de la Guerche. Jusqu'au début du 20e siècle, la rue constituait un de ces faubourgs linéaires populeux que l'on trouvait s'étirant le long des voies quittant le noyau urbain de Rennes, en tentacule vers la campagne.
C'est au 11 e siècle, que dans un faubourg de la ville de Rennes, il est décidé d'ériger une église dédiée à Saint-Hélier, martyr dont le nom va être ensuite donné à l'ensemble de la rue.
Le parcours de Tout Rennes court suit une partie de la rue[1].
Histoire
Les bâtiments de l'église actuelle qui datent du 15e et 16e siècle étaient entourés autrefois d'un cimetière. Au début de la rue se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale et depuis 1868 les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna Alfred Dreyfus en 1899 pendant son procès de Rennes. A cet emplacement on trouvait, en 1810, une maison centrale des femmes qui succédait à un dépôt de mendicité et à une maison de force, lesquels y avaient été précédés par un petit séminaire qui émigra en 1772 au couvent des Catherinettes et encore auparavant par un manoir de Bouzillé.[2]. Au dépôt de mendicité séjourna comme pensionnaire, sur lettre de cachet du roi, pendant trois ans à partir du 15 septembre 1786, un certain Jean Cottereau, faux-saunier qui aurait rossé à mort un garde de gabelle et qui fut mis ici à l'abri pour le faire échapper à la potence ou aux galères : il sera célèbre sous le nom de Jean Chouan .[3] LeThéâtre National de Bretagne a donc eu, sur son emplacement, d'étranges prédécesseurs. De l'autre côté, en face de la Maison de la Culture, devenue depuis le T.N.B., exista jusque dans les années 80 une rangée de maisons basses construites pour reloger des habitants sinistrés lors de l'incendie de 1720.
Plus loin, s'étaient installées en 1831, à l'emplacement du n° 20, les faïenceries Vaumort qui fermèrent en 1878.Au n° 35 de la rue exista jusque dans les années soixante du 20e siècle l'hôtellerie du Signe de la Croix, citée dès 1679. On trouvait alors en abondance de parlantes enseignes, telles l'Imaige Notre-Dame, la Maison du puits, la Maison du Gros-Billot , la Croix-Verte , le Mouton-Blanc , le Petit Bel-Air le Puits-Barbet, principalement hôtelleries et tavernes. [4]. De l'autre côté, se trouve l'ancien couvent de la Retraite, fondé par les Dames Budes, construit à partir de 1758 : bâtiment avec toit à la Mansart, fronton triangulaire, hautes fenêtres en étage sur entresol et rez-de-chaussée. Entre 1792 et 1825, l'édifice fut transformé en filature puis en dépôt de mendicité et de prostituées. Entre 1855 et 1860, les bâtiments furent agrandis, et en 1865, une chapelle construite par le chanoine Brune. Une annexe, vint encore l'agrandir à l'est autour de 1965. Cet ancien couvent abrite aujourd'hui une clinique de rééducation et une maison de retraite.
Au delà du pont enjambant les voies ferrés, plus à l'est avant 1955, (l'accès au pont actuel se trouvant sur l'emprise de l'ancienne rue des Ateliers ), subsistent, sur le côté droit, le château d'eau et le silo à malt de la brasserie fermée en 2005; créée en 1835, elle avait été successivement brasserie Le Boucher, puis Sanson, Brasserie rennaise , brasserie Graff en 1878, puis encore La Meuse et Kronembourg. Un nouvel ensemble y est en cours. Jusqu'en 1952, la rue était parcourue par un tramway allant de Port-Cahours ( début de la rue de Lorient, près de la rue de la Carrière) au cimetière de l'est en passant par la place de la Mairie. La rue des Ateliers, ainsi dénommée en 1885, desservait au sud des voies ferrées, les ateliers du chemin de fer et était située en partie sur l'emprise de l'ancien tronçon du faubourg qui était surnommé Casserole, altération de Casse-reule (casse-roue) en raison de la pente et du mauvais état de la chaussée.
A l'embranchement de la rue de Châteaugiron et de la rue de Vern se trouvait jusqu'au début des années 2000, un calvaire érigé en 1832, à l'occasion d'une épidémie de choléra. (* 1) Il marquait la place de l'ancienne chapelle de l'Ecce-Homo , dans laquelle on transportait encore en 1767 les cercueils de la campagne avoisinante, en attente d'obsèques à l'église Saint-Hélier.[5] Le soubassement du calvaire, encore en place en 2011, a été ôté. La rue Saint-Hélier fut très endommagée par le bombardement du 8 mars 1943 et par les bombardements des 9 et 12 juin 1944, une grande partie des immeubles riverains ayant été détruite. Des immeubles furent construits à leurs emplacements mais en retrait par rapport à l'alignement initial que marque l'immeuble des n° 43, 45 et 47.
Saint Hélier
Saint Hélier est un moine, qui, après avoir participé à l'évangélisation du Cotentin se rend à Jersey, dont les habitants avaient demandé de l'aide contre les attaques des pirates. Il installe son ermitage sur un piton rocheux. En 555, Jersey est attaquée par des pirates qui saccagent tout et quant ils trouvent Saint-Hélier, il le décapite à la hache. Saint-Hélier prend alors sa tête dans ses bras et se dirige vers les pirates qui, effrayés, s'enfuient immédiatement. Jersey est sauvée. C'est pourquoi, la capitale de l'île de Jersey porte le nom de Saint-Hélier et les armoiries de la ville sont deux haches tranchant vers le haut pour rappeler le martyr du saint.
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Ouest-France du 12-13 octobre 2013 : 14 000 sportifs attendus.
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911
- ↑ Jean Chouan au dépôt de mendicité de Rennes, par F. Le Bour'His, Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T. LXVII-1944
- ↑ Encore la voie douloureuse , par L. B. L'Ouest-Eclair, 24 juillet 1944
- ↑ Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911